L'art des Indiens des Plaines révélé au Quai Branly

Culture

Par Laetitia Santos

Posté le 8 avril 2014

Le Quai Branly nous surprend superbement une fois de plus : aujourd’hui s’ouvre une exposition entièrement consacrée à l’art des Sioux, Comanches, Cheyennes et autres Indiens des Plaines, du début du XVIe siècle à nos jours. Entre robes de peau à plumes et à perles, pipes sculptées, coiffes de cérémonie, peintures et autres tipis, on s’immerge dans l’intimité de ces peuples raffinés proches de la terre et du ciel que l’Histoire a bien trop abimé au lieu de les sublimer...


Exposer les chefs-d’oeuvre créés depuis des siècles par les célèbres Indiens des Plaines - dont on connait surtout ce que le septième art a bien voulu nous en montrer, souvent de façon caricaturée - et leur rendre ainsi un hommage mérité tout en les faisant mieux connaitre au monde, en voilà une audacieuse idée à l’initiative du musée du Quai Branly.

Ces vastes plaines dont on parle s’étendent des provinces canadiennes du Saskatchewan jusqu’au Texas et du bassin du Mississippi jusqu’aux montagnes Rocheuses. Au beau milieu de ces vastes étendues d’herbe et de vent, tout un tas de tribus, sédentaires ou nomades, parmi lesquelles les Apaches, les Crees, les Sioux, les Comanches, les Cheyennes pour ne citer que les plus connues.

Au fil de sept sections bien pensées, on plonge dans cette culture bien trop méconnue et délaissée et l’on découvre avec stupeur des objets splendides et d’une grande finesse, bien loin de l’image du sauvage à laquelle on relègue trop souvent l’Indien. On prend conscience de l’impact de leur art sur la vie artistique contemporaine, on s’imprègne de leur histoire, ancienne et plus récente, et on se frotte à la vie quotidienne au fil des objets présentés en vitrine : un porte-bébé ici, un bonnet par là, un bouclier, un masque, des chaussures, une valise…

La nature y est une inspiration constante, la spiritualité aussi. On se délecte de l’aspect tanné des peaux de bisons utilisées pour faire des manteaux, de ces perles colorées savamment tissées pour raconter des scènes historiques ou de la vie courante, de la majesté de ces plumes d’aigle

140 pièces auréolées de grâce et de délicatesse, témoins de l’histoire de ces peuples amérindiens malmenés, que l’on tient en estime depuis une poignée de décennies seulement...