Arles, le temps d'un été‏

Culture

Par Laure Croiset

Posté le 2 août 2012

Gitans, hommes politiques, femmes fatales et cinéaste engagé se côtoient le temps d’un été à Arles, ville provençale à l’architecture imposante, qui accueille jusqu’au 23 septembre les Rencontres de la photographie. Visite guidée.


Plantons le décor. Arles se niche au coeur de la Provence, plantée entre les terres sauvages de la Camargue et le célèbre Pont d’Avignon où l’on danse tous en rond. Passées 3 heures de TGV et une brève escale dans un Transilien chantant, nous voici au bord du Rhône dans une commune majestueuse, classée ville d’Art et d’Histoire, où la majorité des monuments romains et romans sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.

La lumière traverse la ville, les terrasses aux vignes rampantes s’immiscent ici et là, et l’on comprend soudainement pourquoi Van Gogh a élu domicile entre ces remparts à partir de 1888.

Résidant dans un appartement central de la ville, c’est l’esprit curieux que l’on feuillette le catalogue des Rencontres de la photographie, prêts à arpenter les rues de la ville à la découverte de clichés venus d’ici et d’ailleurs. À la tombée de la nuit, après la dégustation d’un verre de rosé accompagné comme il se doit d’un saucisson camarguais à base de taureau, nous voilà propulsés dans la sphère intime et architecturale du cinéaste israélien Amos Gitai, qui nous propose l’exposition de son oeuvre à l’Église des Prêcheurs.

Les écrans s’illuminent, les images du monde défilent sous nos yeux, dévoilant tour à tour des extraits de Kippour, FreeZone, Terre promise ou encore Kadosh. Le temps est suspendu et se dégagent de ces images mouvantes des fragments d’histoire et de mémoire qui s’achèveront avec les photos de cette colline située à l’est de la Méditerranée, le Carmel, lieu de naissance du cinéaste.

Le lendemain, c’est en noir et blanc que nous décidons d’entamer notre journée par le prisme du photographe tchèque Josef Koudelka, qui a posé son regard en 1975 sur les Gitans de l’ancienne Tchécoslovaquie entre 1962 et 1971. Dans cette association de lignes verticales et horizontales, la noirceur transparaît sur ces clichés, pour la plupart inédits et les regards soutenus de ces Roms à la peau tannée ne cesseront de nous hanter au cours de cette exposition proposée à l’Église Sainte-Anne jusqu’au 2 septembre.

Place aux couleurs avec la visite pittoresque de l’Espace Van Gogh, le quadrilatère de l’Hôtel-Dieu construit au XVIe et XVIIe siècles où domine une cour fleurie aux couleurs impressionnistes, qui incite à la contemplation. L’exposition proposée ici aura pour unique attrait de nous soumettre un vaste condensé de l’imagerie des mannequins à travers les époques.

On décide de quitter le centre historique de la ville, en contournant les Arènes imposantes d’Arles, pour découvrir les photographes diplômés de l’ENSP dans les vastes Ateliers de la SNCF mués en terre d’exposition. La chaleur étouffante nous entraîne pas à pas sur les traces d’un Japon dévasté par la catastrophe de Fukushima, éternisée par le regard éclairant de Tadashi Ono, des machines de l’espace d’un Vincent Fournier, des panneaux publicitaires d’un Sunghee Lee, ou encore des coulisses de la politique française d’un Sébastien Calvet.

Sous les étoiles, nous achevons notre balade arlésienne, dans l’enceinte magique du Théâtre Antique, pour découvrir l’un des six longs-métrages proposés en avant-première dans le cadre de la première édition des Rencontres avec les étoiles. Et c’est en dégustant une fameuse bourride de baudroie au Criquet que nous quittons Arles pour une nouvelle terre promise.

Les Rencontres photographiques d’Arles

Du 2 juillet au 23 septembre 2012
Tous les jours de 10h à 20h
Forfait toutes expositions : 35 €
Forfait journée : 27 €
Billet entrée lieu : entre 3,5 € et 11 €

Restaurant Le Criquet
21 rue Porte de Laure
13200 Arles
Tel : 04 90 96 80 51