"Le Conte de la Princesse Kaguya‏" : Takahata grandeur nature

Culture

Par Laure Croiset

Posté le 25 juin 2014

Isao Takahata s’inspire du conte populaire japonais "Le coupeur de bambou" pour nous livrer un conte écologique et poétique qui nous invite à vivre en harmonie avec la nature, sans rien perdre de nos idéaux.


Un jour, un coupeur de bambou découvre une minuscule princesse dans la tige d’une de ses plantations. Il va recueillir cette merveille de la nature qui sera baptisée "Kaguya" pour sa beauté lumineuse. Vivant en pleine nature auprès des cerisiers en fleurs et des grenouilles sautillantes, cette princesse pousse à une vitesse vertigineuse. Mais le temps est venu pour elle d’être arrachée à cette terre pour découvrir les bonnes manières dans un palais construit en ville, à la mesure de sa beauté. Elle devient très vite une magnifique jeune femme que les plus grands princes convoitent : ceux-ci vont devoir relever d’impossibles défis dans l’espoir d’obtenir sa main.

Pur comme une estampe japonaise avec ses traits dessinés au fusain et ses couleurs qui prennent délicatement vie grâce à ses finitions à l’aquarelle, ce film d’animation produit par le mythique studio Ghibli est une initiation à la contemplation. Cette princesse qui est bien décidée à ne pas marcher droit nous invite à profiter de chaque splendeur que la nature nous offre, sans jamais renier ses origines, aussi lointaines soient-elles. Élégie de la nature et carte postale d’une société japonaise qui - à l’image de son héroïne - a tendance à grandir trop vite, Isao Takahata distille par la délicatesse de sa mise en scène une sensibilité à fleur de peau, qui nous incite à voir le monde autrement. Sublime.