L'Union du Maghreb Arabe, enfin une réalité ?

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Par Coline Willinger

Posté le 10 février 2012

Le président tunisien, Moncef Marzouki, a entamé en début de semaine un voyage au Maghreb afin de rencontrer différents dirigeants et peut-être donner un nouvel élan à l’Union du Maghreb Arabe...


L’Union du Maghreb Arabe (UMA) est née le 17 février 1989 d’une volonté commune du Maroc, de l’Algérie, de la Libye, la Mauritanie et la Tunisie de faciliter les transactions et les échanges entre ces cinq pays. Dans quelques jours, cette organisation à visée économique et politique qui avait les mêmes ambitions que sa voisine l’Europe, fêtera ses 23 ans, et pourtant jusque-là, l’UMA n’était autre qu’une réflexion avortée. Ses nombreuses institutions (conseils des chefs d’état, conseil des ministres des affaires étrangères, cour de justice, chambre consultative..) n’y avaient rien changé et l’organisation était en panne depuis son dernier sommet en 1994. Mais c’était sans compter les révolutions arabes.

Le « Printemps arabe » aurait en effet permis de faire bouger les choses. Ainsi, Moncef Marzouki, président tunisien, militant des droits de l’homme et opposant au régime de Ben Ali, a entamé une tournée en Afrique du Nord afin de rencontrer les dirigeants des différents pays membres de l’UMA.

Plein d’optimisme, il souhaite la concrétisation de l’union maghrébine : selon lui, "l’année 2012 sera l’année du Maghreb" et il a appelé à un "Maghreb des libertés" permettant la libre-circulation et un libre droit de résidence, de travail, d’investissement et de propriété.

Malgré les différents obstacles à cette union, tels que le litige existant entre le Maroc et l’Algérie à propos du Sahara occidental, Moncef Marzouki a bon espoir de voir se réaliser l’Union maghrébine.

L’UMA est en effet porteuse d’espoir et de promesses : elle vise à "la réalisation d’une intégration complète" qui donnerait à tous les Etats membres une visibilité sur la scène internationale et lui permettrait de "participer activement à l’équilibre mondial, à la consolidation des relations pacifiques et au renforcement de la sécurité et de la stabilité dans le monde".

Dans cette perspective, une rencontre a eu lieu mercredi 8 février entre M. Marzouki et Mohammed VI, le roi du Maroc, qui s’était déjà prononcé il y a quelques mois en faveur d’un "nouvel ordre maghrébin qui tienne compte des changements intervenus en Libye et en Tunisie".

Le voyage du président tunisien s’est poursuivi avec son arrivée aujourd’hui en Mauritanie afin de s’entretenir avec son homologue Mohamed Ould Abdel Aziz.

Et si 2012 était effectivement l’année du Maghreb ?