La période de reproduction de la Grande Barrière de corail a démarré !

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Par Élodie Thureau

Posté le 3 décembre 2019

Située dans l’océan Pacifique au nord de l’Australie, la Grande Barrière de corail, est le plus grand ensemble corallien de notre planète et l’un des sites maritimes des plus spectaculaires au monde. Alors qu’elle a entamé sa période annuelle de reproduction… Nous lui consacrons un article, pour en apprendre davantage sur cette fragile beauté naturelle.


L’UNESCO nous rappelle que la Grande Barrière de corail n’est autre que 344 400 km² de superficie, 400 espèces de coraux, 1 500 espèces de poissons, 4 000 espèces de mollusques et 240 espèces d’oiseaux… Pour un patrimoine écologique faisant partie des sept merveilles naturelles du monde. Cette faune et cette flore abondantes se révèlent donc être un écosystème exceptionnel d’un haut intérêt scientifique.

Mais ce vaste ensemble corallien et sa biodiversité spectaculaire ont été malmenés ces dernières années. La Grande Barrière de corail devient chaque jour un peu plus vulnérable et fragile. Nous en connaissons déjà les causes : dérèglement climatique, réchauffement des eaux, pollution marine provoquant un phénomène de blanchiment... Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle n’en reste malheureusement pas moins menacée.

Un phénomène de reproduction spectaculaire

Spectacle unique d’une beauté extraordonaire, la période de reproduction de la Grande Barrière de corail se produit seulement une fois par an, et dure entre 48 et 72 heures.

Il faut également que des conditions très spécifiques soient au rendez-vous : une eau atteignant une température de 27 ou 28°C, quelques nuits après la première pleine lune d’été (entre octobre et mars dans l’hémisphère Sud).

Lors de cet événement d’une durée de quelques heures, c’est le corail mou qui pond le premier, puis le corail dur. Des millions d’ovules, formant des petites billes roses, beiges ou vertes, et des nuages de spermatozoïdes sont libérés dans l’eau. On appelle cela la « ponte en masse des coraux », et elle est considérée comme un réel miracle de la nature.

Cette année, une première nuit de ponte très prometteuse

Selon les biologistes marins, les premières indications démontrent qu’il pourrait s’agir d’une des périodes les plus productives de ces dernières années.

Pablo Cogollos, biologiste marin basé à Cairns (nord-est de l’Australie), indique que la première nuit de ponte a été notablement « prolifique ». Il ajoute : « Il y a eu trois fois plus d’œufs et de sperme que l’an dernier, les coraux mous ont pondu quatre jours après la pleine Lune et c’est considéré comme le meilleur frai de corail depuis cinq ans » (source : AFP).

Un signe véritablement encourageant ! En effet, la Grande Barrière avait connu sur les années 2016 et 2017, les plus graves événements de blanchissement jamais enregistrés sur le site. Un phénomène lié à la température des eaux : lorsque les eaux restent chaudes trop longtemps, les coraux subissent un blanchissement, et finissent par mourir.

Un projet de régénération d’une partie de la Grande Barrière de corail

L’an passé, des scientifiques ont lancé un ambitieux projet dans lequel ils collectent œufs et sperme de corail pendant la période de ponte. Le but serait de cultiver des larves de corail, pour les réintroduire sur ce joyau australien et ainsi de tenter de régénérer les zones les plus touchées .

«C’est la première fois que l’ensemble du processus d’élevage larvaire et de réintroduction sera conduit sur les récifs de la Grande Barrière de corail», a déclaré Peter Harrison, professeur chercheur à la Southern Cross University, et directeur du Centre de Recherche de l’Écologie Marine (Source : AFP).

Il s’agit de la plus importante tentative de réhabilitation de la Grande Barrière de corail, menée par plusieurs chercheurs d’universités partenaires de ce vaste programme, comme la University of Technology Sydney ou encore la James Cook University.

Les scientifiques ont bon espoir que la technique d’élevage de larves contribuera à aider les récifs. Mais selon eux, elle ne sera pas suffisante...« Notre approche de réhabilitation des récifs vise à gagner du temps pour que les populations de coraux survivent et évoluent jusqu’à ce que les émissions (de carbone) soient réduites et que le climat se stabilise » nous alerte le professeur Harrison.

Sauver la Grand Barrière de corail est notre affaire à tous, à petite comme à grande échelle !