Cordillère des Andes bolivienne : quand le fameux “seul au monde” prend tout son sens !

Société

Par Anne Bialek

Posté le 30 mai 2019

Le Trek est au voyage ce que le vin est aux français : un indispensable pour un moment de plaisir réussi ! Outre les bienfaits évidents sur la forme physique, les mérites sur la santé morale sont loin d’être négligeables et de plus en plus de voyageurs s’adonnent à cette activité addictive. Alors direction la Bolivie, à la découverte de la Cordillère des Andes bolivienne, entre altitude, diversité des paysages et sentiment de liberté.


Le trekking ne s’applique pas nécessairement à tous les pays de la Cordillère des Andes. Cette vaste chaîne montagneuse qui s’étend en Amérique du Sud de la Colombie à l’Argentine abrite en effet, plusieurs facettes et plusieurs cultures. La même chaîne conduit donc à des expériences totalement différentes. En Bolivie, on retrouve quelques points communs avec le Pérou, mais sans le tourisme de masse et avec une authenticité encore intacte.

La Cordillère Royale, fièrement bolivienne

Autour de la Paz, la partie orientale de la Cordillère des Andes porte le nom de Cordillère Royale. Et ce n’est pas un hasard ! Vous y découvrirez des paysages grandioses ! Les amoureux de grands espaces seront complètement charmés. Ici les treks sont plutôt engagés, ils s’adressent aux sportifs et aventureux qui aiment les belles expéditions. Longue de 125 km, elle regroupe six sommets de plus de 6000m qu’il est possible de gravir, en mode ascension glaciaire. Les deux maîtres incontestés de la Cordillère Royale sont l’Illimani au Sud, le plus élevé, point culminant à 6438m, et l’Illampu au Nord.

Faire un trek dans cette cordillère vous offre des vues imprenables sur le Lac Titicaca et les glaciers. La traversée intégrale de la Cordillère Royale dure quinze jours mais il est également possible de la faire par bouts, à partir de deux jours. Pour les plus sportifs, ayant l’expérience des marches d’altitude sauvages et exigeantes, la partie Nord répondra parfaitement à vos attentes. Pour ceux qui veulent avoir un avant-goût de la Cordillère, mais sans grande difficulté, la partie Sud, plus accessible et facile, fera largement l’affaire.Un trek à découvrir en vidéo ici.

Au coeur de l’Atliplano

L’Altiplano, appelé aussi le Tibet des Andes, est la deuxième plus haute région habitée au monde. Au début de l’ère tertiaire (65 à 1,65 millions d’années) a commencé un cycle d’érosion, qui remplit de sédiments l’espace entre les deux chaînes de montagne, occidentale et orientale, qui se sont soulevées pendant l’ère secondaire (245 à 65 millions d’années). Les produits de cette érosion se sont accumulés et ont rempli de débris sédimentaires la mer qui existait entre les deux chaînes de montagne, formant ainsi l’Altiplano. Il y a 20 000 ans, la moitié de l’Altiplano était occupé par un lac qui s’est résorbé sous l’effet de la sécheresse et de l’évaporation.

Quand on pense à l’Altiplano on pense donc nécessairement aux hauts plateaux, mais on ne se doute pas une seule seconde qu’il y aurait trois écosystèmes dans cet ensemble déjà bien particulier. Le trek vous permettra de témoigner des changements de cultures et végétations.

Autour de 3800m et 4000m, c’est-à-dire l’altitude à laquelle la voiture roulera pour vous conduire au point de départ de votre trek, un micro-climat est présent, surtout à proximité du Lac Titicaca. Vous y rencontrez principalement des cultures de maïs et de blé. Puis en montant un peu plus, entre 4000m et 5500m, qui est l’altitude moyenne des treks, on change de décor et on trouve plutôt de la pomme de terre. Et au-delà, plus grand chose, c’est blanc, neige et glacier.

Les sentiers quant à eux varient entre prairies, “bofedal” (pâturage humide d’altitude), terre, pierre et pierriers. De quoi ne jamais vous ennuyer! Pensez à bien regarder où vous mettez les pieds.… Et n’oubliez pas de lever la tête aussi !

Une ambiance de trek sauvage et désertique

La Bolivie est globalement une destination encore secrète et inexplorée… alors imaginez ses endroits reculés ! Désertiques de par ses paysages, mais aussi une présence humaine quasiment inexistente. Les trekkeurs qui voyagent via des agences locales font souvent le parrallèle avec le Népal, qui est considéré comme la référence du trek. Ils sont surpris de constater qu’en Bolivie on peut marcher pendant des heures et des jours sans jamais croiser une âme.

C’est pourquoi il est aussi vivement recommandé d’être accompagné de guides. Sauf si vous êtes de grands aventuriers, auquel cas vous pourriez partir en autonomie, après vous être renseigné auprès de profesionnels.

Les villages sont peu nombreux et très isolés. Cela vous donne un sentiment de solitude comme nulle part ailleurs. Ceux à la recherche de dépaysement – du vrai – savent maintenant où le trouver. Et si c’est isolé pour vous, ça l’est encore plus pour les communautés. Imaginez l’accès aux produits de premières nécessité, à l’ecole … Certains enfants doivent marcher sept heures pour arriver à l’école …

Ce genre d’expérience vous procure un enrichissement personnel unique, vous apprendrez beaucoup au contact de votre guide, non seulement sur les rapports humains mais également sur les différences culturelles. Le contact avec la nature vous procurera un sentiment de liberté intense et vous fera mieux appréhender les problématiques et enjeux environnementaux.

Se perdre pour se retrouver, vous comprendrez mieux cette devise lorsque vous vivrez ce trek.