Dormir dans une ancienne usine à vin au Domaine Riberach

Babel Plans

Par Élise Chevillard

Posté le 22 juillet 2019

Dormir dans d’anciennes cuves de vinification transformées en chambres, c’est le concept insolite proposé sur le Domaine Riberach. Situé dans le village pittoresque de Bélesta dans les Pyrénées-Orientales, cet hôtel design a su relever les défis du développement durable, tout en réussissant son pari architectural. Mais Riberach, c’est aussi un domaine viticole bio, un chai de vinification et une table gastronomique.


Entre pays cathare et terres catalanes, à moins de trente minutes de Perpignan, le Domaine Riberach est entouré de garrigues, de terrasses viticoles qui façonnent les pentes et de vignes qui grimpent sur la montagne pour y chercher un peu de fraîcheur. Au loin, adossé à la colline, au pied du château médiéval de Bélesta, se découpe la silhouette longiligne du Domaine, mélange de pierre, de métal et de bois.

Un projet à quatre mains

Tout commence en 2006 autour d’un verre de vin. Luc Richard, architecte et enfant du pays de Bélesta, décide avec un ami vigneron de se lancer dans un projet de production de vin : « Nous avions huit hectares de vignes, sur lesquels on a commencé à faire du vin en bio nature dans la cave de mon grand-père. Très vite, il a fallu trouver un lieu plus grand » raconte-t-il.

C’est à ce moment-là que sa compagne, Karine Puehringer entre en scène. Également architecte, elle achète l’ancienne cave coopérative de Bélesta, alors en ruine. Cette ancienne usine à vin construite en 1925 abrite des cuves en béton de 500 hectolitres. Qu’en faire ? Le pari est fou mais le couple décide de se tourner vers l’accueil touristique.

« *Nous étions face à un défi architectural et énergétique. L’idée était de réaménager le bâtiment tout en gardant sa structure » raconte Luc Richard. Baptisé Riberach du nom du domaine, le lieu ouvre en 2011. Y cohabitent sur douze hectares, un hôtel 4 étoiles, un restaurant, un chai de vinification mais aussi un spa.

A chaque cuve, sa fonction

« Les cuves de béton sont l’âme de ce lieu. Il nous fallait réécrire un chapitre de son histoire tout en respectant l’intégrité originelle du bâtiment et en adoptant une démarche éco-responsable pour sa rénovation » explique Luc Richard. Pour créer une chambre, il a fallu ouvrir des fenêtres et réunir deux cuves, ou trois pour une suite. Dix-huit chambres ont ainsi été aménagées en partie dans, et au-dessus, des cuves.

A l’intérieur, le béton offre une décoration brute. Le sol est tapissé de galets et les murs blanchis à la chaux. La décoration est minimaliste pour une ambiance zen et contemporaine.

Mais le défi était aussi de faire du développement durable en introduisant des innovations écologiques afin d’utiliser au maximum les capacités du bâtiment. « Il y avait beaucoup de cuves, on les a donc toutes valorisées, y compris les moins adaptées, pour récupérer les eaux de pluie par exemple » poursuit-il. Depuis 2014, un spa méditerranéen aménagé dans cinq cuves semi-enterrées permet aux visiteurs de se relaxer en profitant du sauna et du hammam mais aussi des soins bien-être.

Rien n’est donc gaspillé, pas même l’énergie. La toiture est agrémentée de panneaux solaires photovoltaïques pour la production d’énergie tandis que le bâtiment est chauffé et refroidi par géothermie. Il dispose en plus d’un bassin de baignade naturelle (dit biotope) uniquement filtré par des plantes. Sans oublier, la gestion cohérente des déchets, l’utilisation de produits biodégradables, la production in-situ d’eau plate et pétillante et l’éducation du personnel, voire des clients, aux éco-geste simples.

Une démarche responsable qui se poursuit en cuisine et dans les vignes

Le restaurant prend place quant à lui, à l’emplacement des anciennes presses dont la charpente s’élève à douze mètres de hauteur. On y mange en profitant de la vue sur le jardin méditerranéen et sur les vignes à l’horizon. Les plats sont orchestrés par le chef étoilé Laurent Lemal qui s’approvisionne dans le Roussillon et sublime les produits locaux et de saison. La carte des vins compte environ 250 références d’ici et d’ailleurs, pour la plupart labélisés Bio, Biodynamique, Nature.

« En plus de présenter des produits locaux à nos clients, nous voulions, par le biais de l’œnotourisme, leur faire découvrir ce territoire, sa géologie et son histoire. L’idée était donc de développer un tourisme éco-responsable», souligne Luc Richard. Le Domaine propose ainsi de nombreuses activités autour du vin comme le « Trek & Wine » ou encore le « Wine safari ».

Outre les visites des vignes, des caves et les initiations à l’œnologie avec des dégustations, c’est aussi l’occasion de découvrir la région à pied. Les promenades ne manquent pas autour du château de Bélesta, et de nombreux sentiers vous offriront de jolis points de vue sur les Fenouillèdes, les Corbières et le lac de Caramany**.

Domaine Riberach

À partir de 165 € la nuit.

Tarifs
La chambre confort
À partir de 165 EUR
La junior Suite
À partir de 315 EUR
Coordonnées

04.68.50.30.10

[email protected]

http://www.riberach.com/

Route de Caladroy, Bélesta, 66720, Occitanie, FR

Tags: hôtel