Pascal Elbé pour le Festival du Cinéma Israélien

Interview voyage

Par Laetitia Santos

Posté le 23 mars 2011

Aujourd'hui s'ouvre le 11e Festival du Cinéma Israélien à Paris, l'occasion d'un charmant tête-à-tête avec Pascal Elbé, le parrain de cette année, dans un coin feutré du Cinéma des Cinéastes. Israël et le septième art au cœur de la discussion.


- Pourquoi avoir accepté de parrainer ce 11e Festival du Cinéma Israélien à Paris et en quoi vous sentez-vous concerné ?

"J’ai accepté parce que je suis un cinéphile très séduit par le cinéma israélien, ça fait quelques années que je le suis, donc quand on m’a proposé d’être le porte-voix de l’année 2011, j’ai accepté immédiatement. Ça va me permettre de découvrir encore de nouveaux films, de rencontrer des réalisateurs et scénaristes israéliens qui vont faire le déplacement... C’est une occasion un peu unique. Ça va devenir pour moi un rendez-vous indispensable."

- Pourriez-vous nous parler d’une oeuvre cinématographique israélienne que vous affectionnez tout particulièrement et nous expliquer pourquoi ?

"J’ai beaucoup aimé à l’époque Mariage tardif, je l’ai aimé pour Lior Ashkenazi, pour Ronit Elkabetz, cette histoire, la façon dont elle est racontée, avec ses raccourcis parfois terribles. J’ai aimé récemment aussi **Lebanon***, qui est pour moi un des meilleurs films anti-militaristes qui existent. Il est sorti en même temps que* **La vallée d’Elah***, film de Paul Haggis qui racontait un peu la même chose. Il y a tellement de choses que j’aime dans ce cinéma... L’énergie notamment. Il commence a ressembler à un vrai courant, très régulier, pas juste une mode. Il y a un vrai cinéma qui est en train de s’affranchir et d’éclore. Et si je peux l’accompagner en France, c’est avec plaisir*."

- A votre avis, quelle est la principale particularité du cinéma israélien ?

"Les particularités de cette jeunesse israélienne justement. Israël est un pays que l’on connait mal, très mal même. Quand vous découvrez le cinéma israélien, vous découvrez les doutes, les remises en question mais aussi les espoirs de cette jeunesse, de ce peuple. Il suffit de regarder ce cinéma pour comprendre qu’un pays n’est pas fait que d’un représentant. Il est fait de plein de gens qui essaient d’avoir la même énergie, d’avancer au mieux. Je suis très séduit par ce cinéma, il me fait beaucoup penser à la Movida espagnole en terme de qualité. Nous n’en sommes qu’au début, je pense. Nous ne sommes plus dans les prémices, il y a une confirmation mais, je pense que l’on va aller vers une évolution encore plus belle."

- Êtes-vous déjà allé en Israël et si oui, pouvez-vous nous conter l’ambiance qui émane de ce pays et nous parler de la façon dont vous avez perçu ses habitants ?

"C’est un pays à l’image de son cinéma, très différent, très ouvert, très riche, très varié. Quand je parle d’Israël, je m’attarde souvent sur Tel Aviv. On dit que c’est un petit New York. Il y a tellement de nationalités, d’origines, d’ethnies représentées. C’est une variété absolue, une ville très jeune, qui sort beaucoup, qui produit beaucoup aussi. En terme d’art par exemple, il y a des écoles d’architecture, des designers qui commencent à être de plus en plus connus. Je trouve que c’est un pays euphorisant et dopant comme le reflète notamment cette ville. Ça vous insuffle une énergie, quand vous allez là-bas, qui est immédiate. Je connais et ne retiens que ça. C’est une des rares villes où je me sens bien."

- Quel long-métrage voyez-vous gagner cette année ? Pouvez-vous expliquer votre choix.

" Je ne les ai pas encore vus, je vais les découvrir en salles. J’ai triché, j’en ai vu un ou deux. Je parlerais surtout de **The Matchmaker***, qui est le film d’ouverture. Je l’ai trouvé formidable avec un acteur que j’ai découvert et qui est renversant. Un film qui se passe dans les années 50 avec ces jeunes qui s’interrogent... C’est très malin, très drôle. Et c’est un cinéaste qui a fait un précédent film que j’avais adoré* Au bout du monde à gauche*. Il faut le voir*."

Par Laetitia Santos

Festival du Cinéma Israélien,
Du 23 au 29 mars 2011
Cinéma des Cinéastes
7 avenue de Clichy 75017 Paris