Nasheed Save the Maldives

Culture

Par Laetitia Santos

Posté le 19 septembre 2011

Le Festival de Toronto vient de primer "The Island President" ou le combat du président des Maldives qui a fait du changement climatique l’axe principal de sa politique.


Les Maldives. Un chapelet d’îlots paradisiaques flottant au niveau de la mer dont on oublie trop souvent qu’ils sont voués à disparaître sous la montée des eaux. Mais pas lui, pas Mohamed Nasheed, élu en 2008 président des Maldives après vingt longues années de dictature. "A quoi bon instaurer une démocratie si le pays est submergé par les eaux ?" s’est-il dit. Pas faux. Et voilà comment le changement climatique est devenu la préoccupation numéro 1 de ce petit chef d’état dont le combat est retracé dans The Island President, aujourd’hui récompensé par le public au Festival International du Film de Toronto.

Le documentaire, signé de la caméra du Britannique Jon Shenk, nous fait d’abord prendre conscience qu’au rythme actuel, les Maldives seront rayés de la carte dès 2050. Demain en d’autres termes. Mais c’est sans compter le combat de son président qui, après s’être battu avec acharnement contre la dictature, après avoir été arrêté douze fois, torturé et contraint à l’exil, n’a rien perdu de sa ferveur et la concède toute entière aujourd’hui à la lutte contre le changement climatique.

Du sommet de Copenhague en 2009 au siège de l’ONU à New York en passant par un étonnant conseil des ministres tenu sous la mer, Mohamed Nasheed voue sa détermination à trouver des solutions efficaces pour freiner la fonte des glaces et la montée des eaux. Le changement climatique est son cheval de bataille tant il sait que la survie de son pays et de son peuple en dépend.

The Island President, élu Meilleur documentaire au Festival International du Film de Toronto, c’est donc la force et la grandeur d’un combat d’homme mené pour une noble cause. C’est aussi l’inéluctable nécessité d’agir face au changement climatique dont nous sommes seuls responsables. Et c’est une jolie lueur d’espoir que politique et écologie ne fassent plus qu’un.