Population de Mongolie

Société

Par Patrick Kaplanian

Posté le 21 avril 2015


La Mongolie compte 2.700.000 habitants dont près d’1.000.000 ont élu domicile dans la capitale Oulan-Bator (très exactement 821.000 en 2002, soit un tiers de la population de l’époque, mais l’exode rural s’accroit et ce chiffre augmente considérablement). Les autres villes du pays sont petites en comparaison : Erdenet, Sukhbaatar, Darkhan, comptent moins de 100.000 habitants chacune. Leur population est pourtant qualifiée d’urbaine, et cela à juste titre car le mode de vie de ces habitants n’est en rien comparable au mode de vie des nomades. Quel que soit le « degré d’urbanisation » de ces populations, elles représentent aujourd’hui plus de la moitié des Mongols alors qu’avant la soviétisation le pourcentage de citadins était dérisoire. Oulan-Bator, à l’époque Ourga, n’était qu’un gros village de tentes, une sorte de super-campement nomade.

Avec une superficie de 1.566.500 km2 la Mongolie est un pays sous-peuplé : 1,7 habitants au km2. Mais la croissance de la population est aujourd’hui rapide. Avec un taux de natalité de 32,65 ‰ et un taux de croissance de 2,6 % par an, on compte aujourd’hui 44 % de moins de 16 ans. L’espérance de vie est de 64 ans.

90 % des citoyens sont des Mongols appartenant à différentes « tribus ». La plus importante de ces tribus sont les Khalkhas, qui représentent près de 80 % de la population, et donc 90 % des Mongols. Les autres Mongols parlent des dialectes légèrement différents. Les 10 % de non-mongols sont presque tous des Turcs, dont plus de la moitié de Kazakhs.

Composition ethnique

L’ethnie majoritaire mongole est donc à 78 % celle des Khalkhas. Les Khalkhas apparaissent pour la première fois dans l’Histoire à la fin du 15e siècle, sous le règne de Dayan-khan, comme faisant partie d’un groupe ethnolinguistique de Mongols orientaux qui nomadisaient au nord du Gobi, là où se situe aujourd’hui la Mongolie. Les Khalkhas furent ensuite divisés en quatre « khanats » qui donnèrent naissance aux quatre premiers aimak (« provinces ») mongols.

Ceux que le Baron de Batz appelait à la fin du 19e siècle les « vrais Mongols » ont des traits physiques caractéristiques des ethnies mongoloïdes. Ils sont généralement petits, trapus, ils ont un visage large et plat, les pommettes hautes, les yeux bridés et foncés, la peau mate voire cuivrée, les cheveux lisses et noirs.

Les autres ethnies qui peuplent la Mongolie sont plus ou moins réparties sur tout le territoire, au nord les Bouriates, à l’est les Dariganga, à l’ouest les Oïrats et les Kazakhs.

Les Bouriates sont environ 40.000 et sont situés au nord du pays (régions du Khövsgöl, Selenge et Bulgan), et à la frontière avec la Transbaïkalie, région située à l’est du lac Baïkal. La majorité des Bouriates vivent en Russie depuis le 17e siècle, en République autonome de Bouriatie notamment. Ils sont de part et d’autres de la frontière, pour la plupart semi-sédentaires voire complètement sédentarisés.

Les Darigangas, dans l’est du pays, au sud de l’aimak de Sükhbaatar, représentent environ 1,4 % de la population totale. Ils sont traditionnellement orfèvres et forgerons.

La mosaïque ethnique est plus complexe dans l’ouest du pays, dans l’Altai et la vallée des lacs (Bayan-Ölgii et Uvs). Plusieurs groupes revendiquent leur propre identité. Ils sont tous des descendants des Oïrats, les Mongols occidentaux. Parmi eux se trouve les Dörvöds qui sont environ 2,7 % de la population totale et les Bayads (1,9 %). Et plus faiblement représentés encore : les Zakhtchins, les Torguutes, les Ölöds et les Myangads.

Les Kazakhs, quant à eux, sont également situés dans la province de Bayan-Ölgii, ils forment 5,9 % de la population de Mongolie mais peuplent à 90 % cette seule province. Depuis 1990, environ 65.000 Kazakhs sont retournés vivre et travailler au Kazakhstan, toutefois nombreux sont ceux qui ont la nationalité mongole et décident de rester dans le pays.

Il faut aussi mentionner les ethnies turques comme les Uriankhai-Touvas qui vivent au nord du pays à la frontière russe, les Khotons, et également les Tsaatans (du mongol tsaa buga qui veut dire « cerf des neiges »). Cette tribu doit en effet sa subsistance aux rennes dont ils se nourissent et dont ils utilisent la peau. Les Tsaatans vivent principalement à l’ouest du lac Khövsgöl.

On compte aussi bien sûr des Mongols à l’étranger. Ils sont quatre millions en Chine (Mongolie intérieure, Quinqaï, Sinkiang), et environ 500.000 en Russie (Bouriates de Sibérie et Kalmouks).