Népal : "Les soutenir, c'est y retourner"

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Par Laetitia Santos

Posté le 19 octobre 2015

A l’occasion de la 14e édition du Grand Bivouac s’est tenue samedi 17 octobre 2015 une conférence sur la situation au Népal après les violents séismes de magnitude 7.8 et 7.3 sur l’échelle de Richter qui ont frappé le pays les 25 avril et 12 mai derniers. Le tourisme n’est plus mais qu’en est-il véritablement de la situation sur place ? Les voyageurs ont-ils raison de bouder le pays ? Bilan étonnant sur ce pays autrefois tant aimé par les trekkeurs.


Anthony Nicolazzi, rédacteur en chef adjoint de Trek Magazine, Didier Mille, chef de produit Asie et guide de haute montagne chez Allibert Trekking et Jean-Michel Asselin, journaliste et ambassadeur de bonne volonté pour le Népal se sont réunis ce samedi sous le chapiteau du Grand Bivouac pour échanger sur la situation actuelle au Népal.

Champs de ruines ?

Plus de 8000 morts et 22 000 blessés, plusieurs répliques quotidiennes jusqu’à il y a encore un mois qui n’ont cessé de faire trembler la terre, le Népal a souffert. Et dans nos têtes, Kathmandu et le Népal tout entier ne sont qu’un vaste champ de ruines. Sauf que voilà, la réalité sur place est toute autre que celle véhiculée par les grands médias.

Avez-vous déjà entendu que 90 % des zones de trekking n’ont pas été touchées et sont aujourd’hui ouvertes et en bon état ? Que le Mustang ou encore le camp de base de l’Everest, comme les trois quarts du pays d’ailleurs n’est pas touché ?

Un mois après la catastrophe, le reporter Anthony Nicolazzi s’est rendu sur place pour constater de lui-même les dégâts. Résultat : il nous ramène un film de quelques minutes témoignant de la beauté toujours intacte du Népal, d’un Kathmandu pas si différent que celui qu’il était avant, d’une reconstruction déjà largement avancée.
Idem pour l’équipe Allibert, partie vérifier elle-même les conditions de voyage et soutenir ses équipes locales. "Les lodges et les lieux de campement ont été visités pour s’assurer que le terrain est praticable et assuré." explique Frédéric Giroir, directeur de l’agence. Une agence qui, en apprenant la catastrophe, a de suite fait rapatrier les 70 voyageurs présents sur place après s’être assurée que tout le monde allait bien. "On ne pouvait pas demander à nos équipes locales de s’occuper de nos voyageurs alors que dans les villages, leurs familles étaient en difficulté" ajoute-t-il. "C’était à nous de prendre le relais". Question de décence. Sans compter les fonds récoltés pour venir en aide au pays via leur association Globetrekkeurs, un pays qu’Allibert Trekking ne comptait pas lâcher de la sorte après 32 années passées depuis leur premier trek dans ces contrées…

Retour au Népal

De retour du terrain, Allibert Trekking annonce - contrairement à l’avis énoncé par le Ministère des Affaires Etrangères - qu’à la fin de la mousson, le retour au Népal sera sans danger. A l’exception du Langtang et du Tour du Manaslu, aujourd’hui hors service, le Népal n’a rien perdu de sa valeur.

Les dégâts sont principalement situés dans le centre historique de Kathmandu mais beaucoup de constructions et monuments sont encore intacts un peu partout. La solidarité est en marche, le patrimoine en reconstruction active ce qui a le mérite de faire travailler ingénieurs, artisans et artistes qui n’ont rien perdu du savoir-faire traditionnel.

Le tourisme au Népal représente 10 à 12% du PIB national en fonction des années et un seul porteur est capable de faire vivre toute une famille. Lorsque l’on prend conscience de ces données, on ne peut qu’adhérer aux propos de Tonio Nicolazzi : "Les soutenir, c’est y retourner." Et se mettre à chercher un billet pour faire du Népal sa prochaine destination voyage.