Hommage aux victimes et soutien à la liberté d'expression

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Par Laetitia Santos

Posté le 7 janvier 2015

Ce matin, un attentat terroriste d’une violence extrême a frappé la rédaction de "Charlie Hebdo" faisant plus d’une dizaine de morts parmi lesquels Cabu, Charb, Tignous et Wolinski, figures engagées emblématiques. Depuis, c’est la France toute entière qui s’indigne, plongée dans une horreur et une tristesse qui frappent tout un chacun. Parce que la liberté d’expression ne peut être bafouée ainsi, parce que les différences, religieuses, culturelles, quelles qu’elles soient, doivent être source de richesses et non de violence, parce que les armes ne peuvent répondre à des crayons, parce que "Babel Voyages" est lui aussi un média qui défend liberté et engagement, nous rendons ici hommage aux victimes de la tuerie de "Charlie Hebdo" en affichant aujourd’hui une ancienne Une qui titrait "L’Amour plus fort que la Haine". Si pendant quelques terrifiantes minutes la haine a pris le dessus, elle ne doit pas gagner davantage de terrain et doit être brisée pour toujours plus de liberté, de réflexion, d’engagement…


"Tous les gens que je connaissais sont morts, ce que je peux vous dire, c’est qu’on a jamais vu, dans l’histoire de notre pays, un organe de presse être méthodiquement décimé selon un mode opératoire militaire. Aucun journal n’a été ainsi attaqué, car il y a un principe qui est celui de la liberté de la presse, qui était respecté jusqu’à présent. C’est un stade de l’escalade inimaginable. Les gens qui travaillaient à Charlie Hebdo *n’ont aucun sentiment de haine envers qui que ce soit, surtout pas envers les musulmans. Ils sont dans la critique des religions.

Ceux qui ont commis ces attentats n’ont rien compris. On est dans la haine absolue, la négation absolue de la pensée. En France, on a depuis trois siècles une presse qui a contribué à faire tomber bien des pouvoirs, la presse est libre et les Français y sont attachés, si les auteurs pensent qu’ils pourront faire tomber ainsi la liberté de la presse, ils se trompent. La première victime de l’idéologie islamiste radicale, comme le disait Charlie, ce sont les musulmans." Tels sont les mots, forts et justes du politologue Jean-Yves Camus, un proche de la rédaction de *Charlie Hebdo qui s’est confié au Monde suite aux évènements tragiques de la matinée.

Vers 11h30 ce 7 janvier 2015, deux hommes tout de noir vêtus et lourdement armés ont fait irruption dans les locaux de Charlie Hebdo, situés dans le 11e arrondissement parisien. Une fusillade a alors retentit au siège du journal satirique qui avait déjà fait l’objet de lourdes menaces. Au moins douze morts et une vingtaine de blessés sont à déplorer, victimes d’une terrible boucherie.

Après l’affaire des caricatures de Mahomet et les premières menaces, Charb avait solennellement déclaré : "Je n’ai pas peur des représailles. Je n’ai pas de gosses, pas de femme, pas de voiture, pas de crédit. Ça fait sûrement un peu pompeux, mais je préfère mourir debout que vivre à genoux." Prônant toujours l’engagement, celui qui était directeur de la publication depuis 2009 venait de faire paraitre dans son dernier numéro hebdo un dessin de couverture au goût bien amer désormais : le titre disait "Toujours pas d’attentats terroriste en France" tandis que le dessin montrait un homme avec une ceinture de bombes qui disait "On a jusqu’à la fin janvier pour présenter ses voeux"...

Parce que cet acte est celui de fanatiques, Babel Voyages invite tous ceux qui liront ces lignes à faire preuve de discernement dans leur jugement et à véhiculer sans tarder leur engagement pour la paix et le respect, et ce malgré la colère et l’épouvante...