À Evian-les-Bains, l’été on le rêve indien et en mode slow

Et si on prolongeait l’été quelques jours encore à Evian-les-Bains ? Les pieds dans l’eau, les yeux rivés sur le Léman, la rentrée a ici un parfum d’été indien. Au programme : un bain d’eau minérale naturelle aux thermes, une immersion dans la vie des bacounis sur la réplique d’une barque à voiles latines, un tour en bateau électro-solaire pour voguer jusqu’aux jardins de l’eau du Pré-Curieux, ou encore une cure de jouvence en buvant l’eau à la source... Cachat !

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Avec son charme rétro et désuet, Evian-les-Bains se plaît à étirer les plaisirs de l’été indien jusqu’aux premiers frimas de l'hiver. Son offre très nature se conjugue au fil de l’eau. Une belle façon d’arriver à Évian, c’est d’ailleurs de prendre le bateau depuis Lausanne, en Suisse. Nourri par les glaciers helvètes, le Léman envoûte avec ses couleurs qui passent du bleu turquoise au gris ardoise. Une douceur enveloppe la ville d’eau qui connut son âge d’or à la Belle Époque. Ici, le bien-être coule de source depuis 1878, date à laquelle les bienfaits de l'eau minérale d'Évian sur la santé ont été reconnus. Plusieurs célébrités viennent alors prendre les eaux comme Anna de Noailles et les frères Lumière. La ville devient alors thermale.

À pied, en funiculaire, en bateau ou encore en montgolfière, on se la coule douce à Evian.

Photo Sources: Élise Chevillard

Avec ses allures de paisible station balnéaire, son lac qui sent bon le bord de mer, Evian-les-Bains se laisse facilement découvrir en bateau, en funiculaire (quand ça grimpe trop) ou encore à pied.

Deux options s'offrent à vous pour explorer la ville en marchant : suivre un guide ou emprunter en autonomie le circuit historique qui vous fera remonter le cours de l'histoire. Rien de bien compliqué, il suffit de chasser les médaillons en bronze au sol, ceux en forme de goutte d'eau. Ils vous feront passer devant tous les monuments les plus emblématiques de la ville, les façades pastel de la rue National, et même par une gaffe, un passage piéton entre les immeubles. On peut aussi choisir depuis la ville, de s’élancer vers les sommets, direction la dent d’Oche à 2222 m, à pied ou accompagné d'un âne à la découverte de la tradition muletière et du belvédère de Thollonles-Mémises.

Photo Sources: Élise Chevillard

Depuis quelques mois, Évian propose de s’envoyer en l’air en montgolfière entre le Léman et le Mont Blanc, lors d’un vol d’environ 1h. De retour sur les rives du lac, on flâne le long des quais, on passe sous un sequoia en arc pendulum, jusqu'à finir par poser sa serviette sur l’une des petites plages intimes de galets. On respire alors pleinement le petit air de vacances qui flotte ici. Le regard se perd sur le lac, où filent les voiles de bateaux anciens comme des oiseaux blancs.

Échappée singulière à bord d’une des plus belles répliques de barque à voiles latines

Photo Sources: Élise Chevillard

D’une superficie de 580 km2, le Léman est une mer intérieure qui sépare la France de la Suisse. Sous ses apparences de grand sage tranquille, il peut surprendre plus d’un pécheur averti avec la force de son courant et ses vagues. Ce mardi soir, une silhouette étrange à large oreille, file à toute vitesse sur le lac.

Il s’agit de la Savoie, le plus grand bateau à voiles latines navigant actuellement dans le monde. Un type de barque utilisé jusqu’à la Seconde Guerre mondiale afin de transporter des pierres pour la construction de bâtiments et l'enrochement des ports. Chaque semaine, ils sont une dizaine à faire vivre la mémoire de cette barque construite en 1896, près de Genève, par une famille de bateliers. Nostalgiques, curieux et passionnés prennent la barre, hissent les voiles pour faire revivre l’histoire. Cette reproduction à l'identique a été construite à la fin des années 1990 en utilisant des gabarits anciens ainsi que des outils et des matériaux d’autrefois.

Entre mai et octobre, à la belle saison, venez faire une immersion dans la vie des bacounis, bateliers français et suisses des rives du Léman. Vous aurez l'occasion de tenir la barre, de hisser les voiles, ou bien de vous laisser aller au rythme des vaguelettes du lac avec une vue imprenable sur les Alpes. Au programme de cette croisière : tour du Haut Lac en direction de Montreux ou du Grand Lac en direction de Genève, escales dans les petits villages de pêcheurs et visites de vignobles sur les coteaux suisses. Réservation obligatoire.

Se régaler aux Cygnes avec des filets de perche du Lac Léman

Photo Sources: Élise Chevillard

En 1936, naquit l'hôtel des Cygnes, au temps de la Belle Époque. Son style et ses murs, revêtus de faux colombages, rappellent les cottages anglais si ce n'est que lui se niche sur les rives du Lac Léman. On peut venir en bateau, l'établissement dispose de son ponton privé. À l'intérieur, les douces lumières tamisées révèlent un décor un brin kitch et très velours rouge, décor qui témoigne de la passion du propriétaire : chiner. Il y a tant de détails à observer sur les murs, que ce soit côté resto, mais aussi dans ses petits boudoirs, que l’œil mettra un certain temps à faire le tour avant de retomber dans l'assiette.

Justement, dans cette dernière, on y trouve des filets de perche (du Léman) fraîchement pêchés et frits que l'on savoure avec les mains. Le tout est arrosé d'eau de source, dont est propriétaire l'hôtel depuis 1929 ! Avant de partir, si vous n'avez pas la chance de dormir sur place, passage obligé au petit coin, qui lui aussi vaut le détour !

Prendre le bateau solaire pour voguer jusqu’aux jardins de l’eau du Pré-Curieux

Photo Sources: Élise Chevillard

Pour vous rendre aux Jardins du Pré-Curieux, il faut prendre le bateau, l'unique façon d'y accéder. Mais pas n'importe lequel : le bateau électro-solaire L’Agrion. Après une balade de 15 minutes sur le lac Léman (qui a elle seule est un délicieux voyage), vous accostez au pied d'une belle villa pour une visite guidée de ce lieu unique, à la fois réserve de biodiversité et d’oxygène, mais aussi petit laboratoire pour la faune et la flore.

Les Jardins du Pré-Curieux foisonnent de fleurs et d’herbes folles. Ils sont dédiés à la sensibilisation sur les zones humides. Ces dernières ont une grande importance pour l'écosystème, car elles permettent de filtrer l'eau et de la réguler pour éviter les inondations et les sécheresses. Une fois débarqué, promenez-vous parmi les étangs, marais, bassins, prairies humides, déambulez parmi les mangroves, les bras morts de rivière, les tourbières ou encore les récifs coralliens. Au fil de la promenade, vous allez découvrir des nénuphars, des carpes koïs et même un hêtre pleureur gigantesque décuplé par les eaux du Léman. Aucun produit chimique n’est utilisé pour l’entretien de ce jardin. De la croisière à la visite des jardins, l’atmosphère y est délicieusement romantique, surtout si vous choisissez de vous poser sur l'un des nombreux bancs en bois flotté du domaine pour vous perdre dans la contemplation des cygnes qui passent.

Vivre le parcours de la goutte d’Evian

Photo Sources: Élise Chevillard

Saviez-vous qu’il fallait 15 ans à votre eau minérale naturelle Évian pour arriver dans votre verre ? Naturellement filtrée dans la roche glaciaire, l’eau va descendre très lentement pendant toutes ces années. Des visites guidées permettent de suivre le parcours de l’eau depuis l’Impluvium situé sur le plateau de Gavot. Ce dernier capte et conserve les eaux de pluie et de neige. La suite de la visite se poursuit à l’usine d'embouteillage des eaux d'Évian. Derrière les grandes baies vitrées, on y découvre les coulisses de la fabrication d’une bouteille d’Evian, depuis son acheminement par les gros tuyaux que l’on peut voir à l’entrée, à son empaquetage. Chaque jour, il est produit 7 millions de cette emblématique bouteille bleue glacier qui fait l’objet de plus de 300 contrôles. Des testeurs d’eau aux hydrogéologues, 1200 personnes veillent quotidiennement à cet or bleu.

Une petite soif ? En plein cœur d’Evian, venez boire directement à la source Cachat, la plus célèbre des sources qui émergent à Évian. Elle est ornée d’une délicate mosaïque, réalisée en 2015 par l’artiste thononais Yves Decompoix. Édifiée en 1903, comme la buvette qui lui fait face, elle coule en permanence au cœur de la ville à une température de 11,6°C. Juste en face donc, la Buvette Cachat est actuellement en pleine cure de jouvence. Tour à tour église, établissement de bains, buvette, ce « temple de l’eau » fut pendant longtemps un haut-lieu des mondanités de la station. On peut visiter le chantier accompagné d'une guide pour en apprendre plus sur son histoire et ses projets de demain. L'occasion aussi d'admirer sa charpente ajourée de vitraux à motifs floraux et couverte de tuiles vernissées. Outre un lieu dédié à l'eau de source, cet espace prévoit aussi d'accueillir des concerts et des expositions dès 2025.

Photo Sources: Élise Chevillard

Faire une cure dans cette ville où la santé prend sa source

Vous avez envie de tester une piscine d’eau minérale ? Faire un bain hydromassant dans une baignoire individuelle où l’eau est chauffée à 37°C ? Depuis 1826, on se bouscule aux thermes (situés initialement dans le Palais des Lumières) afin de profiter des effets bénéfiques de cette eau pour soulager les rhumatismes, les affections urinaires et digestives ainsi que les maladies métaboliques. Entièrement rénovés, dotés d’équipements dernière génération, les Thermes proposent des cures thermales et des soins à la journée sous forme de douches, bains ou cataplasmes, ainsi que des séjours maman-bébé, idéal pour récupérer en douceur après l'accouchement.

À Évian, les artistes recyclent le bois rejeté dans l’eau

Photo Sources: Élise Chevillard

Peut-être avez-vous croisé un grand penseur en vous promenant le long des rives du Léman ou encore un chef Papou ? On vous partage ici une belle occasion de revenir à Évian pendant le mois de décembre lors du Fabuleux Village ou Légende des Flottins. Alors que l’hiver arrive, une joyeuse bande d’elfes, de lutins et autres farfadets descendent des montagnes vers les bords du lac pour y construire leur village en bois. On les appelle les Flottins.

Ces sculptures en bois flotté sont nées de l’imagination d’Alain Benzoni, directeur du Théâtre de la Toupine à Évian et grand amoureux de la montagne et du Léman. Depuis 2007, ils investissent la ville autour de Noël pendant ce festival éco-responsable. Chaque année, des tonnes de bois flotté sont récoltées sur les rives du Léman et transformées grâce au talent de sculpteurs autodidactes ou de formation. Après le festival, rien ne se perd, tout se récupère. Les sculptures en bois sont ensuite disséminées dans les parcs, jardins et rues de la ville pour ne plus repartir, comme vous !