Par Laetitia Santos
Posté le 7 septembre 2012
Un ouvrage photographique signé Pierre de Vallombreuse qui met en lumière ces quelques peuples autochtones qui luttent pour leur identité et entretiennent encore une relation durable avec la nature.
De ces grandes photos en noir et blanc se dégage la sensation de temps révolus. Pourtant, ces peuples qui se démènent pour faire vivre leurs particularités et leur culture sont bien ancrés dans notre époque. Mieux, ils sont les témoins précieux d’un temps où tous les hommes entretenaient des relations durables avec Dame Nature. Lorsque l’on constate aujourd’hui la dégradation fulgurante de la planète et de ses ressources, on se dit que l’on a beaucoup à apprendre de ces "Hommes Racines" pour une humanité durable...
À l’occasion de la sortie de l’ouvrage de Pierre de Vallombreuse, Babel Voyages s’est penché sur quelques-uns de ces peuples, souvent méconnus, pour mettre en lumière leur identité et leurs forces pour la survie de l’humanité.
Les Badjao de Malaisie, ou gitans de la mer, les Gwitchin du Canada et leur lien avec les troupeaux de caribou, les Bhils d’Inde dont le destin dépend d’équilibres naturels bouleversés, les Aymara de Bolivie pour un exemple de retour au pouvoir des peuples autochtones et enfin les Inuits du Groenland, peuple autochtone le plus courtisé du monde au vu de la richesse de leur sol, voici pour chacun quelques mots de l’auteur, le photographe Pierre de Vallombreuse, accompagnés d’une carte d’identité.
Et à tous ceux qui prendront la route pour aller à leur rencontre, informez-vous correctement avant de vous immiscer dans le quotidien de ces peuples-là : certains pourront vous recevoir sans soucis et vous faire partager leurs traditions comme les Inuits au Groenland qui savent parfaitement gérer les touristes, mais d’autres, bien trop fragiles, doivent absolument être préservés du tourisme si l’on ne veut pas les voir perdre leur identité. C’est le cas par exemple des Hadzabe en Tanzanie. Tout est affaire de respect et de souci envers l’humanité...
- Où les trouver : sur les eaux entre la Malaisie, l'Indonésie et les Philippines
- Particularité : plus à l'aise sur l'eau que sur terre
- À préserver : derniers représentants du nomadisme des mers
- Ce qui les menace : la pénurie de poissons et la piraterie
- Ce qu'ils nous apprennent : une consommation raisonnée. Pas de surpêche, ils ne prélèvent que ce dont ils ont besoin et ne perturbent pas l'équilibre de l'océan
"Les Badjao sont les derniers nomades de la mer, les seules personnes au monde qui, parce qu’elles vivent sur l’eau, hors de tout territoire, sont sans titre de citoyenneté. Et comme tous nomades, ils sont amenés à prendre des décisions soudaines, rapides, tant l’imprévu rythme leur quotidien. Un infime changement de couleur de la mer annonciateur de cyclone, l’écume signalant un banc de poissons, obligent ces hommes à vivre perpétuellement dans l’instant, jusque dans leur comportement avec les autres. En leur compagnie il y a des durées à ne pas dépasser, au risque sinon de les fâcher.
Auparavant ils naviguaient sur des lepa, des embarcations basses, et allaient dormir sur les plages ou dans les mangroves. Maintenant ils disposent souvent de petits caboteurs malais, à la forme caractéristique, sur lesquels une ou deux familles vivent à bord toute l’année. C’est leur maison ambulante. La pêche est leur activité traditionnelle : au filet, au harpon, en apnée surtout. Les algues, nacres et coquillages ont longtemps assuré l’essentiel de leurs ressources financières. Mais ce mode de vie est menacé par la destruction des récifs. Chalutiers et bateaux-usines chinois et japonais sillonnent les eaux de la région et raclent méthodiquement les fonds marins, entraînant une raréfaction des poissons, algues et coquillages. D’autres dangers guettent les pêcheurs nomades dans cette mer de Célèbes livrée à mille trafics – drogue, cigarettes, armes – et à la piraterie, en particulier aux extrémistes musulmans qui pratiquent l’abordage éclair armés de fusils d’assaut, dépouillant ou rançonnant les équipages.
Beaucoup de Badjao se sont aujourd’hui sédentarisés. Dans l’île d’Omadal, un petit village sur pilotis, à quelques mètres du rivage, accueille certains d’entre eux, anciens nomades ou réfugiés venus des Philippines, ayant fui les conflits entre l’armée et les guérillas islamiques. Tous connaissent la précarité et espèrent une hypothétique régularisation des autorités malaises.
Ceux qui ont choisi de rester sur leurs bateaux se savent les derniers représentants du nomadisme de mer. Tant qu’il restera des richesses au fond de l’eau, ils poursuivront leur voyage en s’accompagnant – car c’est aussi un peuple chanteur – d’une de ces chansons de Bollywood qu’ils connaissent par coeur."
(Pierre de Vallombreuse, extrait de l'ouvrage "Hommes Racines" aux éditions La Martinière).
- Où les trouver : Inde (Rajasthan et Gujarat)
- Particularité : La jungle originelle est étroitement liée à leur identité et à leur vie spirituelle
- À préserver : une société dépendante des arbres où l'ardeur guerrière était légendaire et où l'on se marie par amour
- Ce qui les menace : exploitation illégale des forêts
- Ce qu'ils nous apprennent : les changements climatiques et la déforestation entraînent un appauvrissement des conditions de vie au quotidien
"Une terre, selon qu’elle est généreuse ou aride, fait basculer le destin des hommes. Il en va ainsi des Bhils, l’une des plus importantes minorités ethniques en Inde, répartie sur plusieurs États.
Dans le massif forestier des Dang au Gujarat, où commence ce voyage, la mousson apporte ses pluies en abondance, favorables aux cultures et à l’exploitation du teck. Les Bhils de la région sont traditionnellement agriculteurs et donc assez autonomes. Ils sont restés animistes, malgré les efforts des missionnaires chrétiens et des hindouistes radicaux, et leurs rituels traduisent cette proximité avec la nature. Divinités, prières et stèles sont presque toujours associées aux racines des arbres, aux pieds desquels on enterre les personnages importants.
Lorsqu’on quitte les Dang en direction du nord, la nature s’appauvrit progressivement, tout comme le paysage humain. Les villes se multiplient, grandissent, comme Surat où les Bhils rencontrés sont soit journaliers, soit mendiants.
Le contraste s’accentue encore au Rajasthan, à des centaines de kilomètres de là. Sécheresse et désertification sont la conséquence d’un abattage inconsidéré des arbres et de l’occupation humaine depuis des générations. Ici les Bhils, petits agriculteurs sans troupeau ou tailleurs de marbre destiné à la construction, habitent des villages. La plupart connaissent la pauvreté. Au contact des Rajputs, dont ils étaient jadis les mercenaires, ils ont été hindouisés, même s’ils pratiquent un certain syncrétisme. Leur langue aussi diffère de celle parlée par leurs lointains frères du Gujarat, tout comme leur histoire. Si les Bhils des Dang sont fiers d’avoir résisté à toute influence extérieure, en particulier aux Anglais, ceux du Rajasthan tirent gloire d’avoir combattu sous les ordres des princes et maharadjahs.
Mais rien n’est vraiment figé et le bastion que constitue le massif des Dang semble menacé, notamment par une exploitation illégale du bois de teck. Un phénomène ne trompe pas : les léopards autrefois invisibles sortent de la forêt et deviennent, à l’occasion, mangeurs d’hommes. (...) Et comme la terre n’est plus suffisamment nourricière, on voit aussi un nombre inhabituel de maisons fermées, leurs occupants ayant été contraints de chercher ailleurs du travail. Des intermédiaires peu scrupuleux, pourvoyeurs en main-d’oeuvre des grandes plantations de canne à sucre du Gujarat, proposent des contrats hallucinants. Prises dans un engrenage infernal, leurs victimes se retrouvent endettées à vie auprès de ces esclavagistes modernes, tant les sommes à débourser pour payer vêtements, nourriture ou encore internats pour leurs enfants sont élevées. Face à ce genre de scénario, malheureusement très classique en Inde, la géographie humaine esquissée depuis les hautes forêts de teck jusqu’aux étendues pierreuses du désert, pourrait connaître prochainement des bouleversements majeurs."
(Pierre de Vallombreuse, extrait de l'ouvrage "Hommes Racines" aux éditions La Martinière).
- Où les trouver : Bolivie / Pérou / Chili
- Particularité : des militants dans l'âme
- À préserver : un autochtone au pouvoir, garant du respect des minorités
- Ce qui les menace : le racisme et l'intolérance
- Ce qu'ils nous apprennent : le combat politique pour la préservation des cultures ancestrales
"La Bolivie est une terre singulière, faite de
contrastes et de paradoxes. C’est sur l’Altiplano, lieu d’une extrême dureté, qu’est née la civilisation inca, l’une des plus brillantes de l’Histoire. La Bolivie est également le seul pays à avoir pour président un autochtone, Evo Morales. Son élection a constitué un choc pour la population blanche des Basses Terres, raciste, cupide et qui menace de faire sécession. Jusque dans les années 60, le coeur de La Paz, la capitale, était interdit aux Aymaras et aux Quechuas, et les Indiens devaient porter des gants pour éviter tout contact avec les Blancs. Aujourd’hui encore, des slogans hostiles accueillent ces « indigènes » fuyant la pauvreté des hauts plateaux pour tenter leur chance dans les riches provinces de la plaine amazonienne. La Bolivie, c’est enfin un nom de sinistre mémoire : Potosí. Des millions de tonnes d’argent extraits des mines andines ont été envoyés dans l’Ancien Monde, assurant la fortune des grands d’Espagne et plus encore celle des manufactures hollandaises et françaises, favorisées par des contrats avantageux. Avec, pour prix humain, des millions d’Indiens morts dans d’effroyables conditions. À l’hécatombe du minerai d’argent s’est ajoutée celle de l’étain, aux dix-neuvième et vingtième siècles, sous le règne de Simón Patiño, l’homme qui doit sa fortune à la Première Guerre mondiale et sa demande en boîtes de conserve.
Dans la cordillère de Las Tres Cruces, à près de
cinq mille mètres d’altitude, quelques mines subsistent, exploitées en coopérative par des mineurs aymaras aujourd’hui émancipés et puissamment organisés politiquement.
Notre rencontre avec ces hommes reste un moment rare. L’endroit, perdu, conserve les vestiges d’une cité abandonnée et d’un grand théâtre. (...) Les Aymaras, ces descendants d’Incas qu’on dit obtus, violents, alcooliques et souvent peu amènes avec les touristes – No foto, no foto ! –, se sont ouverts à nous, ont partagé leurs repas, nous faisant même promettre de revenir. Rares sans doute sont les personnes à s’intéresser à eux, à leurs traditions, ou simplement même à les respecter, tant il est vrai que Blancs et métis confondus leur parlent généralement fort mal. Mais ici, hors des sentiers battus, loin du chamanisme frelaté qui gravite autour du tourisme, ces gens nous ont conviés à assister au culte rendu à Tío, le dieu protecteur de la mine, en témoignage de leur confiance. Dans les profondeurs d’une galerie, une femme chaman a disposé sous nos yeux un ensemble d’objets, figurines et offrandes – alcool, feuilles de coca, cigarettes, billets de banque… – selon un schéma complexe, avant de fixer ma femme de manière soutenue : « Toi, c’est normal que tu sois là, tu viens d’une civilisation très ancienne. » Elles se sont regardées, se sont comprises sans plus de mots. Rukmini appartient de fait à une civilisation plurimillénaire, celle de l’Inde, dont les rituels se déroulent sur une même dimension. Ce jour-là nous a laissé le sentiment d’entrer dans le secret des dieux."
(Pierre de Vallombreuse, extrait de l'ouvrage "Hommes Racines" aux éditions La Martinière).
- Où les trouver : Groenland
- Particularité : grande adaptabilité dû aux conditions extrêmes de leur environnement
- À préserver : une sagesse visant à réfléchir avant d'agir
- Ce qui les menace : le réchauffement climatique et la prospection minière
- Ce qu'ils nous apprennent : La préservation des libertés et du bien-être de la planète au détriment du bénéfice à tout prix
"L’indépendance du Groenland n’est plus qu’une question de temps. Dans un an, deux ans, trois ans peut-être, la planète Terre va assister à la naissance d’une nation autochtone. Peuplée d’Inuits, mais aussi de nombreux métis – les Groenlandais – et des Danois qui auront choisi de rester. Sur cet immense territoire de l’Arctique, dont le Danemark a décidé de se séparer, les ressources ou les enjeux sont énormes, et les appétits déclarés. Mais le gouvernement autonome inuit n’a rien voulu précipiter, soucieux de ne pas signer dans l’urgence des contrats qui risqueraient de compromettre son indépendance toute neuve. Wait and see est en quelque sorte le mot d’ordre. Sagesse des hommes racines…
Car cette région du pôle est l’une des plus atteintes par les bouleversements climatiques et le réchauffement. D’énormes icebergs se détachent chaque année un peu plus de la banquise, la calotte polaire fond, le sol se réchauffe. L’environnement suscite ici de sérieuses interrogations avec, en même temps, cette évidence : moins on a de glace, plus les ressources sont accessibles – pétrole, diamants, métaux rares… Tel est le dilemme.
Chez les Inuits, on s’en réjouit ou l’on s’en inquiète, c’est selon. Pour certains, la perspective d’avoir plus d’argent prime, confiants qu’ils sont dans l’adaptabilité du caractère inuit : qu’il fasse plus chaud ou plus froid ne changera rien fondamentalement, tant l’habitude à l’environnement extrême et aux conditions de vie difficiles a marqué ce peuple. Ceux qui s’alarment au contraire refusent cette situation. À leurs yeux, il faut lutter contre le réchauffement climatique, s’opposer à une prospection minière incontrôlable qui aurait pour effet d’accélérer encore le processus de dégradation environnementale et climatique. Ceux-là ont une vision globale de la planète.
Cette ambivalence est inscrite au coeur de la
société inuit. S’ils ont gardé leurs traditions et
certains de leurs outils, si l’usage de leur langue, longtemps opprimée, revient et si le chamanisme réapparaît, les Inuits sont d’une certaine façon déjà dans un développement à l’occidentale. Ils ont des chalutiers, des pêcheries modernes, ils ont des tracteurs et des avions, ils ont une technologie de pointe, signant la forte empreinte du Danemark. Plus symboliquement, peut-être, les motoneiges ont remplacé les traîneaux à chiens (même si ces derniers restent très importants). C’est un peuple résolument moderne au niveau de vie assez élevé, bien plus en tout cas que chez leurs frères amérindiens du Canada.
Que restera-t-il des Inuits après l’indépendance ? La question demeure. À l’évidence, ils n’effaceront pas des années de modèle à la danoise et de cartésianisme, rangés à l’esprit du protestantisme que des missionnaires leur ont depuis longtemps inculqué. Seule certitude, il est trop tard pour faire machine arrière. Le Groenland va devenir indépendant."
(Pierre de Vallombreuse, extrait de l'ouvrage "Hommes Racines" aux éditions La Martinière).
- Où les trouver : États-Unis (Alaska) / Canada
- Particularité : leur survie dépend de celle des caribous et vice-versa
- À préserver : une langue, une culture et un mode de vie propres à la plaine Old Crow
- Ce qui les menace : la prospection pétrolière
- Ce qu'ils nous apprennent : l'équilibre nécessaire entre l'homme et la nature : leur chasse est raisonnée, leur combat pour la survie des troupeaux de caribous est nécessaire pour la biodiversité et s'ils échouent, c'est leur peuple et leur culture qui meurent en même temps que les bêtes ne disparaissent.
"Tout est parti d’un rêve des anciens, ceux qu’on appelle les Elders, les aînés. Un rêve inquiétant dans lequel ils ont vu leur nation menacée par la disparition du caribou. Depuis toujours, les Gwitchin vivent de la chasse et de la trappe. Deux fois l’an, ceux de Old Crow attendent le passage des rennes, qui l’hiver descendent depuis l’Alaska vers les forêts canadiennes avant de reprendre leur migration vers le nord, dans la réserve faunique nationale de l’Arctique, où se régénère la plus grande harde de caribous au monde. Si autrefois leur survie dépendait de ces animaux qui leur procuraient vêtements et outils, aujourd’hui, ils ne chassent plus que pour la viande. Depuis quelque temps déjà la harde semblait moins nombreuse, perturbée par on ne sait quel phénomène – le dérèglement climatique, la multiplication des autoroutes ? –, quand des rumeurs se sont faites insistantes sous la présidence de George Bush : les Américains s’apprêtaient à faire de la prospection pétrolière dans la réserve faunique arctique, considérée pourtant comme un sanctuaire.
Les quelque trois cents Gwitchin vivant à Old Crow ont alors voulu dire leur refus. Non pas à travers des manifestations bruyantes, folkloriques et un peu vaines, mais, étonnamment, en utilisant tous les moyens modernes : avocats, lobbying, information, presse, pour faire entendre leurs voix… Ils sont
allés jusqu’à rencontrer des sénateurs à Washington, plaidant leur cause auprès de personnalités politiques comme les Clinton, pour empêcher le projet. D’autres villages gwitchin, en Alaska et au Yukon, avec lesquels ils n’avaient gardé aucun véritable lien, les ont rejoints. Cet engagement commun leur a permis de tenir tête aux plus grosses compagnies mondiales et, dans l’adversité, d’amorcer leur réunification ethnique.
Qu’on ne se méprenne pas. Ce peuple défend la réserve faunique arctique pour des raisons à la fois pragmatiques, alimentaires et culturelles, non par souci écologique. Mais il pratique une chasse sélective, n’empruntant que les sentiers ou la rivière lorsqu’elle est libre de glace, s’approchant au plus près en barque pour abattre les bêtes à coup sûr. Tout caribou blessé serait perdu pour eux en tant que gibier (l’animal ayant toute chance de disparaître dans la forêt), et perdu pour la harde. Négligeant femelles et bons reproducteurs, ils choisissent toujours les vieux ou les tout jeunes individus. Les Gwitchin traditionnels ne chassent que pour manger, assumant simplement le fait d’être carnivores. Étonnante maturité pour un peuple dont le comportement cyclothymique – gentil un jour, agressif le lendemain : « Fucking white man ! » – révèle les souffrances et les trahisons endurées et les ravages de l’atavisme alcoolique : toute une génération a été sédentarisée et christianisée de force dans les années 1950 et 1960, conduite manu militari par la police montée dans des pensionnats, humiliée par les tonsures, contrainte d’oublier sa langue, victime d’abus sexuels… Le Canada est l’un des rares États à s’être excusé pour les heures sombres de son histoire coloniale et s’apprête à verser d’importantes indemnisations aux tribus. On ne sort évidemment pas indemne d’un tel traumatisme, mais les racines ancestrales demeurent parfois profondes, insoupçonnables. Et à Old Crow, il se dit encore qu’un vol de corbeaux annonce l’arrivée des caribous."
(Pierre de Vallombreuse, extrait de l'ouvrage "Hommes Racines" aux éditions La Martinière).