Guide égyptien francophone, grand spécialiste d’Égyptologie et sensibilisé à la cause d’un tourisme plus durable.
Il a 43 ans, est originaire de Louxor, l’ancienne Thèbes, et partage aujourd’hui sa vie entre elle et le Caire. Casquette toujours vissée sur la tête, d’une grande bienveillance et incollable sur la mythologie égyptienne, Diaa est un accompagnateur vraiment sympa lors d’un voyage pour remonter le Nil et le temps, jusque dans l’ancienne Égypte.
Il connait les légendes liées à chaque Dieu, l’histoire de tel pharaon ou l’emplacement de telle amulette. Un peu archéologue dans l’âme, il a d’ailleurs déjà débusqué quelques trésors antiques, comme quelques autres Égyptiens chanceux avant lui qui vivent encore sur les vestiges de l’ancien empire pharaonique. Et l’écouter vous conter ses trouvailles, c’est avoir envie à votre tour de scruter le moindre interstice de chaque bloc composant les temples que vous visiterez à ses côtés au fil du Nil… Un petit scarabée âgé de 4000 ans pourrait bien s’y trouver ! Mais attention si ça arrivait, Indiana Jones ne l'a que trop répété : "Sa place est dans un musée !"
Véritablement passionné, il a étudié l’Égyptologie en fac de tourisme au Caire avant d’obtenir son Master d’Égyptologie et tout cela, en langue française ! Depuis 2018, il poursuit un doctorat et travaille sur sa thèse en lien avec le culte d’Osiris à Karnak. Et en Égypte, la recherche a tant à révéler et à prouver encore ! Que Diaa compte bien mettre au jour des vérités historiques importantes pour être reconnu comme un éminent doctorant !
En parallèle de ses recherches, il est guide depuis près de 15 ans, étant passé par les usines à gaz du Nil, ces gros paquebots de croisière qui entassent plusieurs centaines de personnes en ses cabines. Aujourd’hui salarié de Lazuli Voyages, il navigue sur des dahabiehs aux côtés de voyageurs désireux de plus de lenteur, plus de respect de cet environnement fluvial unique où l’eau, la berge et les oiseaux forment un tableau de nature intense et paisible que l’on peut apprécier à sa juste valeur en voyageant en petit nombre et à la seule force du vent. À bord, il se révèlera être un redoutable compétiteur de tawla, ce jeu apparenté au backgammon qui serait un des plus vieux au monde et qui est une véritable institution ici en Égypte et dans tout le Moyen-Orient !
Pour faire un peu plus ample connaissance avec Diaa Hefny, on vous propose 3 questions pour en savoir plus sur l’Égypte qu’il aime :
Diaa, peux-tu nous partager ton site historique coup de cœur en Égypte ?
« J’ai un petit faible pour Philaé… À la fois parce que sa situation sur une île est unique, parce qu’il est admirablement conservé et enfin parce que c’est un des seuls temples consacrés à non pas une mais deux femmes ! C’est Isis et Hathor que l’on célèbre à Philaé et on le comprend d’autant mieux que les scènes gravées ici sont toutes explicitées par des textes en hiéroglyphes. Et puis Philaé, ça a été le dernier temple égyptien en fonction, il a servi jusqu’au IIIème ou IVème siècle, autant pour les Chrétiens que pour les Égyptiens. Les deux croyances se côtoyaient à Philaé avec tolérance. Alors entre sa situation géographique, son état de conservation et son histoire, ma préférence va à Philaé. »
Et côté site naturel, de quel endroit aurais-tu envie de nous parler ?
« Je suis très touché par le Désert Blanc… Y marcher, passer la nuit sous son ciel étoilé ou à la lueur du clair de lune, c’est spécial. Il y a cette vallée où la roche est sculptée par les vents et forme des énormes meringues ou des champignons géants. Et puis on y pratique des séjours au calme, sans connexion, où l’on laisse son portable loin de soi et où l’on profite réellement de l’instant vécu. Il y a des sources chaudes pour se baigner, on y trouve aussi des coquillages fossilisés dans de la roche volcanique qui attestent de la présence d’une mer en des temps lointains. C’est un endroit que j’aime beaucoup en Égypte… »
Enfin Diaa, peux-tu nous partager ta vision d’un tourisme responsable et engagé au pays des pharaons ?
« Au-delà du fait que je ne peux plus cautionner les gros paquebots qui naviguent sur le Nil maintenant que je travaille sur des bateaux plus respectueux du fleuve et qui proposent une expérience humaine bien meilleure, j’ai à cœur en tant que guide de faire découvrir une Égypte méconnue, et d’emmener le voyageur là où il n’a pas l’habitude. En Moyen-Égypte par exemple à El-Menia et Assioute, riches de monuments coptes. »