Sa silhouette est toute fine, sa douceur force l'écoute. Bien nous en fait car ses connaissances sont immenses. Le jeune Messie guide au musée ethnographique de Porto-Novo depuis 2009 déjà, guide aussi depuis 2 ans pour le centre culturel Ouadada. Il est assurément un contact à avoir sur Porto-Novo pour toute personne ayant la volonté d'aiguiser sa connaissance culturelle de la ville et de dépasser cet a priori trop souvent entendu qu'il n'y a rien à se mettre sous la dent en matière de tourisme dans la désuète et pleine de charme Porto-Novo.
Il peut vous parler sans jamais sécher des multiples ethnies qui composent le pays, des langues tout aussi nombreuses qui les animent, des cultes et rites propres à chacun, tout autant que des spécificités musicales. Gamin de la belle cité lacustre, il la connaît sur le bout des doigts, maîtrise autant son histoire que ses actuelles bonnes adresses et les gens qui la composent.
Et il n'oublie pas de voir au-delà : avec les Chinois de plus en plus nombreux sur le sol béninois, Messie s'est envolé au fin fond de la province du Yunnan pour questionner la façon asiatique de pratiquer le tourisme.
On aime aussi sa volonté farouche à agir en faveur de la culture et du patrimoine béninois : ainsi, Messie a créé une entreprise de médiation culturelle avec pour objectif de mener les Béninois jusqu'au musée, à la rencontre de leur propre culture, et notamment à la découverte des places vodoun de Porto-Novo, sur lesquelles le jeune homme s'est spécialisé pour les valoriser aux côtés de Gérard Bassalé, directeur de l'hyperactif centre culturel Ouadada. Son idée ? Que des slameurs racontent cette histoire endogène afin que cette forme de communication très actuelle puisse toucher un large public, les jeunes notamment, et les analphabètes grâce à des textes clamés en langue originelle.
Audacieux Messi qui semble faire le lien entre passé et présent de façon dynamique et engagée.