Par Laetitia Santos
Posté le 12 février 2013
Un village nordique composé d'une yourte, d'un tipi et d'un igloo sous lesquels prendre un bon goûter ou se réchauffer autour d’une fondue après une délicieuse balade en raquettes, voilà l'idée très nature de Rachel et Katia, le duo de choc et de charme d"Altaï".
Quand Rachel vient nous chercher à l’hôtel ce matin-là, une grande bouffée de fraîcheur s’engouffre par la porte et il ne s’agit pas que du froid hivernal qui enveloppe en ce moment même tout Serre-Chevalier. Jeune femme pétillante amoureuse de la région et du Monétier-les-Bains tout particulièrement, Rachel est accompagnatrice en montagne et fondatrice d’Altaï, une petite structure nature où le fait maison est une véritable institution.
Il y a 3 ans de cela, Rachel a fait tomber le tailleur et la rigueur d’un emploi de bureau pour se lancer dans l’aventure d’Altaï avec sa copine Katia. Et ça lui réussit : à bientôt 40 ans, la jeune femme peut prétendre en paraître 10 de moins. Elle est intarissable sur l’histoire du coin, semble connaître tous les habitants des environs, a le contact facile, et parvient à rester féminine sous sa doudoune et son bonnet ! Voilà le portrait en quelques lignes de cette attachante maman de 3 enfants que l’on aime presque instantanément...
Février 2013
Randonnée et objectif : L’Alpe du Lauzet
Point de départ : Pont de l’Alpe, le sentier derrière l’auberge
Altitude : 1940 m
Dénivelé : environ 200 m
Temps : 1h de montée
Précaution : Des avalanches peuvent survenir le long du chemin bordés de quelques couloirs dangereux. Faire la promenade accompagné d’un guide.
Depuis le Pont de l’Alpe et l’auberge éponyme, on emprunte un sentier enneigé qui remonte le long d’un courant d’eau fougueux que le gel n’a pas encore piégé. Le dénivelé n’est pas très important mais raquettes aux pieds a soulevé la poudreuse, l’effort est un peu plus poussé qu’il n’y parait. La neige tombe abondamment mais à randonner, on n’a aucun mal à se réchauffer.
Le décor aujourd’hui est des plus intimistes : les sons sont étouffés par les flocons, le silence nous enveloppe, le paysage semble emmitouflé dans un épais manteau cotonneux et immaculé. Et puis soudainement, sur la pente qui nous fait face, un énorme bouquetin lutte pour trouver quelques herbes à grignoter sous ce rigoureux hiver. Dans la neige, l’animal est plutôt pataud et le froid affaiblit grandement ses forces physiques.
Lui, c’est Jean-Claude, la star des bouquetins par ici, car il n’est pas rare qu’il descende jusqu’au village sous les regards amusés des gens du coin. Rachel dégaine sa jumelle et y capte le regard du bouquetin : là à travers le verre, Jean-Claude nous apparait d’encore plus près. On observe ses longues cornes et leurs stries de croissance, la grosseur caractéristique qu’il a juste sous la mâchoire mais qui ne semble pas le faire souffrir, le poids de son corps maladroit dans cet environnement où il n’est pas si bien adapté.
On se remet en route, on jete un oeil inquiet aux couloirs d’avalanche menaçants, on se replonge dans la quiétude veloutée du paysage, et on poursuit la balade jusqu’à l’alpe d’été du Lauzet, vaste prairie ceinturée de sommets. La petite chapelle nous apparait en premier, de la neige jusqu’à mi-porte, les quelques habitations endormies semblent étouffées sous la poudre blanche, et ce cirque-là est dominé par le sommet des Agneaux et le glacier du Casset, admirables par grand bleu.
Un petit thé chaud épicé que nous sert Rachel, une barre de chocolat pour l’énergie et c’est reparti dans le sens inverse. Pour la descente, on foule les prairies immenses, chacun traçant son propre sillon. La neige craque, la neige crisse, la neige amortit. On arrive en bas, sourire aux lèvres, la faim au ventre. Ca tombe bien, l’Auberge du Pont de l’Alpe sert une délicieuse cuisine familiale avec des produits de la région. On l’a bien mérité.
Altaï* propose toutes sortes de randonnées à travers le Parc National des Écrins, mais son originalité, c’est son petit village nordique planté dans une vaste clairière enneigée derrière l’adorable hameau du Casset.
Optez pour la sortie Trappeurs et après une promenade dans un magnifique sous-bois pliant sous la neige, vous vous déchausserez, enfilerez de grosses chaussettes de laine, et suspendrez les vôtres à un fil au dessus du poêle sous cette magnifique yourte en provenance tout droit de Mongolie.
L’intérieur a été aménagé avec goût par Rachel et Katia qui ont le souci du détail : des oreillers brodés main, des bougies partout, des galets peints, des livres d’images sur le peuple mongol, des coiffes typiques, des tabourets de mélèze rehaussés de fourrure, des étoiles suspendues aux armatures de la yourte, du bois peint de grosses fleurs traditionnelles, des tapis colorés, des feuilles et des crayons pour occuper les bambins…
Sur la table de bois, un goûter confectionné maison : un crumble aux pommes avec un sablé tout doux, des mini fondants au chocolat absolument irrésistibles, des biscuits à la cannelle, du jus de pomme bio, une liqueur de génépi glanée à un producteur du coin.
D’autres formules vous proposent des soirées nocturnes pour marcher raquettes aux pieds sous les étoiles, à la lueur d’une frontale, et rêver les yeux ouverts dans un décor cotonneux où la magie opère. Ensuite au choix, c’est apéro montagnard ou fondue savoyarde, le tout confectionné à partir de produits locaux. Là, bien calé au chaud près du poêle, on se réchauffe, on se régale, on se croit embarqué loin dans un autre monde... La yourte d’Altaï, c’est un petit cocon hors du temps, une bulle de chaleur en plein hiver idéale à partager avec toute la famille.
06 49 95 91 92
Le Pont de l'Alpe, Le Monêtier-les-Bains, 05220, Provence-Alpes-Côte d'Azur, FR