Autonomie et survie douce en pleine nature avec Eingana

Babel Plans

Par Élise Chevillard

Posté le 23 novembre 2020

Photo Sources: Eingana.

Se laver les mains avec de la saponaire, soulager une piqûre d’insecte avec du plantain, se régaler d’une soupe d’orties ou d'une salade de mauve sylvestre…Tout se trouve dans la nature pour celui qui prend le temps d’observer. Mais encore faut-il reconnaître les plantes et savoir les utiliser. En Ardèche du sud, Aurélie et Olivier Peyronel, fondateurs d’Eingana organisent toute l’année des initiations aux bases de la survie douce, avec la découverte de l’autonomie et des usages traditionnels des plantes sauvages. Prêts pour une reconnexion totale avec la nature ?


C’est sur le parking de Labeaume, charmant village de caractère, que nous retrouvons Aurélie et Olivier. Face à nous, le paysage des gorges de la Beaume se dessine entre forêt, garigues, canyons et rivière. Ici, l’eau s’est taillée un chemin en creusant des galeries souterraines dans le calcaire. Les jardins suspendus du Récatadou à flanc de falaise étaient autrefois des terrasses aménagées où l’on cultivait des légumes. Ils restent un précieux témoignage de l’activité agricole de l’homme au XIXe siècle. Après une lecture de paysage, il est temps de descendre en zigzaguant vers la rivière qui abrite un écosystème riche en espèces végétales et animales.

Photo Sources: Elise Chevillard

S’inspirer du passé pour renouer avec lui

Partenaires à la vie comme au travail et fondateurs d’«Eingana - Reconnexion à la nature», Aurélie et Olivier proposent toute l’année des stages de survie douce d'une durée de 1/2 journée à 5 jours. Douce, car les sorties n'impactent pas l’environnement, dans le respect de la faune et la flore.

Ici, pas de treillis, ni d’armes en plastique et de mission commando pour apprendre à poser des pièges, mais juste un peu de miel, de farine, d’huile d’olive dans notre sac. « L’idée de ces stages est d’initier les participants à la vie en pleine nature, de leur apprendre à être en harmonie avec elle et non en rivalité. C’est pour nous une façon de transmettre et partager les connaissances que nos ancêtres maîtrisaient », raconte le duo.

Après avoir parcouru le monde et appris pendant longtemps au contact des peuples premiers, Aurélie a posé ses valises en Ardèche. Olivier, de son côté, originaire du sud de l’Ardèche, cumule la casquette d’accompagnateur de montagne et garde nature dans la réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche. De leur rencontre est née « Eingana - Reconnexion à la nature ».

Photo Sources: Elise Chevillard

Quelles plantes cueillir pour survivre dans la nature ?

Selon les saisons, le chemin emprunté par Aurélie et Olivier varie, afin aussi de ne pas impacter les milieux. « Chaque saison offre son potentiel nutritif, médicinal, et hygiénique, les trois grands usages des plantes » explique Aurélie. Pour celui qui sait les reconnaître, les plantes servent à tout et surtout à survivre.

Il n’y a qu’à ouvrir l’œil. D’une plante à l’autre, on fait son marché pour se préparer à manger, on apprend à faire une trousse de toilette naturelle et végétale et à se soigner. Avant de les piétiner on regarde à deux fois les "mauvaises" herbes qui se trouvent le long des calades ou de la rivière. Mais attention, précise Aurélie, « si l’on veut consommer une plante, on va récolter les jeunes pousses qui ont poussé dans la nuit !» « On ne cueille pas à tout-va » précise Olivier, « on va garder un tiers pour la plante un tiers pour la faune et un tiers pour nous. »

Photo Sources: Elise Chevillard

Le duo nous présente au fil de leur rencontre les végétaux qui serviront à se nourrir, se soigner et à se nettoyer. Cueilli aux environs de la rivière, cuisiné le soir pour épaissir une soupe, le plantain a ce petit goût qui rappelle le champignon. Il est une plante médicinale et comestible, à la fois anti-oxydante, que l’on appliquera sur les ampoules. L’ortie est précieuse et délicieuse en soupe apprend-on auprès d’Olivier. « C’est une protéine végétale complète riche en minéraux et vitamines ».

Envie de poivrer votre soupe ? Il suffit de cueillir le fruit rouge du pistachier et de le faire sécher. Pour le reste, thym, sarriette et origan parsèment les abords de la rivière. « Cette fleur là-bas c’est la mauve sylvestre » ajoute Aurélie. En tisane ou consommées crues, ces fleurs soulagent la toux mais aussi la constipation. Si l’on en mange un peu trop, pas de panique, pas très loin, le sorbier est connu pour ses effets astringents.

Le soir, pour la toilette de chat, faites mousser un peu de saponaire entre les mains. On reconnaît cette dernière grâce à ses jolies fleurs blanches et roses regroupées en cymes compactes. Pour le brossage des dents, un peu de feuilles de menthe et le tour est joué. Et pour s’essuyer, rien de mieux qu’une plante toute douce comme la grande bardane, ou la molène, à l’origine du papier toilette !

Photo Sources: Elise Chevillard

Vivez au rythme de la nature

Pour les stages sur plusieurs jours, ne vous encombrez pas. Ici, on apprend aussi à être minimaliste jusque dans les affaires à emporter dans son sac. De l’huile d’olive et de la farine pour cuisiner, du miel de l’apicultrice du coin pour les coups de mou et les blessures. Un hamac pour dormir. C’est tout. « L’idée est de partir avec le minimum pour se débrouiller, se faufiler dans la nature, et lui prendre juste ce dont on a besoin » raconte Olivier.

Certains participants viennent en famille pour vivre une aventure, d’autres pour se confronter personnellement et aller jusqu’au bout de leur conviction. Tous, sont là pour s’initier aux fondamentaux de l'autonomie en pleine nature. C’est aussi l’occasion d’apprendre à lire un paysage, découvrir la géologie et l'histoire de ce territoire, mais aussi de trouver une source et de filtrer de l’eau.

La randonnée sera rythmée par des pauses pour la cueillette des plantes qui serviront au repas du soir. Au menu : soupe à base d’orties, épinards sauvages, graines de plantain revenues dans l’huile, beignets d’acacia… Pour aller jusqu’au bout de la démarche, la cuisine est préparée avec des outillages simples comme le réchaud à bois et un minimum de matériel. On apprendra aussi à faire du feu sans briquet et à préparer un abri pour la nuit avec une simple bâche. On s’endormira bercé par le va-et-vient du hamac, entre les sangliers et les castors et sous le regard bienveillant de Mère Nature, en totale harmonie avec elle.

Eingana - Reconnexion à la nature

Initiations aux bases de la survie douce, avec la découverte de l’autonomie et des usages traditionnels des plantes sauvages - Dès 45 € la demi-journée et 90 € la journée

Coordonnées

06 27 38 39 71

[email protected]

https://www.stage-de-survie-douce.com/

940 Chemin de Leyris, Lagorce, 07150, Auvergne-Rhône-Alpes, FR