Par Coline Willinger
Posté le 7 novembre 2012
Celui qui avait été élu premier président noir américain il y a quatre ans de cela vient de fêter, le 6 novembre 2012, sa seconde victoire aux élections américaines. La réélection de Barack Obama à la présidence des États-Unis semble avoir inspiré surprise mais aussi soulagement.
Si la faveur des électeurs américains à Barack Obama et plus généralement au camp démocrate n’était pas assurée, il n’en allait pas de même de l’autre côté de l’Atlantique où bon nombre de pays, européens notamment, aspiraient au retour à la Maison Blanche du premier président noir américain.
Avec une augmentation de 51% de la dette en quatre ans, le président Barack Obama a été source de désillusion pour son électorat, bien que comme l’a rappelé Bill Clinton, "Aucun président, ni moi ni aucun de mes prédécesseurs, n’aurait réparé les dégâts en quatre ans seulement".
Décidant de faire de la santé son combat numéro 1, défendant le planning familial, la prise en charge de la contraception, s’engageant également en faveur du mariage homosexuel et pour le vote du Dream Act Development, Relief, and Education for Alien Minors (développement, secours et éducation pour les mineurs étrangers), Obama a su conquérir les minorités, les femmes ainsi que les jeunes qui ont été nombreux à voter en sa faveur (55% des femmes, 93% des Noirs et 71% d’Hispaniques, 60% des 18-29 ans).
Outre ce côté progressiste, Barack Obama a su séduire un électorat plus conservateur en s’opposant à la dépénalisation du cannabis (et ce malgré l’autorisation des dispensaires de cannabis médical), en rappelant son respect à l’égard du second amendement (qui garantit le droit au port d’armes pour tout américain) ou revenant sur sa position contre la peine de mort.
Bien que cette élection n’ait pas suscité le même engouement que celle de 2008, la compétition entre Mitt Romney et Barak Obama a été serrée et a tenu en haleine toute l’Amérique.
En effet, l’Ohio, la Floride, la Virginie, le Colorado, l’Iowa et le Wisconsin ont été des États clés dont les votes n’étaient assurés pour aucun des deux candidats.
Barack Obama a pourtant réussi à rafler la mise dans ces différents états, reprenant ainsi son titre de président des Etats-Unis, avec l’obtention de 303 grands électeurs contre 206 pour Mitt Romney (270 grands électeurs sont au minimum nécessaires pour être élu). Une victoire importante, moins éclatante qu’il y a quatre ans (il avait obtenu 359 voix en 2008), mais qui a suscité un intérêt mondial important comme le montre les nombreux messages de félicitations reçus par le président (notamment celui de François Hollande, David Cameron ou encore Julia Gillard, la premier ministre australienne).
Avec sa volonté de réduire le déficit du pays, d’équilibrer le budget d’ici 2020 et de mettre en place une grande réforme pour l’immigration, Barack Obama, 51 ans, et président de la première puissance mondiale, a du pain sur la planche.
On a plus qu’à lui souhaiter bonne chance pour ces "Four more years"...