Ben Ali renversé au nom de la démocratie lors de la "révolution de jasmin"

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Par Laetitia Santos

Posté le 15 janvier 2011

Après 23 ans d’une république illusoire ne masquant rien d’autre qu’une dictature moderne, la Tunisie s’est enfin rebellée pour manifester son besoin viscéral de démocratie. Un mois de sanglantes émeutes plus tard, le président Ben Ali a préféré fuir le pouvoir. Retour sur cette page de l’Histoire en pleine écriture : la révolution de jasmin.


Zine El Abidine Ben Ali, président de la Tunisie depuis 23 ans, a préféré fuir le pays hier, se réfugier en Arabie Saoudite avec les siens et renoncer aux pouvoirs sous la pression des émeutiers qui mettent le pays à feu et à sang depuis près d’un mois pour faire appliquer leur volonté de démocratie. Pour la première fois dans l’histoire, la rue a fait plier un dirigeant arabe.

C’est le chef du parlement, Foued Mebazaa, qui devient ainsi président par intérim après avoir prêté serment et après qu’ait été proclamée la "vacance définitive" de la présidence par le Conseil Constitutionnel.

"Tous les Tunisiens sans exception et sans exclusive" seront concernés par le nouveau processus politique, a déclaré solennellement Mebazaa.

Et sa tâche risque désormais d’être coton car il va lui falloir calmer les esprits et ramener la tranquilité au sein d’un peuple en pleine révolte. Ainsi, l’armée est restée déployée toute la journée dans la capitale pour venir à bout des pilleurs qui profitent de l’agitation ambiante pour dériver.

Quoi qu’il en soit, il semblerait que la révolution tunisienne agisse comme une véritable piqure de conscience dans le monde arabe "Le cadeau de la Tunisie aux Arabes : la fin d’un dictateur" titre ainsi le journal El Akhbar au Liban tandis que son homologue algérien, El Khabar a placardé en une "Les Tunisiens ont donné une leçon à tous les pays arabes encore sous la coupe de dictatures archaïques." Lorsque l’on voit comment Ben Ali a pris la fuite, on se dit que c’est le terme juste, "dictature archaïque." La Jordanie également, s’agite quelque peu alors que l’inflation et le chômage sévissent dans le pays. Plusieurs dizaines de syndicalistes ont appelé à la propagation de la révolution tunisienne en siégeant devant l’ambassade de Tunisie à Amman. Gaza et le Jihad islamique ont félicité "le peuple tunisien pour son soulèvement contre le régime tyrannique." Les Tunisiens de France sont quant à eux descendus dans la rue pour manifester leur soutien à leur peuple d’origine et rendre hommage à ceux tombés au nom de la liberté.

Le gouvernement français de son côté, a fait savoir qu’il n’accepterait pas d’accueillir le président déchu en son sol bien que certains de ses proches se soient tout de mêmes réfugiés dans l’Hexagone, dans un des luxueux hôtels du parc Eurodisney à Marne-la-Vallée. Le contraire aurait été mauvais pour les relations diplomatiques entre les deux états.

Si sur place, la situation reste précaire, les autorités provisoires essaient tant bien que mal d’organiser rapidement des élections et de ramener à l’ordre les Tunisiens révoltés.

Pour épancher votre soif d’infos à ce sujet, lisez donc notre dossier :
Tunisie : La Révolution de Jasmin jour après jour