Brexit : la Grande-Bretagne quitte le programme Erasmus

News

Par Sophie Squillace

Posté le 2 février 2021

Photo Sources: AFP.

Conséquence du Brexit, le premier ministre Britannique, Boris Johnson a annoncé fin décembre que le Royaume-Uni abandonnait le programme Erasmus. Une décision qui pénalisera dès la rentrée prochaine des milliers d’étudiants français et européens. Place à un petit tour d'horizon de la situation et des pistes pour continuer à étudier, tout en voyageant.


Ces trente dernières années, plus de 9 millions de personnes ont bénéficié d’Erasmus pour leur séjour à l’étranger. Le Royaume-Uni était l’une des destinations plébiscitées, attirant chaque année entre 10 000 et 13 000 étudiants français outre-manche. Mais à la veille de Noël, dans le cadre de l’accord post-Brexit signé avec l’Union Européenne, Boris Johnson a annoncé que le pays quittait Erasmus, qu’il estime trop coûteux.

Erasmus, it’s finish

Ce programme d’échange très populaire permet à des étudiants de réaliser une partie de leur cursus dans une université européenne partenaire. Mais savez-vous d’où vient le nom du programme Erasmus ? On le doit à un théologien originaire des Pays-Bas, Erasme (1466-1536), connu pour ses voyages en Italie, en France et en Angleterre. Ce grand humaniste militait pour la paix en Europe à l'aube des guerres de religion.

Créé en 1987, Erasmus garantit aux étudiants d’obtenir une bourse et la prise en charge des frais de scolarité. Le programme européen permet aussi aux apprenants de la formation professionnelle, aux enseignants, aux formateurs et à d'autres actifs d'effectuer un séjour à l'étranger. Le Royaume-Uni faisait partie des 11 pays à l’origine de la création du programme. Aujourd’hui, les 27 pays membres de l’Union Européenne ainsi que l'Islande, le Liechtenstein, la Macédoine du Nord, la Norvège, la Serbie ou encore la Turquie en font partie.

Qu’est-ce qui va changer pour les étudiants français ?

L’annonce de Boris Johnson a fait l’effet d’une onde de choc auprès des étudiants et des acteurs de l’enseignement supérieur. A partir de septembre 2021, la destination ne sera plus offerte aux étudiants. S’ils souhaitent étudier au Royaume-Uni, ils devront payer eux-mêmes leur frais de scolarité. Et pour compléter leurs conditions d’échange universitaire, ils devront également prévoir un visa avant leur séjour. Le site internet d’Erasmus précise cependant que les projets et conventions déjà en cours pourront se prolonger potentiellement jusqu’en 2023.

Erasmus était une chance pour les jeunes les moins favorisés d’accéder à des universités coûteuses comme Oxford ou Cambridge, pour un stage, une formation professionnelle ou universitaire, dans le but d’améliorer leur anglais. Désormais, s’ils souhaitent venir à tout prix, la plupart des étudiants devront faire un prêt. Car comme le rappelle le CIDJ (Centre d’Information et de Documentation Jeunesse), une année d’étude au Royaume-Uni coûte entre 10 000 et 18 000 €.

Si les étudiants français souhaitent absolument étudier au Royaume-Uni, Erasmus précise qu’ils pourront s’orienter vers d’autres aides liées à des accords bilatéraux entre deux établissements de formation. Les collectivités locales, départements et régions, proposeront également des bourses de mobilité, mais plus exceptionnelles et difficiles à obtenir.

De nouvelles mobilités étudiantes à venir

Beaucoup de jeunes s’orienteront sans doute vers d’autres destinations du programme, des pays anglophones où les places risquent de devenir rares, en particulier l’Irlande, Malte ou les pays nordiques, pratiquement bilingues. Erasmus nous rappelle que pour l’instant, c’est l’Espagne qui se trouve en tête des destinations choisies par les étudiants européens, avec 12 879 mobilités en 2018–2019. De son côté, Boris Johnson a mentionné la création d’un autre programme national, Alan Turing, pour que les étudiants britanniques puissent aller étudier « dans les meilleures universités », en Europe mais aussi à l’international. Une page se tourne vers un autre avenir !