Capucine Trochet : l’aventurière et navigatrice que rien n’arrête

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Par Élise Chevillard

Posté le 8 avril 2021

Photo Sources: Document personnel de Capucine Trochet.

Elle a traversé des mers et des océans, surpassé la maladie dont elle souffre à bord d’un petit voilier de pêche issu de matériaux de récupération : le Tara Tari. Capucine Trochet est une navigatrice, une aventurière inspirante, que rien n’arrête. Ce périple hors du commun, elle le raconte dans un livre « Tara Tari, mes ailes, ma liberté ».


En 2020, Capucine Trochet a publié « Tara Tari, mes ailes, ma liberté », aux éditions Arthaud. Dans ce récit de voyage, la navigatrice met des mots sur ses maux. Elle raconte comment elle a surmonté la maladie génétique d’Elhers-Danlos dont elle souffre, en se lançant dans la traversée de l’Atlantique sur une petite coque de noix venue du Bangladesh, le Tara Tari.

Qui est Capucine Trochet ?

Capucine Trochet est née à Tours en 1981. Unique fille entourée de trois frères, elle grandit entre Bruxelles et Barcelone, plus tournée vers la montagne que la mer. Dès l’âge de quinze ans, elle parcourt le monde, souvent en solitaire. Après un projet de construction d’école au Burkina Faso, elle part marcher à 23 ans, dans la Cordillère des Andes du nord au sud. C’est une fois arrivée au bout qu’elle décide d’apprendre à faire du bateau pour aller vers l’Antarctique.

De retour en France, elle plaque tout, quitte Paris, un boulot en or au service publicité du Figaro, avec une idée en tête : se lancer dans une course au large. Un challenge pour cette jeune femme qui n’a jamais navigué avant. En 2009, elle s’installe à Lorient près du camp de base des grands navigateurs français pour se lancer dans l’apprentissage de la voile. Elle doit tout apprendre, du bricolage à la navigation.

Du fauteuil roulant au fauteuil flottant

Mais le rêve du grand large s’effondre quand des soucis de santé obligent Capucine Trochet a gardé le lit pendant plusieurs mois. Entre les blessures aux jambes à répétition, les fractures, les luxations et les différentes opérations, elle est incapable de bouger. Pour autant, elle continue de rêver mer et navigation. Peu à peu, se dessine dans sa tête un rêve un peu fou, sur un petit voilier flottant, inspiré par les barques traditionnelles des pêcheurs du Bangladesh et baptisé « Tara Tari » qu’elle a acheté.

Son transat, elle veut le faire à son bord. Bientôt, le verdict sur le mal dont elle souffre tombe. Il s’agit d’une maladie génétique rare, incurable, le syndrome d'Ehlers-Danlos. Il en faudra plus pour décourager Capucine qui malgré son fauteuil roulant se lance dans la rénovation de cette petite coque de noix. Pendant plusieurs mois, elle la retape, répare et rafistole, autant qu’elle se soigne elle. En 2012, elle met les voiles, cap vers La Ciotat.

Capucine Trochet, à bord de Tara Tari

Tara Tari signifie, « vite » en Bengali, pourtant à son bord c’est l’éloge de la lenteur que Capucine souhaite partager. De 9 m de long et 2 m de large, le Tara Tari est un mini-voilier, sans moteur ni technologie. C’est à la force du vent qu’il avance. Pas de plastique ici, juste des fibres de jute pour sa construction. En plus de faire un pied de nez à son handicap, Capucine veut aussi avec ce voyage, promouvoir les fibres naturelles, comme le jute de Bangladesh, l'utilisation de matériaux recyclés et partager un mode de vie plus respectueux.

À bord du bateau, il n’y a que l’essentiel. Capucine découvre la « sobriété heureuse » et en fait sa philosophie de vie. Une vie minimaliste, et lente. Sur le Tara Tari, les journées se suivent, mais ne se ressemblent pas, entre la peinture, la lecture, la rencontre avec les dauphins et les tortues et les tempêtes qu’il faut affronter aussi bien intérieurs, qu’extérieurs.

Pour s’orienter, elle utilise des cartes marines en papier. Cette expédition en appellera d’autres. En février 2013, Capucine va traverser l’océan Atlantique (Canaries, Cap Vert, Martinique), en 2014, elle rallie les Caraïbes à la Floride et plus tard d’autres océans. De ses aventures, elle a tiré une leçon et philosophie de vie, qu’elle partage dans son livre « Tara Tari, mes ailes, ma liberté ».