Par Là-Bas Magazine
Posté le 29 juin 2012
Si le tourisme solidaire n’est pas obligatoirement une expérience humanitaire, certains voyageurs optent pour cette option afin de vivre une expérience enrichissante à l’étranger tout en se rendant utile dans le pays d’accueil. Voici quelques questions à se poser avant de partir que nous souffle Là-bas Magazine histoire de bien réfléchir son départ et comprendre les enjeux liés à un congé humanitaire.
Avant de partir "loin là-bas, faire de l’humanitaire", quelques questions méritent d’être posées. Une mission ne s’improvise pas, elle se réfléchit, s’organise pour se vivre pleinement et de façon responsable vis-à-vis des populations rencontrées.
"Est-ce une fuite d’une vie qui ne me convient pas ? Une envie d’aventures, de rencontres ? Un besoin de me sentir utile ?" La fuite n’amène en général rien de bon, le projet doit être mûri et réfléchi. Une certaine stabilité émotionnelle est également requise, les conditions parfois difficiles des projets peuvent aggraver des problèmes déjà présents et rendre l’aide inefficace.
"Je veux partir à l’autre bout du monde, dans un pays différent, avec une culture différente, en suis-je capable ? Ai-je besoin d’aller si loin pour aider ?" Certes des pays d’Afrique ou d’Asie sont très exotiques mais le bénévolat peut se faire près de chez soi. Avant d’imaginer de grandes aventures humanitaires, il peut être conseillé de découvrir et s’investir d’abord dans une association locale.
"Je veux partir mais pour faire quoi ? Quelles compétences puis-je mettre au service des autres ?" La santé pour tous, c’est important, mais sans exercer une profession médicale, c’est compliqué. Construire un projet c’est aussi mettre en adéquation ses envies et son savoir-faire, certaines missions demandent des compétences particulières, d’autres moins.
"Quelles sont les conditions sur place ? Dois-je payer mon voyage ?" Des tour-opérateurs comme des associations proposent des voyages humanitaires. Il vaut mieux se méfier des premiers et partir avec les secondes tout en vérifiant les activités sur place. Bien connaître le projet général de l’association avec laquelle on part permet de vérifier son sérieux.
Tout projet de départ a un coût financier sur lequel les associations doivent être claires. Il existe souvent des frais d’adhésion, de participation aux formations. Les transports peuvent être à la charge de la personne. Le coût financier, s’il se justifie parfois, n’est pas un gage de sérieux, mais la transparence sur les frais engagés l’est.
"Aurai-je une formation avant de partir, un soutien sur place ? L’aide que j’apporte sera-t-elle ponctuelle ou suivie après mon passage ?" Logiquement, l’association ne lâche pas ses volontaires dans la nature, elle les rencontre, discute des missions, forme quand c’est nécessaire et soutient une fois sur place. La mise en place d’une assurance, la couverture sociale et le rapatriement sont à vérifier avant de choisir sa structure.
Pour être vraiment utile aux populations aidées, le projet doit se construire sur plusieurs semaines ou plusieurs mois. S’investir une ou deux semaines comporte le risque de servir les dérives du volontourisme.
Par Nolwenn Roussier de Là-Bas magazine Merci à Sarah Mangolini de Ritimo pour ses conseils.
Article à retrouver en version intégrale dans le dossier sur le tourisme solidaire du numéro d’été de Là-Bas.