Ecoasis : sobriété et simplicité en Vallée du Célé

Babel Plans

Par Élise Chevillard

Posté le 29 septembre 2022

Sauvage et confidentiel, façonné par les rivières qui le parcourent, le Lot est une terre d’inspiration. Nombreux sont ceux à avoir succombé au charme discret de ce territoire, et parmi eux, Audrey et Manu qui ont éco-conçu un gîte d’étape pour accueillir pèlerins, randonneurs et vacanciers sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Et si Gréalou était, à vous aussi, votre prochaine étape ?



En bordure du Parc Naturel Régional des Causses du Quercy et dans les Causses du Cajarc, sur la commune de Gréalou, Ecoasis voit passer tous les jours les randonneurs accompagnés d’un sac au dos ou d’un âne, lesquels arrivent de Figeac pour se diriger vers Cahors. Les bâtons, chaussures de marche et sacs ornés de coquilles qui s’alignent devant l’entrée sont d’ailleurs là pour en attester. Pas de doute, nous sommes bien sur une étape du GR 65 ou chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Vous serez accueilli ici comme des amis par Audrey et Manu. Car le sens de l’accueil fait partie intégrante de l’ADN du lieu.

Simplicité, sobriété et énergie positive

Ce soir, autour de la grande tablée, ils sont une dizaine de pèlerins à partager un bon repas, mais aussi les joies et les galères du chemin. L’ambiance est à la bonne franquette et les discussions vont bon train autour des plats concoctés par Manu. Le rocamadour au miel et le gratin aux potimarrons et noisettes craquantes font vite oublier les douleurs aux pieds. 

Après le repas, certains laisseront filer le temps sur la terrasse qui dévoile un coucher de soleil sur les Causses du Quercy, d’autres iront faire un plouf dans la piscine ou bien peaufiner la prochaine étape du lendemain, avant de regagner leurs pénates. Ici, pas de gros dortoirs mais des chambres de 2 à 5 personnes et une autre double à l’étage, pour plus d’intimité.

Ecoasis cultive l’art de l’accueil

Après plus de 14 ans à parcourir le monde, de Miami au Chili en passant par le Costa Rica, où les a menés leur métier d'hôtellier, Audrey et Manu ont eu envie de rentrer en France et de redonner du sens à leur travail. « Au départ, notre projet n’était pas encore bien défini. Pour ma part, je savais juste que je voulais faire de l’accueil et du yoga, Manu lui voulait se tourner vers la cuisine et l’éco-construction » se souvient Audrey. Les grandes lignes étaient tracées, il suffisait de trouver le lieu. 

Pour eux, pas de hasard, c’est leur projet qui les a menés dans le Lot alors qu’ils vadrouillaient dans la région en quête d’un endroit où s’installer. « Le temps s’est arrêté à Figeac » poursuit Audrey. Et de village en village, le coup de cœur fut pour Gréalou et ce terrain à vendre. « Nous avons acheté un bout de caillou où il n’y avait rien d’autre que des genévriers. Le paysage était lunaire » raconte le couple. Et il suffit de feuilleter l’album photos des travaux pour se rendre compte du chemin parcouru depuis ce fameux jour de 2008.

« Le lieu nous guide sur ce qu’on a le droit de faire ou pas »

« Pour intégrer le projet en harmonie avec la nature, nous avons décidé d’opter pour une construction la plus autonome possible en consommation énergétique » explique Manu. Grandes baies vitrées orientées plein sud pour un chauffage naturel, utilisation de bois français, isolation phonique et thermique en laine de bois et chanvre, enduits à la chaux, chauffe-eau solaire, système d'assainissement par phyto-épuration, compost, récupération des eaux de pluie, toilettes sèches… « Le lieu nous guide sur ce qu’on a le droit de faire ou pas » confie Audrey. Le mobilier artisanal et la décoration chinée complètent leur démarche durable. Dans le jardin, il y a même une douche solaire qui viendra arroser les pèlerins ou les tomates ! 

En cuisine, Manu utilise les produits du marché, de saison, frais et locaux dans une démarche végétarienne. Audrey, elle, s’est prise en amour pour le végétal et cultive des aromates dans le jardin pour égayer les plats ou les tisanes. 

Le lendemain, il est à peine 6h quand les premiers pèlerins viennent petit-déjeuner, les yeux encore embrumés comme le paysage, avant de se lancer sur la route. C’est alors que le gîte retrouvera un peu de son calme, jusqu’à l’arrivée des prochains Jacquets.

Dialogues avec la nature

Bien sûr, il y a le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle à moins de 200 mètres du gîte mais il y a aussi des boucles pour découvrir les vallées du Lot et du Célé, et d’autres chemins de randonnée qui vous mèneront par exemple à la découverte de dolmens. « Nous prenons très à cœur notre rôle d’ambassadeurs du territoire pour guider nos hôtes sur les activités à faire, les marchés gourmands à voir. Il est important pour nous de les reconnecter avec la sobriété et la simplicité de la campagne » raconte le couple. Saviez-vous que ce n’est pas en Bretagne que l’on peut retrouver le plus de dolmens mais bien dans le Quercy ? Classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco, le dolmen de Pech Laglaire est situé à Gréalou et regroupe en réalité trois dolmens. 

Juste à côté, une étrange construction accueille les pèlerins pour une nuit sous les étoiles des Causses du Quercy et face aux falaises du Célé. Avec une forme qui rappelle la tente, Super Cayrou est une œuvre d’art-refuge en pierres sèches qui dialogue avec la nature et rend hommage aux bâtisseurs de l’époque. Il est la première des œuvres du parcours artistique à ciel ouvert "Fenêtres sur le paysage" qui jalonnent le GR 65.

Ecoasis est ouvert de Pâques à La Toussaint et le reste du temps sur réservation.