Écolodge La Palmeraie : l’éden durable d’Adel et Camille

À Tajda, en périphérie de Ouarzazate, il existe un petit paradis porté par un couple franco-marocain à la vision passionnée et engagée. Franchissez les hautes portes sculptées de l’écolodge La Palmeraie et rencontrez Adel sur son terrain familial où se mêlent hébergements pour voyageurs de passage, cultures de fruits et de légumes biologiques, animaux en liberté et partout, la sensibilisation à une vie de solidarité en lien avec l’ensemble du vivant.

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« J’ai passé trois mois à Marrakech et se furent les pires de ma vie ! ». Adel semble avoir toujours été porté par une flamme : celle de l’amour de sa terre natale, Tajda, où s’élèvent les majestueux palmiers dattiers qu’il considère comme des frères, de ses propres dires.

Alors après des études de comptabilité, il décide de saper les ambitions que ses paternels ont pour lui et quitte la ville pour rejoindre la nature de son lopin de terre natale. Avant-dernier d’une famille de 13 enfants, il négocie avec ses parents que plusieurs parcelles de terre lui reviennent : Adel est animé et veut vivre et valoriser ce morceau de planète-là, pas un autre. Après d’âpres négociations, il obtient 6000 m2 pour débuter son rêve. À la condition sine qua none qu’il ne touche pas aux palmiers si sacrés...

« Quand je vois un palmier, je vois un membre de ma famille »

Il démarre en douceur par du woofing, mais s’inscrit rapidement comme la 2e ferme écologique du pays. Puis d’un modeste camping d’accueil pour honorer le nom de la parcelle familiale, "Boudar" qui signifie "Point de rencontre" en berbère du fait de son puits d’eau douce qui lui valait que toutes les familles alentours s’y retrouvent, il en fait un merveilleux jardin d’éden.

La végétation des arbres comme des légumes inonde partout d’une chlorophylle rafraîchissante et bienfairice, l’eau des fontaines glougloutent à toute heure, les oiseaux sifflent pour répondre aux paons qui braillent, les gens s’affairent avec autant d'ardeur que d'harmonie.

En 2006, le terrain devenait sien. En 2008, il l’ouvrait au public. Puis se sont ensuivies 5 années de travaux. 18 ans plus tard, l’idéaliste a construit un petit paradis en même temps que sa famille aux côtés de Camille, sa femme, et de leurs trois enfants. Son visage semble toujours illuminé d’un sourire chaleureux.

"L'invité ne doit pas être trop exigeant mais l'hôte doit faire de son mieux"

Aujourd’hui, ce sont 14 chambres qui se répartissent sur le terrain, dispersées entre les blés, les oignons, les salades et autres courgettes. Les allées qui y mènent fleurent bon le romarin et la menthe réchauffés par le soleil.

Tentes locales, bungalows africains ou maisons berbères, à vous de choisir le style qui vous sied ! Quelle que soit la construction, elle est bâtie dans la tradition, avec le pisé ancestral, mélange de terre rouge et de paille. Pour les toitures, c’est le palmier qui a été utilisé : ici, ce n’est pas dans le cochon que tout est bon mais bien dans cet arbre indissociable des environs !

Si Adel et Camille rêvent de devenir autonomes en énergie, ils sont aujourd'hui à un tiers de production propre pour faire vivre le lodge grâce à quelques panneaux solaires. L'eau de la piscine fonctionne, elle, majoritairement au sel et n'est jamais perdue car peut se retrouver à abreuver le jardin en cas de besoin. Les déchets de la cuisine sont servis aux poules et aux chèvres qui produisent du fumier une fois digérés, lequel sert ensuite d'engrais au potager. Tout est pensé pour que l'écolodge La Palmeraie soit de plus en plus vertueux au fil des ans, jusqu'à devenir véritablement irréprochable prochainement !

Des activités immersives pour vivre tel un Marocain pur souche !

En plus d'être dans un cadre simple mais enchanteur, ce que l'on aime ici, c'est pouvoir profiter d'activités immersives.

Côté cuisine, on peut vous apprendre la confection d'un tajine ou d'un couscous, tout autant que la fabrication du pain traditionnel au feu de bois ; côté beauté, pourquoi ne pas s'initier à l'art du henné avec une jeune femme du village ou bien aller partager en ville un hammam traditionnel avec gommage au savoir noir et soin à l'argile ? De quoi expérimenter une tranche de vie quotidienne des Marocains et Marocaines.

Les balades ne manquent pas non plus : à pied avec des ânes à arpenter la palmeraie alentour, d'un charme bucolique absolument fou ; randonnée jusqu'à l'oasis de Fint ; visite du village potier de Tamgroute ou encore des studios de cinéma à Ouarzazate. Rien ne manque au tableau entre nature, culture et toujours beaucoup d'authenticité.

Enfin, on ne manquera pas de parler du festival Eco-Sol, à l'iniative de Camille, Adel et des coopératives alentours, lequel a lieu fin avril et qui, le temps d'un week-end, célèbre l'Économie Sociale et Solidaire grâce à des tables rondes, des concerts de musique et danse traditionnelles, des projections de documentairesn un village d'exposants de produits locaux et un brassage de personnalités engagées venues des quatre coins du Maroc...

« L’esprit du partage présent ici, c’est la réalité de ce que nous vivons, ça nous vient de nos parents. J’ai toujours connu beaucoup de monde autour de moi donc le tourisme, on le fait véritablement par amour et par nature. » On a pu l'expérimenter avec force et on vous y invite de tout coeur à votre tour...