Par Élise Chevillard
Posté le 29 juillet 2020
Situées entre la mer de Norvège et l'océan Atlantique Nord, rattachées au Danemark, les îles Féroé ont repris la chasse aux cétacés après une courte pause pendant la crise du Covid-19. Une chasse traditionnelle, mais controversée, et qui suscite l’indignation de la part des groupes de défense des animaux. Sans compter les enjeux écologiques et sanitaires autour de la consommation de cette viande.
Des plages rougies par le sang et des grands dauphins échoués sur les rivages et alignés sur le sable. Ces images vous sont peut-être familières ? Cette scène est le résultat d’une pratique appelée « grind » ou « grindadrap » (« mise à mort des baleines » en danois). Tradition très ancienne présente dès le XVIème siècle aux îles Féroé, qui consiste à encercler un groupe de cétacés et pour les emmener vers une baie, où ils sont mis à mort. Ainsi bloqués, ils tombent entre les mains de pêcheurs qui les tuent avec des couteaux. Leur chair est ensuite distribuée entre les habitants.
Si autrefois, cette chasse permis aux Féroïens de survivre sur ce territoire enclavé où la nourriture était difficile à trouver, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Pourtant cette coutume continue d’être défendue par le gouvernement danois et par certains Féroïens qui entendent maintenir cette culture comme faisant partie de leur identité.
Chaque année, aux îles Féroé, plus de 1000 cétacés trouvent la mort. Parmi eux, le globicéphale noir aussi connu sous le nom de dauphin-pilote, une espèce protégée. Des abattages dénoncés par de nombreuses organisations et associations de défenseurs des animaux dont l'ONG Sea Shepherd qui s'oppose au « grindadrap » depuis 1984. Ce justicier des mers n’hésite pas à intervenir afin de combattre les activités illégales en haute mer pour protéger la biodiversité marine. Depuis plusieurs années, Sea Shepherd dénonce les chasseurs des îles Féroé et milite pour que « cette pratique aussi cruelle qu'inutile », soit reconnue comme illégale.