Et si on visitait Genève autrement ?

Babel Plans

Par Élise Chevillard

Posté le 4 novembre 2020

Photo Sources: Elise Chevillard.

Si Genève nous évoque la finance, le luxe, le chocolat, les banques, ou encore les horloges, elle a aussi un visage plus authentique, fière de ses savoir-faire qu’elle entend transmettre lors d’expériences touristiques.


Des vignobles au lac Léman, des montres aux couteaux suisses, Genève se dévoile ici loin des clichés qu’on lui prête souvent et au travers de ses habitants. On découvre aussi une Genève verte et engagée durablement.

Laissez-vous guider dans la Genève verte et durable

A taille humaine, Genève est une ville aux airs de bord de mer, qui se laisse facilement découvrir à pied. L’occasion d’apprécier tous ces espaces verts (au total une cinquantaine de parcs et 4000 arbres) qui foisonnent de fleurs et d’herbes folles, et qui sont autant de traits d’union entre les quartiers de la ville.

C’est une balade orientée sur la dimension « végétale » que vous propose Émilie, Genevoise d’adoption et guide conférencière. L’occasion d’en apprendre plus sur les initiatives vertes mises en place dans Genève. Engagée dans une stratégie 100% renouvelable en 2050, la ville a reçu en 2010 le label d’or européen des cités de l’énergie. Elle fait partie des pionnières en matière de transition énergétique et à ce titre, le développement durable est inscrit dans la constitution. Dès que c’est possible, des panneaux photovoltaïques sont installés sur les toits, l’énergie est économisée et produite partout où c’est possible. Aujourd’hui, Genève produit 30 % de son électricité.

Quartiers industriels réhabilités, mobilité douce, parcs urbains aménagés en espace de production de planton biologique et récolte de miel, jardins partagés, fermes urbaines, végétalisation des toits… Genève ne manque pas d’idée pour se réinventer.

Le parc Beaulieu est à l’image de la politique verte de la ville. Cette dernière y a installé des serres, et toute une vie associative a poussé ici à côté des plantes aromatiques et médicinales. Il y a également une école, un jardin partagé, et un collectif qui s’occupe de préserver des variétés locales comme l'artichaut violet de Plainpalais. La visite s’achève dans le Jardin botanique, situé sur les rives du lac Léman.. Ce dernier abrite la deuxième plus grande bibliothèque de botanique dans le monde mais aussi un herbier de 6 millions d’échantillons, une serre tropicale et des essences remarquables protégées.

Et si on partait sillonner les vignes genevoises à vélo…

À une dizaine de kilomètres du centre de Genève, entre les crêtes du Jura et les montagnes du Salève, les vignes tapissent les coteaux, bercées par les embruns du Léman. Le Mandement est le troisième canton viticole de Suisse et produit essentiellement du chardonnay, gamay et chasselas.

Grâce au climat et aux collines qui dessinent la région, le vin s’acclimate très bien ici depuis l’époque romaine. Après avoir souffert pendant longtemps d’une mauvaise réputation, il reprend aujourd’hui ses lettres de noblesse et les vignes s’enracinent ici de nouveau. Au départ de Meyrin village, enjambez un vélo électrique et suivez Gédéon votre guide de chez ebiketour pour un parcours à travers les vignobles. A l’allure du vélo, le paysage se découvre autrement, on traverse de charmants hameaux, comme Satigny la plus grosse commune viticole de Genève, qui vivent au rythme des vendanges. On dompte les courbes en mode turbo, et on s’enfonce dans la fraîcheur d’un sous-bois.

Photo Sources: Elise Chevillard

Ici, tous les chemins mènent aux domaines viticoles, et chaque coup de pédale nous rapproche de la dégustation. L'occasion aussi de rencontrer des vignerons qui partagent l'histoire de leurs cépages, entre deux verres de blanc aligoté. C’est le cas, de deux frères, Sylvain et Damien Ramu, qui sont sur le domaine des Esserts, la 8 ème génération à produire du vin, de la récolte à la mise en bouteille. En plus des cours de dégustations, ils proposent des ateliers masterclass pour les entreprises, des privatisations du lieu…

Envie de poursuivre votre route ? Genève se visite aisément en vélo grâce à une sélection de promenades et d'itinéraires cyclables recommandés par la ville.

… Ou bien pêcher sur le plus grand lac d’eau douce d’Europe ?

D’une superficie de 580 km2, cette mer intérieure sépare la France de la Suisse. Sous ses apparences de grand sage tranquille, le Léman peut surprendre plus d’un pécheur averti avec la force de son courant, ses vagues et comme toute mer, il fourmille de plusieurs espèces de poissons. Perches, ombles chevalier, feras ou corégones, lottes, carpes, brochets pouvant peser jusqu’à 15 kilos, truites, vivent dans les eaux limpides du lac. Ici, la pêche est régulée, les espèces sont préservées et on ne rigole pas avec la pollution du lac.

Jeune pécheur genevois professionnel, passionné de pêche depuis l’âge de ses 8 ans, Balthazar nous embarque sur son bateau à moteur pour aller taquiner le poisson du bout de nos lignes. Pendant la sortie, on apprend à manier la canne à pêche et les différentes techniques de pêche.

Photo Sources: Elise Chevillard

Si cette dernière n’a pas été miraculeuse, consolez-vous à la Belotte, un petit restaurant aux airs de bord de mer, posée sur les rives du lac et qui propose des filets de perches et de la truite en tartare. Les plus courageux, pourront le matin tôt, aller acheter du poisson au cul des bateaux.

De la montre au couteau Suisse

Et si voyager était l’occasion de visiter les arrières scènes ? Dans son petit atelier situé à Genève, Initium vous propose de plonger dans l'univers minutieux et feutré de l'horlogerie afin de percer tous les mystères de ce savoir-faire ancestral classé patrimoine culturel immatériel en Suisse. Lors de l’atelier d'initiation au démontage et remontage d'un mouvement mécanique de montre, guidé par Ivan, Maître-horloger, vous découvrirez le rôle de chaque élément d’un mouvement mécanique, du ressort au balancier, en passant par la roue d’échappement. Tournevis et brucelles en main, devenez horloger le temps de quelques heures !

Photo Sources: Elise Chevillard

Chez Victorinox on vous chuchote les secrets de l'assemblage du couteau suisse lors d'un atelier d’une trentaine de minutes. Son histoire remonte à 1891 et s’écrit avec Karl Elsener, fondateur de Victorinox. D'abord destiné aux soldats suisses, on le trouve désormais dans toutes les poches, des astronautes, aux petits suisses en passant par Mc Gyver. Installé derrière un établi de 1960, vous apprendrez à monter vous-même votre couteau. Ouvre-boîte, décapsuleur, scie, grande lame, tournevis… Comme un puzzle, les pièces s'assemblent couche par couche, sans colle ni vis, par simple pression entre deux plaques de plastique rouge.