"Expedition Happiness" : un road-movie à bord d’un bus scolaire

Culture

Par Élise Chevillard

Posté le 8 janvier 2021

Et si le bonheur se trouvait sur la route à l’autre bout du monde ? C’est ce qu’ont voulu vérifier Felix et Selima dans ce vlog qui prend la forme d’un documentaire sobrement intitulé « Expedition Happiness », disponible sur Netflix.


Lui est réalisateur, elle autrice compositrice. Avec leur chien Rudy, le couple a décidé de quitter leur petit appartement berlinois pour traverser du Nord au Sud le continent américain, de l’Alaska jusqu’en Argentine. À bord d’un vieux bus scolaire aménagé et sans date de retour, ils se lancent en quête du bonheur.

Expedition Happiness : une maison sur roue

Tout commence par des présentations croisées. Lui, raconte son parcours de chanteuse à elle ; elle, le voyage à vélo qu’il a fait en solo à travers 22 pays et dont il a tiré un projet « Pedal the world ». « On vient de deux mondes différents, mais ce qui nous unit, c’est le rejet des traditions » Les mots sont posés. Ce voyage sera tout sauf conventionnel. À commencer par leur moyen de transport, un vieux bus scolaire, le fameux school bus jaune déniché sur une petite annonce.

Le temps de leur visa américain, les deux aventuriers retapent le bus en bois et en blanc de leurs mains, pour en faire leur maison roulante pour les prochains mois. Il faut enlever les sièges, « aménager » une chambre, une cuisine, mettre une douche, des toilettes sèches… Le bus va aussi leur permettre d’être autosuffisants grâce au système solaire installé pour recharger les batteries.

Après 3 mois de travaux, le voyage peut enfin commencer. Leur itinéraire ? Traverser l’Amérique du Nord au Sud, en passant par le Canada, l’Alaska, la Californie, le Mexique, le Pérou et l’Argentine.

Des glaces de l’Alaska au désert mexicain

Sous la forme d’un carnet de voyage, on suit leur aventure qui débute donc dans le nord du Canada, avec les chutes du Niagara. Dans la province de l’Ontario, ils apprennent à pêcher sur la glace au lac des Mille lacs. Aux grandes routes toutes droites, ils préfèrent s’aventurer sur les petits chemins et trouver un endroit où rester quelques jours.

Le ton du documentaire est léger et sans prétention si ce n’est celui de partager des moments de vie simple avec le spectateur. Les rencontres se font et se défont, avec les locaux ou bien les ours. Puis c’est l’Alaska, un rêve d’enfant. On les voit se réveiller devant la plus haute montagne d’Amérique du Nord, boire un café sur le toit du bus, danser dans les rues de San Miguel de Allende au Mexique. Ici pas de routine, si ce n’est celle de vivre l’instant présent.

Aventures et mésaventures de Expedition Happiness

Les images de paysages (filmés parfois avec un drone) s’alternent avec leurs entretiens qu’ils font face caméra. Les voix off laissent parfois place à la bande-son composée par Selima. Et puis il y a les galères. Car, oui le voyage n’est pas toujours un long fleuve tranquille. La pluie qui s’infiltre dans le bus la première nuit, les 12 mètres de longueur du bus qui ne facilitent pas les déplacements et le stationnement, les problèmes mécaniques, les routes défoncées du Mexique, les difficultés à passer les frontières ou à obtenir de nouveaux visas, les soucis de santé de leur chien…

Loin de brosser une image idéalisée du voyage, ce documentaire montre aussi leurs doutes, leurs peurs et les moments difficiles rencontrés par Félix et Selima qui devront même écourter leur périple. Vers la fin du voyage, des questions surgissent. Et si leurs racines finissaient par les rappeler ? Et si le bonheur se trouvait finalement dans la routine du quotidien ?