Par Coline Willinger
Posté le 17 décembre 2011
"Himalayan Bikers" propose l'incroyable découverte du Ladakh à vélo, région montagneuse du nord de l'Inde. Un voyage hors du commun dans un pays où le deux-roues crée du lien social !
“Au départ, l’initiative est venue d’une discussion le soir, devant une tente sous les étoiles à 5 000 m d’altitude”, explique Céline Moulys, une des fondatrices à l’origine du projet Himalayan Bikers.
L’idée lui est en effet venue à elle, Christophe, un de ses amis, et Sonam, jeune homme de 25 ans originaire de cette région du nord de l’Inde où il souhaitait être « tour leader » à vélo et proposer des randonnées pour faire connaître sa région, le Ladakh, appelé aussi le petit Tibet.
Il faut dire que Christophe et Céline n’en sont pas à leur coup d’essai : l’association e-Xode, qu’ils ont créé en 1999 et qui aide les populations minoritaires du Ladakh à la création de projets originaux dans les domaines artistiques, culturels, sociaux, éducatifs, sportifs ou environnementaux, leur donne déjà une certaine expérience de l’entrepreunariat. En outre, Céline connait le Ladakh comme sa poche, pour s’y rendre chaque année durant plusieurs mois et cela depuis douze ans déjà.
Les bases d’Himalayan Bikers sont ainsi posées et dès 2006, soit un an après la fameuse discussion sous les étoiles, Sonam enregistre son agence. En 2007, les vélos arrivent d’Europe et c’est alors le début d’une grande aventure.
Le projet ? Permettre la mise en place d’un tourisme vivant, en lien avec les communautés locales, et respectueux de cet incroyable environnement. Il se démarque ainsi du tourisme en 4X4, pas mal pratiqué dans la région mais bruyant et polluant, traînant des voyageurs qui ne profitent du décor qu’à travers une vitre et ne font finalement pas corps avec la nature.
Des gamins des villages qui font la course avec les vélos aux discussions mécaniques autour de l’engin, le vélo intrigue et plait au Ladakh !
Les locaux étant peu familiarisés avec ce deux-roues, le vélo devient créateur de lien social et permet d’aller à la rencontre de l’autre et de sa façon de vivre, tandis qu’il est un excellent moyen de profiter allègrement des paysages et de prendre son temps. Autant d’atouts qui permettent de sensibiliser le touriste à toutes sortes de problématiques qui feront de lui un voyageur responsable.
Himalayan Bikers s’engage en effet activement à sensibiliser touristes et locaux : les premiers doivent s’adapter aux conditions de vie locales, à une alimentation différente de la leur mais également aux douches et aux toilettes sèches, beaucoup plus écolos que les toilettes à eau de nos contrées; les seconds eux, s’engagent à préserver leur environnement au quotidien, même s’il faut pour cela savoir dire non aux exigences des touristes. Sur cette entente entre les deux parties, on peut espérer profiter longtemps de ce décor qui laisse rêveur et des traditions ancestrales inhérentes à la région.
Différents itinéraires de 5 à 9 jours permettent de découvrir le haut plateau du Changtang, un autre la vallée de la Nubra, un autre encore la route des monastères de la vallée de l’Indus. Un guide, un mécanicien et un cuisiner locaux font partie de l’aventure en plus d’un ou deux aides de camps si besoin. En saison, Sonam parvient ainsi à embaucher de 3 à 4 personnes permanentes. Sans parler de la revalorisation de sa personne, Soman étant issu d’une basse caste qui ne permet pas de s’imaginer entrepreneur...
Proposer aux gens de pédaler à des hauteurs vertigineuses, le Ladakh étant l’une des régions de l’Inde les plus élevées puisqu’une grande partie de son territoire s’éleve au-dessus des 3 000 mètres, le pari était osé. D’ailleurs, les touristes sont souvent frileux de prime abord, pensant que faire du vélo à une altitude aussi élevée n’est pas faisable. Mais qu’on se le dise : ce n’est pas seulement possible, c’est surtout sans grande difficulté aucune ! Les hauteurs ne réclament à notre corps que quelques jours d’adaptation...
Pour les débutants, des circuits de découverte sont prévus, permettant un itinéraire tout en douceur avec un rythme de 40 kilomètres par jour. La route des monastères est idéale par exemple : elle permet de visiter la vallée de l’Indus en toute tranquillité sur une semaine, avec 211 kilomètres dans les jambes et une altitude maximum de 3 600 m. On prend le temps, entre deux coups de pédales, de découvrir les différents temples croisés en chemin et on s’essaye à passer une nuit dans un monastère, une expérience hors du temps.
Les familles sont également les bienvenues et les enfants peuvent faire partie de l’aventure dès l’âge de 10-12 ans grâce à des randonnées plus courtes qui s’adapteront parfaitement à eux.
Quant aux plus rodés, ils partiront pour une rando de 7 jours à travers le plateau du Changtang, sur 244 kilomètres et une altitude franchissant la barre des 5000 mètres. De quoi donner le vertige ! Ils découvriront alors deux des plus beaux lacs de tout l’Himalaya et les réserves de sel des hauts-plateaux qui constituent la monnaie d’échange des nomades.
Outre des sites magnifiques, on se plonge dans le quotidien des habitants de l’Himalaya et on se familiarise avec leurs traditions. Himalayan Bikers propose ainsi de dormir chez l’habitant et de partir à la rencontre de ces populations paysannes pour lesquelles le tourisme, est plus souvent une plaie qu’un atout : les bénéfices ne leur reviennent pas directement, leur environnement est envahi d’occidentaux peu soigneux de ce qui les entourent... En logeant chez eux, on leur accorde du temps, on leur montre un intérêt et du respect tandis qu’eux sont heureux de pouvoir faire montre de leur hospitalité. Un lien se tisse qui sera sans doute un de vos plus beaux souvenirs de séjour...
Himalayan Bikers, pour allier la tête, les jambes et le coeur !
Gravir l'Himalaya à vélo avec Himalayan Bikers !
(00) (91) 9906 989109
https://www.himalayan-bikers.com/index.html
Shanti Stupa, Changspa PO BOX 118, Leh, 0194101, Leh District, IN