Par Adèle Boudier
Posté le 30 juin 2020
Festival en extérieur et en accès libre, La Gacilly habille le petit village éponyme du Morbihan, pour le plus grand plaisir des amateurs de photo. Du 1er juillet au 31 octobre 2020, partez en terres bretonnes admirer plus de 1000 clichés grands formats, d’artistes de renom ou amateurs, exposés dans les rues, les jardins, les venelles du village. 18 expositions et 3 parcours à arpenter en toute sérénité.
Créé en 2004, le Festival Photo La Gacilly a réuni plus de 3,6 millions de visiteurs autour des plus grands photographes internationaux. La Gacilly c’est des regards croisés d’artistes et photo-journalistes humanistes et engagés… Et notre propre regard qui s’aiguise un peu plus à chaque cliché. Le festival célèbre cette année la photographie d’Amérique latine et une photographie engagée pour l’environnement.
Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP se sont associés pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur le lien unissant l’Homme à la Terre:
Carl de Souza, qui a suivi, durant de longs mois, la révolte des peuples autochtones du Brésil défendant leurs terres d’Amazonie.
Pedro Pardo, photographe auréolé d’un World Press Photo en 2019 pour son cliché d’un groupe de migrants latino-américains escaladant le mur dressé entre le Mexique et les États-Unis.
Martin Bernetti, qui dirige le bureau photo de l’AFP à Santiago (Chili) et dresse l’inventaire environnemental d’un pays conscient de son patrimoine naturel, décidé à devenir le nouvel Eldorado des énergies vertes.
D’autres photographes engagés exposeront également. Le Brésil sera bel et bien le pays phare de cette édition 2020, au travers les yeux de quatre autres photographes de talent. Le reconnu Sebastião Salgado tout d’abord, et ses images glaçantes de l’exposition Gold, issue d’un séjour de 35 jours dans la mine à ciel ouvert de Serra Pelada.
Avec « La Ruée vers l'or vert », l’objectif de Carolina Arantes se place quant à lui au plus près des arbres abimés par les flammes, des chercheurs d’or, des paysans avides de nouveaux pâturages, mais aussi des autochtones spoliés de leurs terres.
Puis Cássio Vasconcellos, « amoureux de la photographie aérienne, explorant cet univers industriel jusqu’à l’outrance (…) En confrontation avec cette vision apocalyptique d’un monde dominé par la machine, il nous oppose cette série, Un voyage pittoresque au travers du Brésil ».
Et pour finir, Luisa Dörr met les femmes sur le devant de la scène, « explorant les bas-fonds des favellas comme le mode de vie de la grande bourgeoisie, donnant à chaque fois à ses sujets la dignité de leur condition ».
L’Equateur ensuite sera le sujet de deux photographes : Pablo Corral Vega, maître de la photographie couleur, et Honorato Vázquez, l’un des plus importants photographes équatoriens. Découvrez cet immense artiste pour la première fois en Europe.
Du côté du Chili, le photographe Tomás Munita nous invite aux côtés des gauchos, ces cow-boys en quête de bétail : « Des images qui semblent venir d’une autre époque, comme des réminiscences d’un monde sauvage de plus en plus étouffé par la globalisation et l’agriculture de masse ».
Puis direction l’Argentine avec le provocateur Marcos López, « mélangeant volontairement le profane et le sacré, revisitant à sa façon, dans un kitsch décapant, les grands tableaux religieux dans une société sud-américaine si empreinte de dévotion ».
Du Morbihan au Mexique en passant par la Méditerranée… La thématique « Préserver la biodiversité » présentera le travail de trois photographes : Emmanuel Berthier, naturaliste de formation, prenant le temps d’observer la nature préservée ; Nadia Shira Cohen, questionnant l’utilisation des OGM au Mexique, au détriment des ruches et abeilles, pourtant reconnues comme des cadeaux du dieu Ah Muzen Cab dans la culture Maya. Et Greg Lecoeur, explorant les beautés de notre environnement marin et encourageant la protection de ce fragile écosystème.
Le concours Fisheye 2020 mettra quant à lui à l’honneur la thématique « Climat et photographie ». Dans ce cadre, seront présentées les œuvres de Sébastien Leban, et sa visions de l’île de Tangier, (à 160 km de Washington DC) comme une métaphore du déni environnemental actuel ; celles de Coline Jourdan qui témoigne du désastre écologique d’un fleuve pollué par l’activité minière d’une région d’Espagne. Et les clichés de David Bart illustreront les dégâts colossaux du barrage des Trois-Gorges en Chine.