Par Elodie Mercier
Posté le 6 janvier 2021
Dans une campagne animée par la vie de la nature, une petite famille réside paisiblement. Le garçon, protagoniste de l’histoire, gambade à la découverte de cet environnement qui le fascine. Soudain, le père du jeune part. Il décide alors de partir à sa recherche.
Dans un dessin animé sorti en 2013, le réalisateur brésilien Alê Abreu nous transmet avec une douceur et une poésie poignantes la vision enfantine du monde portée par le bambin. Pourtant, parti pour retrouver son père, le garçon découvrira en chemin un autre monde, celui d’une société industrialisée.
Avec une palette de couleurs lumineuses, Le garçon et le monde peint un environnement paisible qui nous fait rêver : une petite maison dans une campagne bucolique, un père et une mère qui aiment leur fils. Le regard de l’enfant, en étant la ligne directrice du dessin, nous transmet avec beaucoup de charme l’innocence du personnage.
Les mélodies joviales jouées sur les instruments improvisés des personnages rencontrés au fil de l’histoire favorisent à leur tour notre intrusion dans la bulle du garçon. Celles-ci complètent l’absence de dialogues, laissant libre cours à l’interprétation. Cette liberté qui nous est laissée reflète celle de la jeunesse du personnage. Alê Abreu a réussi à effacer, dans son dessin animé, les frontières entre imaginaire et réalité, comme elles le sont dans nos souvenirs d’enfance.
Dans son périple pour retrouver son père, le garçon est confronté à une réalité qui tranche avec son univers onirique.
En chemin, il rencontre d’abord un paysan solitaire, puis un ouvrier de l’industrie du tissage. Pensant y avoir vu son père, il s’infiltre dans une usine où il découvre des hommes travaillant sans relâche, bientôt remplacés par des machines. Suivant l’un d’entre eux, il s’aventure dans une mégalopole, où l’individu est si minuscule qu’il n’existe presque plus. Il y voit aussi la misère des bidonvilles.
Dans ce monde de tous les excès, à mi-chemin entre la réalité et la fiction, l’humanité s’effrite à vu d’œil, l’uniformisation et la machinisation sont de mise. Malgré l’angoisse prégnante, l’espoir demeure chez le garçon, tout comme chez les hommes et les femmes qui peuplent ce monde.
Un dessin animé à voir à tout âge, aussi saisissant que pédagogique, récompensé par le prix du public au festival international du film d’animation d’Annecy en 2014.
Disponible en VOD sur Universciné et Arte Boutique.