Par Laetitia Santos
Posté le 20 juin 2012
Le développement durable est à l’honneur aujourd’hui avec le nouveau Sommet de la Terre, Rio+20, qui démarre ce mercredi même en terre brésilienne. À l’heure où la Terre est en péril, les quelques 130 chefs d’États réunis vont devoir trouver des solutions durables.
Il semblerait que ce soit un bazar pas possible en ce mercredi 20 juin 2012 à Rio de Janeiro. Avec la quelque centaine de chefs d’Etats qui se pointe des quatre coins de la Terre, rien d’étonnant à cela. Car aujourd’hui est une date illustre dans l’histoire du développement durable : nous sommes en train de vivre Rio+20, le petit descendant du célèbre Sommet de la Terre qui s’était tenu ici-même en 1992 et qui s’était avéré être une belle réussite avec l’adoption notamment du programme Action 21.
Espérons qu’aujourd’hui, les hauts politiciens soient en forme et brillants car l’indécision et le pessimisme ne sont pas autorisés. Vu le récent rapport du PNUE (Programme des Nations Unies pour l’Environnement), alarmant comme pas deux, on a tout intérêt à se bouger et à trouver des solutions imminentes.
Les gaz à effet de serre ne cesseraient d’augmenter, les ordures s’accumuleraient de façon envahissante, l’eau potable manquerait a de plus en plus de centaines de millions de personnes, la mer se viderait de ses poissons et la biodiversité fondrait comme neige au soleil. Quand on vous disait que c’était pas gai !
Autant dire que ce à quoi vont être confrontés aujourd’hui les chefs d’Etat, François Hollande compris, ce n’est rien de moins que ce que font régulièrement les gros bras dans les superproductions américaines : sauver la planète ! Leurs armes ? Des sujets comme les énergies renouvelables, le tri sélectif, les transports propres, les bâtiments à énergie positive, le renforcement des instances mondiales de décision...
Le Brésil, pays hôte, a d’ores et déjà mis au point un texte de 49 pages intitulé L’avenir que nous voulons. Mais l’écrit est vivement critiqué, que ce soit par l’Europe, qui y voit un document dépourvu d’ambition, ou de grandes ONGs telles Greenpeace ou WWF qui ont tout bonnement parlé d’"échec épique" et d’une "déception significative". Cette déclaration finale ne devrait de toute façon pas être paraphée par les différents Etats mondiaux avant vendredi et l’ambition est qu’elle aboutisse à la protection mondiale de l’environnement ainsi qu’à l’éradication de la pauvreté. Y’a du boulot !
On note avec agacement que Barack Obama (Etats-Unis), Angela Merkel (Allemagne), David Cameron (Royaume-Uni), Vladimir Poutine (Russie) et Hu Jintao (Chine) ont préféré séché le rendez-vous. Doit-on y voir une intention de leur part de ne pas prendre part aux initiatives vertes hautement nécessaires pour le futur de la planète ?
Si l’on vient de faire état d’un bilan de santé planétaire plutôt noir, tout propos négatif doit être nuancé. Ce qui a été ratifié il y a 20 ans a été mis en oeuvre : le développement durable est peu à peu rentré dans les moeurs et la dégradation des ressources naturelles a été limitée. La croissance mondiale pourtant, grimpe à vive allure, les améliorations ne parviennent pas à prendre le pas sur les dégradations. Alors hop, on milite pour des bouchées doubles !
Objectifs, moyens, calendrier d’action, voilà ce qui doit émerger de ce nouveau Sommet de la Terre. Mais en pleine crise économique mondiale, le développement durable ne sera-t-il pas traité à la va-vite et bâclé ?
Plus de 50 000 participants ont fait le déplacement, un record pour un sommet mondial traitant de l’environnement. Espérons que cette mobilisation encourage l’ONU et les hauts dirigeants de ce monde à prendre des mesures radicales pour la survie de notre planète qui n’a que déjà trop souffert de l’exploitation humaine... Une part du destin planétaire est en train de se jouer, on retient notre souffle.