Les Maori à l'honneur au Quai Branly

Culture

Par Laetitia Santos

Posté le 5 novembre 2011

La culture maori résumée en 250 œuvres au cours d’une expo qui mélange trésors ancestraux et pièces modernes.


Un face à face France/Nouvelle Zélande

Alors que s’est achevée il y a quelques jours la Coupe du Monde de Rugby sur une victoire des All Blacks, l’équipe nationale de Nouvelle-Zélande, une exposition maori a pris place au Quai Branly et nous offre une première approche de cette culture assez peu méconnue de ce côté du globe. Entre pièces anciennes et d’autres plus contemporaines, on se fait une idée de la relation profonde de ce peuple avec la nature et on prend conscience de leur lutte pour faire vivre leurs traditions. On en ressort donc en ayant fait connaissance avec un peuple militant et écolo jusque dans ses fondements.

Les triplettes d’une belle île

Trois caractéristiques de la culture maori articulent notre déambulation : le whakapapa, notion qui traite de l’identité maori et met en lumière l’interconnexion entre toutes choses; le mana ou pouvoir personnel en chaque chose ou être vivant et enfin le kaitiakitanga, protection et préservation de l’environnement.

La première fait état d’une inter-relation entre toutes choses animées ou inanimées, passées ou présentes et permet aux Maoris de vivre en étroite symbiose avec leurs ancêtres, leur environnement et leurs semblables. La deuxième fait référence au pouvoir spirituel en chaque chose ou en chaque être et révèle une partie importante de l’identité personnelle maori. La dernière, quant à elle, exprime le soin que les Maoris consacrent à la protection de l’environnement, persuadés que toute vie est créée par Papatuanuku, c’est-à-dire par la terre-mère. Ils préservent les ressources de la terre comme de la mer pour le bien-être de l’Homme et des autres espèces au travers des âges.

Pour bien comprendre toute l’importance de ces trois caractéristiques de la culture Maori, on déambule donc parmi des objets récents et anciens, des sculptures, des parures, des objets du quotidien ou rituels, des éléments d’architecture... On découvre l’art du tatouage, celui de la pêche, leur habileté pour la navigation, on pénètre dans une impressionante maison de réunion ancestrale entièrement sculptée et l’on admire les trésors personnels de chefs disparus. On saisit alors toute la force d’une culture encore bien vivante et la volonté d’un peuple de maitriser son devenir et de faire face aux nouveaux enjeux de ce XXIe siècle avec fierté.