Par Sophie Squillace
Posté le 25 juin 2021
D’Alexandre le Grand à Théodore Monod, les déserts fascinent l'humain depuis la nuit des temps. Désert de sable du Sahara, désert de Gobi, désert d’Atacama ou désert du Danakil, rendez-vous entre beauté, silence et immensité.
On estime que les régions désertiques ou semi-arides représentent environ 30 % des terres émergées de la planète. Le chiffre varie en fonction de la définition du désert. Car les critères peuvent changer, selon l’aridité, la présence humaine, la flore, l’altitude ou encore le climat. Par ailleurs, la désertification et les sécheresses, accentuées par le réchauffement climatique, érodent toujours plus la Terre et augmentent la surface des régions désertiques dans le monde.
Quand on évoque le mot désert, on imagine un environnement chaud, très sec, et hostile à la vie. Les déserts sont alors synonymes de dunes de sable ondulant à perte de vue sous une chaleur écrasante. On pense immédiatement au Sahara, comme emblème de ces milieux. Considéré comme le plus grand désert du monde, ses dunes de sable s’étendent sur des milliers de kilomètres. Mais c'est oublier qu’il n’y a pas que des déserts chauds, et que le plus vaste de tous n'est autre que l'Antarctique.
Comment définir alors des espaces aussi diversifiés et différents ? Sans définition stricte, les déserts peuvent être des endroits froids et en altitude, ou très chauds et arides, certains flirtent avec les océans, d’autres sont habités et parsemés de végétation. Dans tous les cas, ces lieux remplis de mystères envoûtent tous les visiteurs.
On pense à tort que les déserts sont de vastes étendues monotones. Dans ces zones inhospitalières, peu propices à la vie, on trouve des hommes, des animaux et des plantes, mais aussi une grande diversité de paysages.
En Éthiopie, le désert du Danakil est connu pour être le lieu le plus chaud au monde. Ce désert volcanique grignoté par le sel et gorgé d’acide offre un spectacle esthétique extraordinaire. C’est ici que quelques caravanes de dromadaires transportent de larges blocs de sel, véritable « or blanc du désert ».
Le désert du Namib est peut-être l’endroit le plus exceptionnel au monde tant sa géographie surprend. Posé à perte de vue le long de l’océan Atlantique, sur plus de 2 000 kilomètres, il est considéré comme le plus vieux désert du monde. Lors d’un voyage en Namibie, les visiteurs tombent sous le charme du site de Sossusvlei, grand désert de sel et d’argile cerné de dunes de sable rouge qui s’élèvent jusqu’à 400 m d’altitude. Mais ce qui étonne le plus en Namibie, c’est la présence d’une riche faune sauvage au cœur d’un environnement si aride.
Les déserts d’altitude dégagent une puissance unique. Au Tibet ou en Bolivie, sur des hauts plateaux à plus de 4 000 mètres d’altitude, les couleurs des montagnes, lacs et lagunes forment des nuances étonnantes. Dans le nord du Chili par exemple, le désert d’Atacama transporte chaque visiteur dans un autre monde. La traversée de la « Valle de la luna » laisse un souvenir inoubliable.
Les déserts peuvent aussi être des lieux chaleureux où subsistent une vie pastorale harmonieusement articulée autour des éléments, comme on peut le voir dans certains pays d’Afrique. Dans des labyrinthes de roches érodés par le vent, les bergers et leurs troupeaux semblent venir d’un autre monde, cohabitant avec les animaux du désert.
D’autres déserts sont densément peuplés, comme le désert du Thar en Inde, entre la province du Rajasthan et le Pakistan. Au milieu de cette étendue, la citadelle de la ville de Jaisalmer semble sortir d’un conte des mille et nuits.
Les nomades de Mongolie ne vivent pas uniquement dans les steppes verdoyantes mais aussi au cœur de l’immense désert de Gobi. Ce plateau situé à environ 1 000 m d’altitude s’explore idéalement à cheval ou à chameau.
Que ce soit dans le désert du Néguev en Israël au dans le désert du Taklamakan en Asie centrale, une chose est sûre, on se retrouve confronté à l’incroyable puissance de la nature. Admirer le spectacle des dunes qui chantent sous les caprices du vent, les citadelles enfouis dans le sable, les oasis providentiels, les animaux du désert ou l’immensité glaciaire, quand on goûte au désert, on n’en revient pas indemne.