Par Laetitia Santos
Posté le 8 novembre 2011
Dès aujourd’hui et ce jusqu’au 29 janvier prochain, l’expo "Samouraï, armure du guerrier", investit la mezzanine du Quai Branly. Un voyage dans le Japon ancien qui nous fait découvrir tout le raffinement de ce peuple jusque dans sa façon de guerroyer.
La première chose qui frappe en découvrant l’exposition Samouraï qui s’ouvre aujourd’hui au Quai Branly c’est l’étonnante conservation des objets présentés : armures, casques, masques, jupes, manteaux, jambières, brassards, cuirasses, sabres, arcs... Tout cet attirail semble n’avoir jamais perdu sa beauté d’antan. Car les samouraïs accordaient un soin tout particulier à leur armure, véritable symbole de puissance et protection inévitable pour s’engager au combat. Cuir, pierreries, poils et fourrures animales, ciselures et autres enluminures, chaque pièce semble avoir demandé un travail d’orfèvre incroyable et l’alliance de bien des corps de métiers.
Et c’est là que Samouraï surprend : alors que l’on s’attendait à découvrir une collection guerrière, virile, synonyme de combat et de souffrance, on s’étonne de se laisser imprégner de beauté et de délicatesse. Mais pourquoi diable cette impression paradoxale ?
Si le Japon ancien a traversé des siècles de guerre, on se rend compte très vite que les Samouraï n’avaient rien de barbares. Le bushido régissait ainsi leur vie, sorte de code de bonne conduite basé sur sept vertus fondamentales : l’honnêteté, le courage, la droiture, l’honneur, la loyauté, la bienveillance et la sincérité. Appliquées aussi bien à leur quotidien qu’aux combats, elles permettaient aux samouraïs d’être des modèles d’excellence. Sans compter leur attachement toujours plus grand à la philosophie bouddhiste... Même leurs montures n’étaient pas oubliées et se paraient d’habits et de chanfreins superbes pour aller guerroyer. Tout ça sur fond de peinture rouge, lumière tamisée et musique d’ambiance japonisante.
Jamais l’art de la guerre n’aura été aussi délicat. Jamais l’histoire ancienne du Japon ne nous aura été présentée d’un point de vue aussi original que celui auquel s’attache le Quai Branly aujourd’hui avec toutes ces superbes gusoku (armure complète) mises sous verre. On en prend plein les yeux, on se documente sur cette civilisation trop peu connue de ce côté du monde et on se dépayse à deux pas de chez nous...