Par Viatao
Posté le 6 mars 2012
En 2010, le gouvernement a voté une loi connue sous le nom de Ley de los Glaciares, visant à protéger les glaciers de la cordillère des Andes contre les activités polluantes de nature à leur porter atteinte, principalement l’activité minière.
Dans les années 90, le gouvernement ultralibéral de Carlos Menem a autorisé quelques entreprises minières multinationales, comme la très controversée Barrick Gold, à exploiter les gisements de minéraux de la cordillère, créant de nombreux emplois dans des régions retirées du pays (Catamarca, San Juan, etc.) En 2008, une loi visant à limiter ces activités fut approuvée par le Congrès, mais la présidence de Mme Cristina Fernandez de Kirchner a posé son veto, qualifiant cette loi d’excessive. Elle est de nouveau passée en 2010 et fut alors approuvée. L’importance de la protection des glaciers était bien sûr indiscutable, mais là n’était peut-être pas la question de fond. L’impact économique à court terme était certain : on craignait la fermeture des mines, impliquant une hausse du chômage dans des régions peu développées, ou encore, complexification des relations avec le Chili, certains gisements étant frontaliers. Il faut également tenir compte du fait que l'Argentine est un pays fédéral, où chacune des 24 provinces jouit d’une certaine autonomie et d’un pouvoir de décision. En approuvant la loi depuis Buenos Aires, une fois de plus, le gouvernement passait outre la prérogative des provinces à choisir leur mode de développement économique.
La loi est actuellement en vigueur bien qu’elle ne soit pas encore appliquée. Il faudrait pour cela dresser l’inventaire complet des glaciers argentins et délimiter les zones protégées – ce qui n’a pas encore été fait, au grand dam des organisations écologiques qui en font le reproche au gouvernement.
Le tourisme aurait-il un rôle à jouer dans le futur ? Ce qui est certain, c’est qu’à l’heure actuelle, il rapporte beaucoup moins que l’exploitation minière. Et quand on fait référence aux glaciers, on pense seulement à El Calafate et son parc national, qui vit presque exclusivement du tourisme. Mais la cordillère est beaucoup plus étendue et des paysages comme ceux de Catamarca ou San Juan sont totalement oubliés du tourisme, alors qu’ils pourraient peut-être compenser une partie des pertes d’emploi générées par cette loi.
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