Par Laetitia Santos
Posté le 8 février 2011
Des robes et des parures comme témoins de la vie des femmes orientales, de la Syrie jusqu’à la péninsule du Sinaï, voilà le voyage que nous propose le musée du Quai Branly dès aujourd’hui et ce jusqu’au 15 mai.
"Chaque pièce révèle une expression individuelle". Voilà comment parle le grand couturier français Christian Lacroix, scénographe de l’exposition, de chacune des robes étendues là avec grâce et poésie. Les manches et le tissu coupé en trapèze, brodés, bien tendus, ne sont pas sans nous évoquer des oiseaux, volatiles souvent associés à l’idée de liberté.
L’habit peut-il donc être un symbole de liberté pour ces bédouines et paysannes issues de tribus populaires et nomades ? "Aujourd’hui, où les femmes de ces régions sont voilées de noir, on constate l’importance qu’occupait la couleur. L’arrivée du prêt-à-porter et des fils synthétiques dans les années 1950 a supplanté le fait main. Mais on peut voir en Palestine cette expression traditionnelle prendre une dimension politique, avec des robes brodées de chars et de messages."
A travers 150 costumes du Proche-Orient entre lesquels déambuler, voilà une promenade qui vous mènera du XIIIe siècle, pour le plus vieil habit d’enfant retrouvé dans une grotte au Liban, jusqu’aux années 50 avec une prépondérance de créations datant de la fin du XIXe siècle.
"Nous voulions rendre hommage aux femmes d’un monde rural qui brodaient elles-mêmes leurs costumes et ont toujours cherché à s’embellir" explique Hana Chidiac commissaire et responsable des sections Afrique du Nord et Proche-Orient au Quai Branly. L’anecdote qui nous a marqués ? Que les plus coquettes insistaient sur les broderies du dos afin que tous les hommes se retournent sur leur passage. L’habit symbole de liberté, mais symbole de séduction aussi surtout.
Pour découvrir toutes les grandes expos à venir, n’hésitez pas à consulter notre dossier spécial expositions 2011.
L’Orient des Femmes vu par Christian Lacroix
Musée du Quai Branly
Du 8 février au 15 mai 2011