Par Sophie Squillace
Posté le 27 mai 2021
L’île de Sainte-Marie attire les voyageurs pour son aspect authentique, ses plages de rêve et sa végétation luxuriante. C’est aussi un ancien repaire de pirates des mers du Sud, réputé aujourd'hui comme un haut lieu de rassemblement des baleines à bosse. Sainte-Marie est une île intrigante, qui offre calme et dépaysement comme nulle part ailleurs...
Décor de carte postale avec de longues plages de sable ourlées de cocotiers, une belle forêt tropicale et des petits villages de pêcheurs : bienvenue à l'île Sainte-Marie, ou Nosy Boraha en malgache. Plongez dans la philosophie « mora mora » (doucement, doucement) de Sainte-Marie, entre nonchalance et zénitude, le temps d’un voyage.
Cette petite île de 50 km de long sur 5 km de large se trouve au Nord-Est de la Grande île de Madagascar, séparée par un étroit chenal appelé « Canal de Sainte-Marie », en face de la célèbre Pointe à Larée.
Photo Sources: Uncharted backpacker / Office de tourisme Sainte Marie
Au XVIe siècle, des navigateurs portugais découvrent l’île, le jour de l’Assomption, après avoir échappé à un naufrage, et lui donnent le nom de Santa Maria, en l’honneur de la Vierge Marie. Vers 1592, un navire Hollandais fait escale à Sainte-Marie pour s’y ravitailler. Le commandant du vaisseau nommera l’île, île d’Ibrahim, Nosin’Iborahimo en malgache, d’où plus tard « Nosy Boraha ».
En 1685, Nosy Boraha devint un important repaire de pirates. La plupart des navires qui y passaient furent vandalisés. Les brigands des mers pillèrent tous les transporteurs d’épices venus d’Inde qui faisaient étape sur l’île. Ils établirent des villages fortifiés et se marièrent avec les filles de tribus locales et celles des souverains de l’époque. Quelques épaves de bateaux de pirates sont toujours visibles près de la baie des Forbans.
Vers 1720, les descendants des pirates, les Malates, dominaient les peuplades locales. Ratsimilaho, fils d’un pirate anglais et de la fille d’un chef de Sainte-Marie manifestait de la sympathie pour les français. À sa mort, il laissa un véritable royaume à sa fille Betty, qui épousa un Français, le caporal La Bigorne. Celui-ci devint prince consort et céda Sainte-Marie au Roi de France le 30 Juillet 1750.
Avec son histoire et les différentes influences qui ont touché l’île, il y a un vrai métissage culturel et linguistique. On parle principalement le Saint-Marien, un mélange de langue française et de dialectes de Madagascar - on entend quelques notes bantoues, anglaises et indonésiennes. Ancien territoire du protectorat français de Madagascar, une large partie de sa population comprend et parle le français.
Sainte-Marie bénéficie d’un climat tropical, avec une saison chaude et tropicale de janvier à avril ; une saison tempérée et humide de mai à août ; et une saison idéale, de septembre à décembre. Les températures varient entre 20 et 30 °C tout au long de l’année.
Bien qu’accessible en avion depuis Antanarivo, on vous conseille de réaliser la traversée en bateau. Comptez environ deux heures depuis Soanierana Ivongo, jusqu’au port d’Ambodifotatra.
A Sainte-Marie, il y a tout un tas de chose à faire. Observer les majestueuses baleines à bosse bien sûr mais aussi visiter le cimetière des pirates, explorer les fonds-marins, s’initier au kite-surf, naviguer en pirogue jusqu'à l'île aux Nattes avec ses villages de pêcheurs, se balader dans la forêt primaire pour y découvrir des lémuriens ou y admirer les orchidées, dont la superbe Reine de Madagascar.
Photo Sources: Office de tourisme Sainte Marie
Pour atteindre les baies et les criques les plus isolées de Sainte-Marie, partez pour une promenade en pirogue. Un magnifique récif corallien protège les baies, offrant différents spots de plongée sous-marine. Spectacle saisissant de beauté entre les poissons tropicaux et les tortues marines enfouis dans les épaves des bateaux pirates.
Dans le Nord de l’île, à côté du village d’Ambodiatafana, découvrez de belles piscines naturelles formées par des roches granitiques, qui se remplissent au gré des marées. C’est l’endroit idéal pour se baigner entre juin et septembre, quand l’océan est trop mouvementé pour nager.
Sainte-Marie compte plusieurs îlots, toujours caractérisés par une végétation luxuriante et des plages paradisiaques. À l’extrême sud de l’île, découvrez l’île aux Nattes. C’est une aventure digne de Robinson Crusoé qui vous attend en embarquant à bord d’une pirogue traditionnelle pour vous rendre sur cette petite île du bout du monde. Une heure de marche vous mène à l’hôtel des Lémuriens, à l’extrémité de l’île aux Nattes. À moins que vous préfériez vous y rendre en bateau en faisant le tour de l’île.
Repaire des brigands des mers, on dit que plus de mille corsaires résidaient à Sainte-Marie. Rendez-vous sur l’île aux Forbans, aussi appelée l'île aux Pirates, au cœur de la baie d'Ambodifototra, où gisent encore les épaves des navires. C’est sur cet îlot minuscule que se partageait le butin et se tenaient les assemblées de pirates. Ne manquez pas la curiosité de Sainte-Marie, le cimetière des pirates, ou cimetière Saint-Pierre, situé face à l’île aux Forbans.
Grâce à un microclimat constant tout au long de l’année, Sainte-Marie possède une végétation remarquable, ce qui lui vaut le surnom de « l’île-jardin ». On ne peut parler de la végétation de l’île sans évoquer l’espèce endémique de Madagascar : le ravinala ou arbre du voyageur, un éventail majestueux de plusieurs mètres.
À pied ou à vélo, explorez ce cadre enchanteur composé de forêts primaires comme la forêt de Ikalalao, la plus grande réserve forestière de l’île, ou la forêt d’Ankarena. Avec une flore très riche, on y rencontre une multitude d’orchidées, dont la magnifique Reine de Madagascar. La forêt d’Ikalalao est également le refuge de trois espèces de lémuriens : le Microcebus, le lémurien souris et le lémurien nain. Vous y verrez une grande variété d’oiseaux, de caméléons, de geckos et de grenouilles arborescentes.
Photo Sources: Office de tourisme Sainte Marie
Les forêts littorales constituées exclusivement de lianes, de pandanus et d’orchidées se situent sur la côte Est, avec les forêts de Saromay, d’Ambohidena et d’Ampanihy.
Sainte-Marie, c’est aussi une réserve de mangrove dont la plus importante se trouve dans la lagune d’Ampanihy que l’on découvre en pirogue. Prenez le temps également de flâner dans les riches jardins d’épices (girofle, cannelle, vanille, café, poivre).
Tous les ans, les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) se donnent rendez-vous au large de la côte Ouest de l’île de Sainte-Marie, à l’abri du mauvais temps et des requins. Ces baleines à bosse parcourent près de 5 000 km jusqu’à Madagascar où elles élisent domicile quelques mois dans les eaux chaudes du canal qui sépare Sainte-Marie de la Grande Île. Elles viennent s’y reproduire et mettre bas pendant la saison des amours, entre les mois de juillet et octobre.
Photo Sources: Alexandros Tsoutis / Office de tourisme Sainte Marie
La baie protégée d’Antongil offre les meilleures conditions pour rencontrer ces mammifères marins géants, appelés « Zagnaharibe » ou « le Grand Dieu » à Madagascar. Épargnée par le tourisme de masse, l’observation des baleines à Sainte-Marie offre une expérience d’exception. Ne ratez pas l’occasion de faire cette rencontre inoubliable.
Chaque année se déroule le festival des baleines pour célébrer leur arrivée à Sainte-Marie. C’est un évènement unique, à dimension environnementale, culturelle et sociale, jouant un rôle de sensibilisation à la protection de la biodiversité et des baleines à bosse à Madagascar, avec au programme concerts, expositions, défilés, compétitions sportives… Toute la communauté locale, habitants, acteurs du tourisme, entrepreneurs, participent activement au festival. La prochaine édition se tiendra du 15 au 18 juillet 2021.
On vous conseille de partir en sortie d’observation en compagnie de volontaires de Cétamada, une association engagée dans la conservation des mammifères marins et de leur habitat à Madagascar.
Cétamada possède une Charte d’observation, une sorte de code d’approche qui donne tous les conseils pour une observation responsable et respectueuse des cétacés dans leur milieu naturel. L’objectif est de minimiser les risques d’impact de la présence humaine sur les populations de baleines migrants à Madagascar, notamment en respectant les distances d’approche.
Cétamada est responsable également de programme de recherches scientifiques et propose des stages d’éco-volontariat. L’équipe souhaite développer l’écotourisme à Sainte-Marie, dans une logique d’éducation et de sensibilisation au patrimoine marin.
« Pour que la baleine demeure le plus grand animal de la planète. »
La ville d’Ambodifotatra est le point le plus animé de l’île, où l’on trouve le plus de restaurants. Pour manger, vous trouverez des gargotes et petits restos sur la route, mais c’est surtout dans les hôtels qui bordent la plage de la côte Ouest de l’île que l’on trouve les meilleures adresses.
À noter qu’on se déplace généralement en tuk-tuk sur l’île Sainte-Marie. De plus en plus de voyageurs optent pour la location d’un scooter ou d’une moto. Et pour les plus courageux, n’hésitez pas à arpenter Sainte-Marie à vélo. Vous pourrez en louer facilement en demandant simplement à votre hôtel, ou en vous adressant aux quelques loueurs que vous trouverez le long de la route. Attention, les routes en terre vers l'intérieur et la côte Est peuvent être difficiles pendant la saison des pluies mais participent au charme et à l’authenticité de Sainte-Marie.
Pour vous loger à Sainte-Marie, de nombreux hôtels longent le bord de la mer, allant de l’hôtel bon marché jusqu’aux hôtels très luxueux. Dans le Sud de l’île, rendez-vous à l’écolodge Ravoraha, avec ses bungalows charmants dressés sur une plage idyllique.
Les Tipaniers Lodge, plus au nord, vous proposent de passer une nuit sur une des plus belles plages de l’île, pour un séjour dans une ambiance tropicale, entre forêt primaire et crique d'une mer turquoise.
La villa Mahafaly sur la côte Sud-Est, tenue par un couple passionné, se trouve dans un coin sauvage, à proximité d’un spot de kite-surf.
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Île Sainte-Marie, undefined, 515, Analanjirofo, MG