Par Élise Chevillard
Posté le 13 mai 2021
Avez-vous entendu parler de Mélusine Mallender, motarde voyageuse, baroudeuse solitaire ? Babel Voyages vous dresse le portrait de celle qui a parcouru plus de 150 000 kilomètres, des routes persanes aux pistes africaines en passant par le Pakistan et le Bangladesh. De ses expéditions au long cours, elle en a rapporté des films documentaires, et a questionné le sens du mot liberté dans chaque pays traversé.
Membre de la Société des Explorateurs Français, Mélusine Mallender arpente depuis plus de dix ans les routes du monde au guidon de sa bécane. De ses voyages, elle en a tiré un long-métrage « Ne te dégonfle pas - Les routes d’Asie et d’Orient », et plus récemment un documentaire, « Les voies de la liberté » (réalisé avec Christian Clot) qui pose une question toute simple « La liberté, c’est quoi pour toi ? ». Elle revient sur son premier voyage initiatique, là où tout a commencé.
Le voyage, Mélusine Mallender l’a ancré dans son ADN. Petite, celle qui est née à La Teste-de-Buch en 1980, rêve d’être hôtesse de l’air et d’une vie de voyage. Cette soif d’aventure, elle la doit à son éducation et à ses parents, l’un Anglais, l’autre Français. À l’avion, elle préfèrera la moto et au ciel, la terre. Le charme du voyage à moto selon elle ? La liberté de pouvoir aller où l’on veut, le contact avec les éléments, les rencontres qu’elle suscite…
En 2002, elle se lance dans un tour de France en solo poing au guidon. En 2009, elle repousse ses limites et s’envole en Patagonie avec son compagnon : 2 mois à pied, 3 mois en kayak. C’est de nouveau en solitaire qu’elle repart en 2010, direction le Japon pour offrir au musée Honda sa vieille 125 cm3 avec laquelle elle roule. Avec déjà 110 000 kilomètres au compteur, la bécane n’ira pas plus loin que Vladivostok, après avoir traversé le Kazakhstan et la Mongolie.
Le voyage maintenant bien ancré au corps, Mélusine lâche son ancien métier d’habilleuse-costumière au théâtre et repart avec une idée en tête qui la guidera dans chaque voyage : sillonner les routes de la planète à la découverte de ses habitants tout en interrogeant la notion de liberté. Une liberté qu’elle a trouvée à moto. Au total, Mélusine a fendu la route d’une cinquantaine de pays, avalé plus de 100 000 kilomètres face à tous les climats au guidon de sa moto.
Après cette première expédition au Japon, elle poursuit l’aventure dans les pays d'Asie centrale (Tadjikistan, Kirghizstan) sur une Triumph Tiger 800, emprunte la route de la soie. Éthiopie, Somaliland, Rwanda, Ouganda… Elle traverse ensuite le berceau de l'humanité, puis pétarade 6 mois en Asie du Sud, au départ de Jakarta, pour traverser successivement l’Indonésie, la Malaisie, la Thaïlande, le Myanmar, le Bangladesh, l’Inde, le Népal, le Pakistan, la Chine. En 2018, c’est le départ pour l'Amérique latine, depuis Santiago du Chili et jusqu’à Los Angeles.
Pour chacune de ses destinations, Mélusine choisit des pays mal connus, à l’image dégradée, souvent pétris d’idées reçues qu’elle entend déconstruire. Ainsi, apprend-ton qu’au Rwanda, les sacs plastiques sont interdits et que derrière ce pays associé au génocide se cache un pays moderne et avancé en matière d’écologie. Très vite, l’envie de filmer ses aventures apparaît, d’abord pour sa famille, puis pour les autres afin de raconter ce qu’elle voit.
Au-delà de la découverte d’un nouveau pays, Mélusine cherche par ses voyages à questionner la liberté, la sienne, mais aussi celle des peuples qu’elle rencontre. Son mantra en quelque sorte. Celle qui a appris à dire le mot liberté dans plusieurs langues donne aussi la parole aux femmes qu’elle croise sur sa route en les questionnant sur leur vision de la liberté, différente d'un endroit à l'autre, et interroge aussi leur condition. En Iran par exemple, elle rencontre des motardes qui, n’ayant pas l’autorisation de conduire, font du… motocross ! Mélusine veut aussi montrer qu’on peut voyager seule quand on est une femme et… à moto !