Par Maxime Lancien
Posté le 25 juin 2014
Si l’idée de participer à un beau projet de développement local au Sénégal vous tente, le campement du Niombato dans le parc national du Siné Saloum vous est destiné. Voyageurs ornithophiles de tous les pays, amoureux de la nature, de la mer et des belles rencontres, unissez-vous !
Comme le narrateur inconnu du Lion de Joseph Kessel, qui s’immerge dans un parc national et s’émerveille devant la faune et la flore sauvage du Kenya, découvrez une région non moins magnifique, sinon encore plus belle, le Siné Saloum au Sud de Dakar. Ce parc national inscrit au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 2011 est tout simplement un des écosystèmes les plus riches d’Afrique. Les fleuves Siné et Saloum s’y rejoignent pour ne faire qu’un. Ici, on vit au plus proche des populations locales et on prend part au beau développement du village de Sandicoly, 800 âmes, mené par la fondatrice du campement il y a huit ans, Claudine Weith. Le Niombato, qui accueille jusqu’à douze personnes pendant la saison sèche de novembre à juin, est situé sur un terrain de deux hectares juste en bordure d’un bras de mer. C’est l’énergie solaire qui fournit l’électricité dans tout le campement. L’ambiance familiale qui y règne est idéale pour se sentir à la maison malgré le dépaysement. Après moult activités - kayak, pêche, promenades, visite des villages dans la brousse - le généreux jardin du Niombato et ses hamacs sauront vous remettre d’aplomb pour vivre à fond votre séjour.
Claudine Weith vous livrera tous les secrets de nos amis à plumes car elle est passionnée d’ornithologie. De la terrasse, on observe très bien la multitude d’oiseaux qui vit dans la mangrove. C’est un inventaire à la Prévert qu’il faudrait pour énumérer tous leurs noms. Gonolec de Barbarie, perruches, soulmangas, calaos, aigrettes ardoisées et guêpiers nains chantent toute la journée. La magie opère dès le matin, quand le bulbul des jardins vient vous tirer de votre sommeil. On pense à Noé et son arche. Ce qui peut se comprendre dans un cadre aussi sauvage. Vous pourrez même apercevoir des babouins, ou des patas, au poil plus roux, que l’on appelle aussi singe pleureur. Des primates dont la vitesse de pointe atteint jusqu’à 55km/h ! Pour le reste, les dauphins, les lamentins et les tortues jouent à cache-cache entre les branches des milliers de palétuviers. Toute la vie économique locale est liée à la mer et à ses innombrables bras, les bolongs (chenaux d’eau salée) qui s’avancent dans ce delta de plus de 76 000 hectares, dont 59 000 de forêts classées. Les femmes vendent le poisson que les hommes ont pêché, elles ramassent les coquillages qu’elles iront vendre plus tard au marché. Sandicoly n’est qu’à 500 mètres du campement et ici, les gens mettent rapidement un nom sur les visages. Il est courant de s’essayer aux danses locales, sur un rythme de djembé, de se faire accueillir par des enfants curieux ou d’essayer des boubous multicolores. Et quoi de plus réconfortant après toutes ces découvertes de goûter et de partager un bon repas avec le délicieux plat national, le thiéboudiène (ceebu jën en sérère, la langue majoritaire du Siné Saloum), un plat préparé avec du riz, du poisson, du manioc, du chou, des carottes, des aubergines et de la sauce tomate. Le thiéboudiène est aussi le nom du plat commun dans lequel tout le monde mangera.
Vous l’aurez compris, en quelques jours l’immersion est totale.
Pour chaque vacancier qui séjourne au Niombato, 50 euros (32 500 francs CFA) sont reversés pour mener à terme différents projets. Comme la création d’une mutuelle de santé pour rembourser la moitié des frais des villageois qui doivent se faire hospitaliser, équiper les cases du village avec des seaux pour faciliter le tri sélectif et acheter un moteur tout neuf pour le moulin à farine.
Claudine Weith est une infirmière à la retraite qui a toujours voyagé en Afrique. Protestante croyante – mais non pratiquante – elle se lance dans le tourisme solidaire dans le Siné Saloum et convainc le directeur de Croq’nature, acteur français du tourisme solidaire depuis 28 ans, d’inscrire son campement dans le catalogue. Elle qui partage son temps entre le Sénégal et le Gers ne supporte pas l’idée d’assistance. Depuis la fondation du Niombato, elle partage son expérience et sa philosophie avec les gens qui viennent au Siné Saloum. Elle continue de soigner gratuitement ceux qui se présentent à elle pour un pansement ou autre tourment. C’est l’Homme qui est au cœur du projet. La volonté d’échanger et d’améliorer les conditions de vie locales grâce au tourisme animent le campement Niombato. Claudine passera bientôt le relai à Viviane, une jeune chrétienne. Car Claudine le concède, "dans ce pays où les chrétiens sont minoritaires, ils ont un devoir supplémentaire d’exemplarité."
Au Niombato, on peut simplement se loger et mener sa barque en journée, mais il existe aussi différents circuits pour satisfaire le plus grand nombre. Un pour les amoureux des oiseaux, qui seront comblés (à partir de 560 euros), un autre tourné vers la culture locale, avec danse et djembé au programme pour ceux qui ont la musique dans la peau (à partir de 490 euros), un autre encore vous immergera dans la brousse pour partir à la découverte des villages du parc. Enfin un dernier met un point d’honneur à explorer en pirogue et en kayak le cœur de la mangrove (à partir de 490 euros). Tous permettront d’appréhender de manière engagée la vie quotidienne au Sénégal dans une région exceptionnelle.
Un campement solidaire dès 49 € en pension complète
07 87 92 43 14 / (00221) 764670967
http://www.campement-niombato.com
Village de Sandicoly, CR Toubacouta, SN