Par Viatao
Posté le 6 février 2012
Pour transporter une tranche d’ananas, le vendeur de fruits ambulant offre non pas un mais deux sachets en plastique.
. Dans les épiceries, on enfourne systématiquement vos achats dans un sac, voire plusieurs si possible, chacun ajusté à la taille de l’objet – même pour un paquet de chewing-gum. Pas étonnant que les deux décharges principales de Bangkok, à On Nut et Samut Songkhram, hébergent chacune un tas d’ordures de respectivement 60 et 80 mètres de haut.
Sur la plupart des îles de la Thaïlande du Sud, il n’existe pas de système public de collecte des déchets. Ajoutez à cela une faible, voire inexistante conscience environnementale, et vous transformez une jolie île aux superbes plages en décharge sauvage. Si tant est que l’île ne soit pas touristique, les villageois n’ont alors aucune raison de vouloir occulter les ordures, et par conséquent vivent avec.
Dans les îles ou les coins reculés, une grande majorité des déchets est enterrée ou brûlée sur place, la nuit ou en fin de saison, à l’abri du regard des touristes. Outre une grosse fumée noire, épaisse et à l’odeur âcre, brûler ses poubelles libère des produits chimiques toxiques dans l’air, l’eau et le sol, toxines qui se retrouvent dans les aliments que l’on mange et l’eau que l’on boit. Alternative à priori alléchante, faire disparaître les déchets en les enterrant nuit au couvert végétal et génère du méthane, un des gaz à effet de serre responsable du réchauffement climatique (sa contribution est estimée à 18 % environ). De plus, les produits chimiques et les métaux lourds cachés dans les ordures enterrées se retrouvent dans les nappes d’eau souterraine, dans les ruisseaux et... dans la mer.
Face à un tel dilemme, on comprend vite qu’il vaut mieux simplement ne pas créer les déchets. C’est la première et la plus fondamentale démarche verte de la démarche des « 3 R ». D’abord Réduire, puis Réutiliser, enfin Recycler.
Une faible part des déchets recyclables – bouteilles en plastique, canettes, cartons – est mise de côté par les employés des hôtels et restaurants, puis collectée par les chiffonniers. Ces personnes, au chômage, souvent d’anciens agriculteurs, forment un réseau informel et incontrôlé qui vit dans des conditions extrêmement précaires. Certains choisissent d’arpenter un quartier, d’autres travaillent directement à la décharge. Fouillant les déchets sans aucune protection, ils y attrapent des maladies de peau. Plusieurs cas de contamination par le VIH seraient causés par des seringues usagées. De plus, chaque décharge a sa mafia, qui collecte un droit d’entrée diminuant encore le maigre revenu des martyrs de la récupération.
Les déchets ainsi collectés sont vendus pour quelques bahts le kilo à de prospères entreprises de recyclage. Elles fabriquent des bassines, des timbales, et tous ces objets en plastique coloré dont raffolent les Thaïlandais. Mais avant d’utiliser de l’énergie et des produits chimiques pour le recyclage, nous pouvons aussi penser à réutiliser les choses, et encore mieux à réduire notre création de déchets.
A l’épicerie ou au marché, "may say toung" est une phrase magique pour indiquer au vendeur de ne pas mettre votre achat dans un sac en plastique – puisque vous avez déjà un sac.
Idem, si possible, refuser la paille de votre boisson. Cet innocent petit tuyau en plastique offre ses services pendant une durée moyenne de 6 à 7 minutes. Une fois dans la nature, il met une centaine d’années à se dégrader.
Autre idée pour réduire sa production personnelle de déchets, le water refill : au lieu de toujours racheter une bouteille plastique, on peut utiliser les fontaines à eau pour les re-remplir. Certains hôtels en proposent, on en trouve également dans les rues, près des marchés ou des 7/11.
A la plage, on peut aussi choisir de déguster le jus d’une noix de coco fraîche plutôt qu’un soda en canette. Et en plus, c’est bon pour la santé.
Pour en savoir plus sur les guides de tourisme durable : www.viatao.com