Par Laetitia Santos
Posté le 1 septembre 2020
Dimanche soir, la très belle adaptation du roman de Gaël Faye au cinéma, "Petit Pays", clôturait la 6ème édition d'un No Mad Festival amputé du gros de sa programmation. Décision préfectorale sauvage qui découlait de la situation sanitaire en dégradation dans le Val d'Oise... Salle comble pour autant à l'Utopia de Pontoise. Images poignantes. Témoignages forts. Rencontre passionnante avec Éric Jehelmann, producteur du film signé Éric Barbier. Tout cela sur fond de bande-sonore sublime mijotée par Renaud Barbier, frère d'Éric.
C'est bien simple, depuis dimanche soir et la projection du film "Petit Pays" dans le cadre de la 6ème édition du No Mad Festival, on ne fait que l'écouter en boucle ! Elle, c'est la bande-originale de la pellicule, qui mélange sonorités africaines signées de l'Ougandais Geoffrey Oryema ou de la Burundaise Khadja Nin, aux côtés d'un hip-hop mythique à l'image de Shook Ones, Pt II. de Mobb Deep, qui illustre la violence des milices tutsis au Burundi alors que le pays est en proie à la guerre civile. On y trouve aussi en vrac de la rumba congolaise, du slam, de la musique électronique et puis des cordes, qui viennent accompagner sans sur-dramatiser des scènes historiques d'une violence déjà inouïe.
Cette bande-originale, elle met en musique l'essence du Rwanda et du Burundi si bien retranscrite dans les mots de Gaël Faye : les mangues et leur chair juteuse, les bougainvilliers qui emplissent le nez, les cigarettes fumées dans la carcasse d'un combi abandonné, et puis brutalement, l'odeur des pneus brulés ou des chairs décomposées...
Pour prolonger les émotions du film, on vous propose une sélection de trois titres à écouter en boucle, qui émeuvent et bercent l'âme à l'image de ce film fort, à ne pas louper en ce moment même dans les salles obscures.
Une des premières mélodies à retentir en début de film, qui nous embarque immédiatement du côté de l'Afrique des Grands Lacs...
Une voix chaude et puissante, délassante, des sonorités d'ailleurs... Un véritable coup de coeur.
Après Césaria Evora, Gaël Faye écrit à son tour sur son "Petit Pays". L'écriture est impeccable, implacable. Les vers hérissent la chair.
"Petit bout d'Afrique, perché en altitude, je doute de mes Amours, tu resteras ma certitude..."