Par Cécile Le Maitre
Posté le 23 octobre 2013
« Regarde-moi ! » est le thème de cette 4ème édition de la biennale des images du monde organisée chaque année par le Musée du Quai Branly. Les œuvres des 40 photographes sont exposées sur le quai Branly et dans les jardins du musée : une promenade photographique à la rencontre des habitants de la planète.
D’emblée, on le remarque : les portraits en studio alternent avec des photographies in situ montrant des hommes dans leur environnement, dans leur quotidien, voire dans leur intimité. La série Single Saudi Women, de la Saoudienne Wasma Mansour, joue sur ces deux extrêmes avec des portraits de femmes seules chez elles, non voilées mais le visage en partie caché, et des photos, réalisées en studio, de leurs voiles pliés dans des sacs.
L’humain apparaît tantôt au centre de l’espace, tantôt à la marge, comme sur les photos du Chinois Kezun Zhang qui montrent des hommes minuscules perdus au milieu de paysages hostiles et étranges – les rives du fleuve jaune, le « fleuve mère » pour les Chinois. Plusieurs séries traitent de cette relation de l’homme avec la nature, dans un équilibre de plus en plus précaire, comme à Dacca au Bangladesh, photographiée par Rasel Chowdhury, où la ville asphyxie son fleuve nourricier.
Les photographes sélectionnés, originaires de 29 pays d’Amérique Latine, d’Asie, d’Afrique et d’Océanie, offrent une grande diversité de points de vue sur le monde non-européen.
Pourtant, ce qui frappe dans ces séries de clichés mis en boite aux quatre coins du monde, c’est la manière dont les images se font écho. La religion ou les croyances, la recherche d’identité, l’altérité, la différence, la relation de l’homme avec la nature, sont quelques-uns des thèmes récurrents qui font dialoguer entre-elles les œuvres exposées.
A chacun d’associer et de faire parler les images selon sa sensibilité.
A travers cette 4e biennale des images du monde, le Musée du Quai Branly nous invite une fois de plus à découvrir de jeunes artistes contemporains – beaucoup ont moins de 35 ans – inconnus du public européen.
Notre coup de cœur va à la jeune artiste russe, Evgenia Arbugaeva, dont les photos nous transportent en Yakoutie, sa région natale. A travers sa série Tiksi, du nom du village, Evgenia retrouve le Grand Nord de son enfance et nous introduit dans son imaginaire. Le blanc sibérien sublimé par la photographe nous plonge dans un rêve cotonneux.
A votre tour désormais d’élire le jeune photographe étranger le plus talentueux à vos yeux en profitant de la douceur de cet automne pour vous offrir une balade culturelle à l’air libre le long de la Seine...