Par Laetitia Santos
Posté le 4 juillet 2011
Durant nos deux mois d’été, TF1 nous proposera chaque jour un nouveau programme court, L’été au Vert, qui mettra en lumière différentes initiatives d’écotourisme. Entretien avec Laurence Madani, rédac chef des programmes courts de la première chaîne.
Comment est né ce projet d’un programme court basé sur le tourisme vert ?
"Après Ma maison pour l’avenir*, programme court autour de l’écologie, du développement durable, de l’éco-construction, sur lequel nous avons travaillé pendant 3 ans, nous avions envie de nous renouveler. Et comme tous ces gens que nous avons filmé pour* Ma maison pour l’avenir avaient envie d’être un petit peu plus attentionné au niveau de leurs vacances et non plus seulement pour leur habitation, ça nous a donné l’idée de faire des reportages sur des voyages. Mais nous ne voulions pas faire simplement des reportages sur des voyages classiques, plutôt trouver des astuces autour du tourisme vert. On a donc choisi des choses originales sur plusieurs destinations, en s’intéressant à l’écologie, à la réintroduction de certaines espèces... On a d’abord pris des destinations proches comme le Vaucluse ou la Seine-Maritime mais on a aussi mis en avant des initiatives au Maroc, en Grèce, à la Réunion... On a essayé de faire un petit panel de tout ce qui peut se faire en nouveautés en ayant pour soucis de faire de belles images pour justement montrer qu’un peu partout, il y a des initiatives, de beaux paysages, de belles choses qui se passent..."
Ne craignez-vous pas que l’on reproche à TF1 de surfer sur une tendance responsable pour en tirer du profit ?
"On reproche souvent des choses à TF1 mais ce n’est pas un argument que je peux entendre ! On est dans l’air du temps, c’est vrai. Mais il y a une prise de conscience qui existe maintenant : il nous faut protéger la planète. Alors je ne vois pas pourquoi on nous reprocherait ça : ces reportages sont assez longs, ils durent 1 min 10, mettent en avant de belles initiatives. Je ne crois pas qu’on nous reprochera ça mais on a les épaules larges de toute manière. Moi, ce qui m’intéresse, c’est de faire consciencieusement mon travail..."
Comment ont été sélectionnés les sujets à l’honneur de L’été au Vert ?
"Pour des raisons de coûts de production, on a décidé de faire 5 reportages par pays ou par région. En tout, nous en avons 35 qui vont être diffusés pendant les deux mois d’été. Comment on les a choisi ? On voulait qu’il y ait un panaché entre des régions de France et des régions à l’étranger. On a donc fait un travail journalistique, on a regardé ce que chaque région pouvait nous proposer et puis, au fur et à mesure, on en a éliminé. Certaines par exemple en France parce qu’au moment de tourner, il ne faisait pas beau et pour faire un programme d’été, il vaut mieux que les arbres soient en fleurs, qu’il y ait une belle luminosité... On a cherché aussi des choses originales pour ne pas proposer ce que tout le monde connaît. On a choisi par exemple la Seine-Maritime qui n’est pas très loin de Paris : tout le monde connait les falaises d’Etretat mais nous, on a voulu montrer qu’il existait d’autres activités écotouristiques dans la région et que l’on pouvait mettre en avant autre chose. On a essayé de faire 35 sujets complètement différents les uns des autres pour ne pas lasser les téléspectateurs. Finalement, nous avons cinq reportages au Maroc, cinq en Grèce, cinq en Suisse, cinq à l’île Maurice, cinq à l’île Rodrigues, 5 en Seine-Maritime et 5 dans le Vaucluse."
Pensez-vous que l’on puisse correctement sensibiliser les téléspectateurs au tourisme responsable en une minute dix ?
"Je crois. Une minute dix c’est quand même long pour un reportage. On a de belles images, une interview à chaque fois comme par exemple celle d’un homme sur l’île aux tortues à Rodrigues, qui nous explique pourquoi on a essayé de réintroduire les tortues. Et puis on voit ces énormes animaux, on a une voix off qui vient appuyer le discours des intervenants. Honnêtement, je pense qu’au niveau de l’impact, on se dit tout de suite ’Ohlala, j’ai envie d’y aller.’ Ce qui est quand même la première chose à mon sens : donner envie aux gens de s’intéresser à autre chose. Et puis vous savez, les Français sont quand même très sensibilisés à ces choses là dorénavant et ils peuvent s’apercevoir en une minute dix qu’ils vont apprendre des choses intéressantes et participer à quelque chose de citoyen s’ils testent nos adresses."
Racontez-nous un de vos coups de coeur sur ce programme...
"Au Maroc, on a fait un sujet sur la route du miel et plus précisément sur un endroit qui s’appelle Le Grand Rucher d’Inzerki, qui appartient collectivement à tout un village, qui est un rucher en piésé, au milieu d’une oasis de montagne et géré par tous les habitants du village. Il contient 300 ruches d’abeilles, c’est quelque chose d’absolument magnifique, magique et très rare. C’est dans le sud du Maroc et je suis persuadée que personne ne connait cet endroit. Lorsque les gens vont faire du tourisme au Maroc, la plupart vont sur les plages d’Agadir et ils ne se doutent pas qu’à 40km de là, il existe au début de l’Atlas cet endroit sublime et ouvert au tourisme. Il faut prendre une piste, marcher, suivre les ânes, il y a tout un petit périple qui vous amène dans cet endroit à couper le souffle."
Avez-vous fait attention vous-même avec l’équipe de production à voyager de manière responsable durant le tournage ?
"Moi j’essaie de le faire dans ma vie de tous les jours. Évidemment quand on voyage à l’étranger on prend l’avion donc ce n’est pas tellement écologique comme moyen de transport, c’est vrai. Mais nous ne sommes pas des intégristes de l’écologie, nous n’avons pas pour but de dire ’Il faut faire ceci’ ou ’Il faut faire cela’. Nous, on veut simplement présenter des initiatives. Et au Maroc, je continue avec cet exemple là, on a essayé de dormir chaque fois dans des écolodges. Par exemple chez des gens très respectueux qui ont construit une maison en pisé avec des panneaux solaire, de la récupération, une piscine d’eau salée pour ne pas avoir à mettre de produits chimiques à l’intérieur. Et ce qui est très intéressant dans tous les sujets qu’on a fait dans ce pays, c’est que les gens essaient d’associer les populations locales à ce qu’ils sont en train de faire pour éviter l’exode et pour que les gens aient du travail d’une manière touristique mais écologique. Dans cet écolodge, les gens des villages cultivent bio, ils font du blé, de l’huile d’argan bio pour développer une autre forme de tourisme et attirer des gens. Je trouve ça très bien, ça leur donne des revenus. Les gens mettent en avant aussi le travail des femmes pour qu’elles soient indépendantes financièrement, donc ils créent des coopératives féminines, ce genre de choses et ça aussi pour moi c’est de l’écocitoyenneté."
Par Laetitia Santos
Retrouvez L’été au Vert dès aujourd’hui et ce jusqu’au 4 septembre, du lundi au vendredi à 12h, 13h30 et 20h30, à 12h et 19h50 le samedi et à 19h50 le dimanche.