"The Great Green Wall" : la révolte pacifiste d’Inna Modja en faveur du Sahel

Culture

Par Laetitia Santos

Posté le 29 juin 2020

De Dakar à Djibouti, l’artiste Inna Modja, entreprend un voyage d’Ouest en Est sur le continent africain, la Grande Muraille verte comme feuille de route. Ce film retrace son parcours, ses rencontres et les inspirations qui la conduisent à l’enregistrement d’un album, véritable plaidoyer musical qui se veut message d’espoir et de rassemblement pour que progresse cet ambitieux projet initié en 2007 par l’Union Africaine et pas moins de 21 pays. Une douce révolte pacifiste entre voyage, écologie et musique.


« Osons inventer l’avenir ! » scandait le leader burkinabé Thomas Sankara, lui qui a fait planter 10 millions d’arbres de son vivant et qui engageait le tout un chacun à posséder son propre bosquet pour lutter contre la désertification. C’est son esprit et celui du panafricanisme qui habite The Great Green Wall, documentaire signé de la caméra de Jared P. Scott.

The Great Green Wall ou Grande Muraille Verte, c’est l’ambition d’une ceinture arborée qui enserrerait l’Afrique dans toute sa largeur sur plus de 8000 km et lutterait contre la désertification galopante et l’urgence du changement climatique. Car c’est bien le Sahel qui est en première ligne mondiale du bouleversement total de notre environnement, lequel amène avec lui des sécheresses, des migrations massives et autres conflits armés.

Inna Modja, l'artiste française d'origine malienne, aussi belle qu’elle est talentueuse, engagée, fière et concernée, se fait porte-parole de l’urgence, de Dakar à Addis-Abeba en passant par Bamako ou encore Niamey. Son plaidoyer est cinématographique, musical, artistique mais il est surtout politique, féministe et hautement écologique. Au fil de la piste qu’elle avale, elle rencontre des activistes environnementaux, des migrants, des fermiers, des militantes pour le droit des femmes. Et de nombreux artistes, avec qui elle compose durant ce voyage au long cours : Sekou, guitariste malien, Waje, interprète nigérienne, Didier Awadi, artiste hip-hop…

À l’heure où les propositions d’intérêt dans les salles obscures se font bien minces, The Great Green Wall, sorti le 17 juin dernier, est sans aucun doute ce qui se fait de plus alléchant. D’autant plus lorsque l’on sait que Fernando Meirelles, le célèbre réalisateur brésilien à qui l’on doit La cité de Dieu ou encore The Constant Gardener, est aussi derrière l’affaire...