"Ticket to : Vietnam" et "Ticket to : New York" : le choc des titans

Culture

Par Laetitia Santos

Posté le 18 avril 2013

Deux livres photos de qualité dont notre préférence va au Vietnam, qui viennent compléter une collection démarrer en beauté avec "Ticket to : Thaïlande" l’an dernier.


En 2012 à la même époque sortait Ticket to : Thaïlande, devenu depuis un succès de librairies. En un an, son auteur, Gaspard Walter, a bien bourlingué : il a encore profité du pays du Sourire, est allé chez son voisin viet pour en tirer le numéro 2 de la collection et tout ça avant de s’envoler capter le numéro 3 à l’autre bout de la planète, dans un environnement aux antipodes de l’Asie du Sud-Est : New York.

Comme on ne change pas une recette qui plaît, on retrouve là les ingrédients qui ont fait le succès du premier volet : une reliure originale avec les différents cahiers de l’ouvrage apparents sur la tranche, des photos pleines pages aux couleurs intenses insatiables sur les détails de vie, des recettes de cuisine distillées ça et là, des renvois vers des séquences vidéo sur le web… Le résultat est que le lecteur trempe tout entier dans l’ambiance du pays en question et plus la destination est moite et exotique, plus le jeune photographe semble à son aise.

Car entre ces deux nouvelles parutions, notre préférence va au Vietnam : on adore les murs colorés de Hoi An au bord de la rivière, ces Chinese Houses patinées par le temps, le Dong Ba Market avec ses étales de viande, de sachets de plastique avec cochonneries à grignoter, ses épices, ses tôles, ses transistors et ses rats parfois, les bambous embrumés du Mount Fansipan et les portraits de fin de bouquin pris dans la pénombre des bicoques de bois du Black Hmong Village. Comme pour la Thaïlande, le jeune photographe semble avoir capté les subtilités du pays, ces contrastes, la modernité qui côtoie les traditions.

New York nous semble un peu moins habile bien que l’on ait affaire à un beau patchwork d’ambiances : celle sombre et sale des couloirs de métro, la Mermaid Parade et ses créatures improbables et rebelles, le Dumbo de Sergio Leone avec ses rues pavées, ses briques rouges, l’ombre des ponts de Brooklyn et Manhattan, le Harlem assagi et ses femmes caquetant au pied des immeubles, les lumières douces de Central Park, le show des néons et des écrans à Times Square ou encore les buildings hauts et sérieux de Wall Street qui en jettent. Mais à l’image de cette parenthèse consacrée au musée du sexe, anecdotique dans une métropole gavée de mythiques musées, ou ces zooms sur les vitrines des boutiques punk et kitsch de l’East Village, le photographe semble attiré par les bassesses de la ville plus que par ses élévations. Bas-fonds, signes de rébellion, scènes de nuit, brossent un portrait de la Grosse Pomme plutôt sombre et torturé quand il ressort tant de luminosité des volets sur la Thaïlande et le Vietnam.

Alors, vous prendrez un billet direction le Vietnam ou New York ? Pour nous, c’est tranché…