Par Ilaria Tonti
Posté le 5 février 2021
Au départ de la côte est, notre périple de la Sardaigne se poursuit à Cagliari, la capitale de l’île. Histoire, bonne cuisine, shopping, artisanat local, plages paradisiaques, movida nocturne mais aussi ambiances plus paisibles, tous les ingrédients sont réunis pour un séjour riche en émotions.
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A peine descendus du bus en provenance de Santa Maria Navarrese, avant même de poser nos valises, la proximité du Cimetière Monumental de Cagliari nous interpelle et nous décide à pousser la porte de ce lieu pour le moins insolite. Nous ne le regrettons pas. Ce cimetière est un des rares en Italie doté de cet appellatif, au même titre que celui de Gênes ou de Milan.
Dans une ambiance paisible, hors du temps, nous y faisons la rencontre de M. Nicola Castangia, le « gardien du temple ». Il nous montre les nombreuses statues en marbre, dont certaines sont de véritables chefs-d’œuvre de ciselure. En nous promenant dans les allées, c’est à la fois un cours d’histoire de l’art et d’histoire générale que ce guide passionné, au passage remarquable photographe amateur, nous offre avec générosité. De quoi bien débuter ce voyage au plus proche de la culture sarde.
Nous rejoignons ensuite notre hébergement dans le centre-ville, un appartement cozy et accueillant, situé dans une rue chic réputée pour le shopping, la via Manno. Renato, le propriétaire, nous accueille avec sourire et bonne humeur et nous indique, carte à la main, les principaux centres d’intérêt de la ville, ainsi que toutes sortes d’informations pratiques, sans oublier les restaurants, bien sûr.
Nous avons déjà l’eau à la bouche et décidons de tester le premier de la liste : le restaurant « Pani e Casu », situé en hauteur, dans le quartier du Castello. Depuis la jolie terrasse, la vue sur les toits de Cagliari est époustouflante. Le propriétaire revendique l’identité sarde de son restaurant, où les plats rendent hommage à la tradition pastorale de la région. A commencer par le « porceddu », le célèbre porc rôti, servi sur une planche de liège, comme il se doit. Au menu également : escargots, chèvre, pâtes au sanglier, charcuterie, fromages, mais – chose rare en Sardaigne - pas de poisson. Nous apprécions l’ambiance chaleureuse et le service attentionné. Le bon rapport qualité/prix ne fait que redoubler notre plaisir.
Au cours de votre escapade gourmande, faites également un saut au célèbre marché de San Benedetto, bruyant et coloré à souhait. La halle aux poissons y est impressionnante.
La ville nous appelle et nous partons à sa découverte en arpentant le dédale de rues et d’escaliers qui montent et qui descendent en pentes raides. Rue de l’Université, notre regard est happé par la boutique de l’orfèvre Giancarlo Tocco, un vrai de vrai. Ses créations, discrètement posées dans sa vitrine, titillent notre curiosité et nous voilà plongés dans l’art de la filigrane, fleuron de l’orfèvrerie sarde depuis des siècles, que Giancarlo maîtrise à la perfection. De ses mains habiles, il nous montre comment on obtient un fil d’argent tout fin à partir d’un morceau brut de plusieurs millimètres d’épaisseur.
À l’atelier d'orfèvrerie Giesse, Galdino Saba, quant à lui, crée essentiellement des bijoux en or inspirés de la tradition sarde, mais également de l’époque phénicienne ou étrusque. Une merveille !
Nos pas nous mènent au gré du hasard et les nombreuses boutiques d’artisanat sarde rythment notre promenade. Parmi celles-ci, « Galinanoa » propose de l’artisanat local revisité dans un esprit contemporain : objets de décoration divers, vases en céramique, accessoires tissés à la main, tapis… impossible de ne pas s’y arrêter.
Le temps est venu de reposer nos jambes et le belvédère situé Viale Buon Cammino, avec vue sur l’amphithéâtre romain, est un lieu privilégié pour admirer le coucher de soleil. La lumière y est merveilleuse, rose sur un ciel bleu pâle qui décline au violet. Nous restons en contemplation et suivons la trajectoire lente du soleil jusqu’au dernier rayon. Un enchantement !
C’est l’heure de se faire tout beaux pour la soirée et nous choisissons cette fois-ci une adresse plus chic, dans le quartier vivant de la Marina. Le personnel du restaurant « Antica Cagliari » nous attend avec le sourire. Le menu est on ne peut plus alléchant : pâtes carbonara de poisson, plats mijotés au vin sarde Cannonau, « seadas » (sorte de raviolis frits farcis au fromage de chèvre et inondés de miel sarde), etc. Les légumes de saison sont de rigueur, les ingrédients sont finement sélectionnés et toujours très frais, y compris le poisson, bien sûr, choisi tous les jours au marché par le chef en personne. Ajoutez à cela des plats joliment présentés et le dîner devient un festin.
Nous apprenons que l’enseigne possède deux autres adresses dont une en bord de mer, avec terrasse qui plus est. Inutile de dire qu’un déjeuner avec vue sur la mer nous fait de l’œil pour le lendemain. Nous voilà donc à la plage du Poetto, la plus grande d’Europe. Sur place, 6 km de littoral n’attendent que vos jambes pour vous promener en liberté. De là, vous avez la possibilité soit de visiter l’Etang du Molentargius et de vous familiariser avec la faune aquatique en pratiquant le birdwatching, soit de rejoindre la crique de Cala Fighera et d’attendre le coucher de soleil. Qui dit mieux ?
Un parc naturel dans la ville, constitué d’étangs d’eau douce et d’eau salée. Site majeur de nidification de flamants roses et autres espèces d’avifaune. Possibilité de louer un vélo sur place et de pratiquer le birdwatching.
+39 070379191
https://www.parcomolentargius.it/index.php
Via La Palma, Cagliari, 09126, Sardegna, IT