Par Laetitia Santos
Posté le 9 septembre 2023
Elle est gracile et toujours élégante, pleine de douceur, de charme, comme empreinte d'une certaine pureté et bourrée d'une aisance à l'Autre. Rajoutez à cela un bon mètre soixante-quinze et vous aurez là tous les ingrédients d'une parfaite Miss France... et future Miss Monde ?! Elle, c'est Clémence Botino alias Miss Guadeloupe 2019 et Miss France 2020, candidate à l'élection Miss Monde 2023 pour représenter l'Hexagone et les Outre-Mer au concours du 9 décembre prochain à Bombay.
À ses côtés une semaine durant sur un dahabieh de la compagnie Lazuli Voyages, qui remontait le Nil de Louxor à Assouan, nous en avons profité pour parler voyage avec Clémence tout en regardant le paysage défiler.
De la Caraïbe jusqu'en Égypte en passant par la métropole ou la Réunion, rencontre avec une jeune femme qui nous a ravi nous... et qui pourrait bien aussi ravir la couronne de Miss Monde dans trois mois tout pile, 70 ans après sa prédecesseure !
Et vous allez le voir, une Miss France n'a pas forcément la ligne parce qu'elle mange comme un moineau : Clémence aime la bonne chère et croque la vie à pleine dents !
Clémence, commençons par la Guadeloupe d'où tu es originaire, si tu le veux bien. Parle-nous de l'île où tu as grandi, de ce qui y est singulier pour toi et de ce qui te tient tout particulièrement à cœur ?
« Mais tout est singulier en Guadeloupe ! (rires) Je suis née là-bas et j'y ai grandi, j’y ai eu mon bac, j’y ai fait mes études... Je suis une vraie, à 100 %, mère et père de la Guadeloupe, grands-parents aussi. Je suis née au Gosier, une commune centrale non loin de l’aéroport et donc une référence pour le tourisme.
Ma vision de l’île, c’est donc forcément celle de quelqu’un qui a grandi là-bas et mes références, rien de moins que la maison de mes grands-parents. J’ai des grands-parents qui habitent à Saint-François et d'autres à Basse-Terre, deux endroits opposés de la Guadeloupe, avec d'un côté, St François et ses plages de sable blanc, de l'autre, Basse-Terre et ses montagnes. Deux facettes vraiment différentes que je porte en moi. J’ai eu la chance de faire mes études en Basse-Terre lorsque j’étais en prépa, et juste avant cela, j’ai eu mon bac en Grande-Terre. J’ai donc vraiment la sensation d’avoir vécu toutes les Guadeloupe si je puis dire, je connais bien toutes ses communes.
La Guadeloupe que j’aime, c’est celle des pique-niques en famille, celle où l'on part camper 2-3 jours en pleine nature, se baigner, manger, faire des jeux... Et la Guadeloupe des petits-déjeuners traditionnels à base de morue, de concombre, de fruit à pain, d’accra et de boudin ! »
Aurais-tu quelques belles adresses à nous partager en Guadeloupe, toi qui est une enfant de l'île ?
« En matière de restaurants, il y a vraiment des références. Mais pour moi, il faut aimer les choses simples : les meilleures expériences culinaires en Guadeloupe, c’est dans des paillottes, assis sur des chaises en plastique presque cassées ! (rires) Mais tu vas y manger un excellent poisson grillé pêché le matin même, accompagné de riz haricots rouges, d'un gratin de bananes jaunes et d’une petite sauce chien.
Je pourrais par exemple citer un restaurant connu à Saint-François, c'est Le Colombo : tu manges les pieds dans l’eau et ils font un excellent bouillon de poisson et le chatrou, de la pieuvre en fricassée. Il y a aussi Dolmare à Pointe-à-Pitre, dans le centre historique de l’île, où manger un court-bouillon de poisson unique ! Mais où que tu ailles, tu vas te régaler ! »
Est-ce que c’est parce que tu as faim à l'heure où l'on parle que tu n’as recommandé que des adresses où manger ?!
« J’ai faim et là c’est dur en effet ! (rires) Mais la cuisine créole, c’est vraiment ma cuisine préférée, celle avec laquelle j’ai grandi. Ma mère sait que lorsque l’on arrive à l’aéroport mon frère et moi, on s’attend à manger local. Ça ne sert à rien de nous faire des pâtes sinon, on va être déçu ! Je salive rien que d’y penser... Et j’emporte toujours mes petits plats congelés dans l’avion quand je rentre. La cuisine créole est pour moi une des meilleures au monde. La Guadeloupe, c’est un tout petit territoire et pourtant, on peut véritablement voyager culinairement parlant. »
Tu nous donnes faim ! Et côté nature et culture, qu’aurais-tu envie de mettre en avant ?
« Je ne suis pas une grande carnavalière mais le carnaval, c’est une expérience à vivre, unique au monde ! Chaque pays a sa manière de faire. Aux Antilles, les gens commencent à travailler pour leur carnaval trois ou quatre mois avant et les costumes sont magnifiques ! C’est vraiment un moment hors du temps. Je me souviens avoir eu une prof d’anglais au lycée avec qui on savait qu'elle ne serait pas là le lundi car la veille, c’était carnaval et qu'elle se coucherait à pas d’heure sans se préoccuper de nous ! (rires)
J’adore Noël aussi en Guadeloupe. Je sais que lorsque l’on a grandi avec l’hiver, les pulls etc, on en a une autre perception mais pour moi, il y a une magie spécifique à un Noël en Guadeloupe. Il fait chaud mais le soleil se couche un peu plus tôt malgré tout, il y a le jambon de Noël que l’on ne sort qu’à cette occasion et qui est dé-li-cieux !
On célèbre toutes les fêtes religieuses : la Pentecôte, Pâques, la Toussaint... Chaque fois avec toutes les ambiances qui s’y apparentent. Il y a le 15 août aux Saintes également, où tout l’archipel se retrouve à cette date pour entendre les canons tirés le matin. C’est vraiment quelque chose de fort à vivre... »
Après Miss Guadeloupe en 2019, tu es élue Miss France en 2020. À ce moment-là, ça faisait déjà un moment que tu étais en métropole, n’est-ce pas ?
« Oui, ça faisait environ deux ans que j’étais à Paris. »
À partir de là donc, s’ensuit une année de règne où tu pars à la rencontre de la France au travers de ses diverses régions. Est-ce une première fois pour toi cette découverte de la métropole ? Quel est ton regard alors sur cette France plurielle ?
« Je ne connaissais que quelques régions seulement. Il faut savoir que je suis historienne de formation, ce qui fait que je porte toujours un regard très curieux sur les endroits où je me rends et je m’émerveille de très peu de choses. Être Miss France m’a permis de voir la vraie France, celle que l’on connait peu, et de vivre énormément de rencontres avec les Français. Je me rappelle par exemple être allée à Aubusson, dans le Limousin, la ville de la tapisserie, et pourtant, peu de gens vont la visiter. Moi je l’ai fait ! (rires) Et si la cuisine créole est excellente, en métropole on mange très bien aussi, notamment dans les petits restos familiaux !
J'ai vu une France riche de sa diversité et je l’ai trouvée très belle. Il n'est pas nécessaire de partir très loin, on peut être en bas de chez soi et voyager... »
Est-ce qu’il y a une région que tu affectionnes tout particulièrement aujourd'hui ?
« Je connaissais bien l’Alsace parce que j’y ai de la famille et j’adore cette région, elle est atypique. Mais une que je ne connaissais pas beaucoup et que j’ai découverte, c’est plutôt l’Ouest de la France : la Normandie, le Poitou-Charentes, l’île de Ré, Deauville… Que des endroits que je n’avais jamais vu et j’ai trouvé ça magnifique ! Et puis pareil, on y mange bien, mention spéciale pour les fruits de mer ! »
Décidément, ça vire à l'obssession ! (rires) Mais tu as raison, la gastronomie est un des grands atouts de notre pays et manger fait indubitablement partie des plaisirs d'un voyage... Toute cette année de règne, elle est donc marquée par de nombreux déplacements mais beaucoup de rencontres aussi. Et c’est bien ce qui fait le sel du voyage ! Raconte-nous ça si tu veux bien, ta rencontre avec les Français...
« C’est vrai qu’on passe énormément de temps avec des gens en étant Miss. Et tout le monde veille à ce que tu ailles bien donc il y a toujours une proximité qui se créé avec l'autre. C’est éphémère parce que ça va durer deux ou trois jours, une semaine tout au plus mais tu en gardes un souvenir fort. Et puis je suis sociable, je n’ai pas besoin d’en savoir beaucoup sur les gens pour aller vers eux. Ce sont des moments de vie riches, où tu rencontres plein de visages, où tu rigoles avec des gens que tu ne reverras probablement jamais mais ça fait grandir. J’ai beaucoup aimé ça, cette espèce de convivialité spontanée et intense que tu peux vivre uniquement lorsque tu es Miss France car les gens sont bienveillants, heureux que tu sois là et ils ont envie d'emblée d’apprendre à te connaître, donc c’est beaucoup de partage. Un peu comme en voyage ! Ce sont de belles énergies que l’on te transmet et tu tâches d’en partager autant à ton tour… »
Puis viennent les voyages à l’international… un peu bousculé par l'épidémie de covid malgré tout puisque tu es élue l'année de la pandémie...
« Oui, tout ne s’est pas passé comme prévu ! Mais je suis allée au Maroc et beaucoup dans les Outre-Mer : Tahiti, la Martinique, Saint-Martin, la Réunion… La Corse aussi. Ce sont de très beaux voyages que j’ai pu réaliser grâce à Miss France et avec lesquels je me suis rendue compte à quel point la France est immense, belle et riche culturellement. Les Outre-Mer inclus, c’est sublime. »
Avais-tu déjà voyagé plus jeune ou Miss France t’a-t-elle aussi offert cette possibilité-là du voyage ?
« J’avais eu la chance de voyager beaucoup avec mes parents, notamment aux États-Unis. J’y ai vécu un an d’ailleurs après mon Bac. J’ai fait aussi plusieurs croisières dans les îles qui m’ont permis de découvrir la Caraïbe : la Jamaïque, Porto-Rico… C’est l’Europe que je ne connaissais pas en fait et maintenant que je vis à Paris, je peux me rattraper de ce côté-là ! »
L’expérience Miss France t’a fait grandir et mûrir professionnellement et personnellement mais qu’en est-il du voyage ? Arrives-tu à jauger à quel point il t’a nourrie et rendue différente ?
« Je crois que l'un et l'autre sont intimement liés dans mon cas. Ce n’est pas étonnant que je me sois orientée vers cette vie avec Miss France parce que j’aime les gens et que je suis curieuse. Lorsque j’ai vécu à Miami, j’avais 17 ans, j’étais très jeune et même encore mineure et pourtant, j’ai pris des cours de salsa toute seule. J’y allais avec mon petit sac et mes baskets, je me frottais à des gens parfaitement inconnus qui ne parlaient pas la même langue que moi... Ça a été des moments que j’ai adorés. Je suis très ouverte d’esprit et j’aime beaucoup partager avec autrui, apprendre de celui en face et partager mes expériences en retour. Alors je me sens dans mon élément et en évolution chaque jour. »
Oui, au-delà du physique, tu sembles avoir une personnalité qui sied parfaitement au rôle…
« C’est ça ! Et de toute façon, si tu n’es pas sociable, tu vas vivre une année de Miss France qui va être compliquée ! Ça risque d'être dur de se réveiller chaque matin ! (rires) Moi je n’ai jamais eu ce problème-là, j’ai toujours aimé voir du monde, c’est ma personnalité. »
Est-ce qu’à force de parcourir le globe, tu as affiné la manière dont tu avais envie de voyager ?
« C'est une question intéressante... (songeuse) Je crois que oui. J'ai grandi et si visiter pouvait me fatiguer 10 ou 15 ans en arrière, à présent j'adore les vacances-visites ! Il faut que je découvre des musées, que j’aille voir le pays, que je me rende dans de petits villages un peu méconnus... Je ne suis pas du tout le genre de personne qui va aller faire du shopping dans des mall durant toute une semaine (rires) ! Moi j’aime quand c’est typique, quand c’est le plus reculé possible, je ne suis pas quelqu’un qui aime forcément la fête et Ibiza pour danser, boire et dormir, ce n’est pas mon truc ! Mais oui, on peut dire que j’ai mûri et que mes envies se sont affirmées vers du voyage plus engagé.
Rien que cette croisière aux côtés de Lazuli m’a permis de me sensibiliser un peu plus à la question du tourisme durable : j’ai fait une croisière sur un paquebot au début de l’année, sauf qu’entre celle-ci et celle d’avant, je me suis aperçue que je n’avais plus la même attente et que certains modes de fonctionnement des vacances ne me conviennent plus forcément. Ce bateau sur lequel nous sommes ensemble aujourd'hui, beaucoup plus intimiste et qui pollue bien moins, me fait me dire que le luxe, ce n'est pas ce qui permet de passer de bonnes vacances : ce n'est pas l'abandonce de nourriture des buffets, la présence d'un casino ou d'une boite de nuit et la totale à disposition, non ! Il suffit d’avoir des choses simples : un lit où bien dormir, des repas sains avec de bons produits… Et ça change tout ! Donc il est vrai que maintenant, j’ai envie d’être sur un mode de voyage authentique, plus durable et ce bateau n'y est pas pour rien...»
Quelques mots justement pour décrire ton ressenti sur cette remontée du Nil avec Lazuli, à bord d'une Dahabieh à voiles...
« L’Égypte, je trouve ça irréel... On a l’impression d’être à la fois dans le passé et dans le futur. Tu as cette sensation que chaque endroit cache un secret et a quelque chose à raconter. Il y a quelque chose de mystique qui plâne... J’y ai aussi trouvé les gens adorables et accueillants, en demande de partage avec ceux qui viennent leur rendre visite car le pays s’est beaucoup refermé après la révolution de 2011 et le covid. Et puis c’est un pays figé dans le temps en quelque sorte. Sorti du Caire, on a l’impression de vivre un peu à la façon de nos grands-parents, comme 100 ans en arrière. C’est fascinant l’Égypte, magique, perturbant aussi parce qu’à travers son histoire antique, on voit le monde et l’être-humain de manière différente tant cette civilisation paraissait en avance... »
Tu as eu une réflexion intéressante suite à la visite d'un village isolé sur une île où nous nous sommes rendues hier, tu te questionnais sur la confrontation entre eux, les locaux, et nous, les voyageurs...
« Je me rends compte qu’on vit une même époque mais dans des mondes très différents. Je pense aux petites filles rencontrées dans ce village de Bassaw : si je les emmène à Paris, dans les universités ou les grands magasins de vêtements, ça va être irréel pour elles ! Peut-être qu’elles n’ont même pas conscience de ce que le monde peut offrir comme opportunités… La question c’est : est-ce que les gens sont moins heureux parce qu’ils ont moins ? Si on n'a jamais connu autre chose, les choses ne nous manquent pas. En France et en Europe, on est sur-sollicités pour toujours avoir envie de quelque chose de plus et ça n’est sans doute pas la meilleure des choses.
Ce voyage fait réfléchir… On se sent plus petit je dirais lorsque l’on s’aventure dans ces petits villages reculés. Plus vulnérables aussi parce que les gens ici vivent sous 45 degrés, ils pêchent, marchent pieds nus… Et nous, on est là avec nos petites crèmes et nos petites chaussures, incapables de faire ce qu’ils font. Ça permet de remettre les choses en perspective et de rester ancré dans la réalité du monde. Ça me fait réfléchir et me demander si j’ai envie de ce mode de vie en Europe pour toujours ? Sans doute pas. J’ai envie de choses plus simples... »
Qu’as-tu tout particulièrement aimé sur cette croisière Lazuli ?
« Ce que j’ai adoré sur le bateau, c’est la convivialité et c’est quelque chose que je n’avais jamais vécu de cette façon. Tu as l’impression d’être dans une petite maison sur l’eau, ça me rappelle lorsque j’étais enfant et que nous allions camper sur des îles désertes avec toute ma famille ! Ils y construisaient des petites maisons, sans clim, avec une cuisine de plein air, des cabanes pour ainsi dire. Je retrouve ça sur Lazuli, ce côté familial et simple. Si on désire un thé, on se lève et on se fait son petit thé ! On partage quelque chose de fort avec des gens qu’on ne connait pas du tout et ça se fait très naturellement. C’est ce que je vais retenir, l’aspect familial de cette expérience : on s’est retrouvé à jouer à des jeux ou à danser ensemble. En vacances, on reste bien souvent dans notre bulle. Avec ce voyage, on s’est ouvert les uns aux autres. »
Prochain objectif pour toi et pas des moindres : Miss Monde, dont l’élection aura lieu le 9 décembre prochain à Bombay en Inde. Dans quel état d’esprit es-tu à trois mois pile de ce gros concours ? Le voyage t’a-t-il donné de la force ?
« Oui sans nul doute même s’il y a du stress. Je suis en vacances mais pourtant au fond de moi, je pense à Miss Monde tous les matins et tous les soirs. J'aimerais pouvoir ramener la couronne à la France car cela fait 70 ans que ce n’est pas arrivé. Et puis professionnellement, ça colle avec la carrière que je veux mener : Miss Monde, c’est très engagé, tu montes des projets, tu concrétises tes idées et tu peux les porter plus loin, tu jouis de financements plus importants… Ça peut donner une autre ampleur à ma vie à l'heure où j’ai une vision qui s’affine, des envies et des causes qui me tiennent à cœur de façon plus permanente que lorsque j’ai démarré dans cet univers.
J’aime aussi la compétition, la scène, la magie des concours de beauté... Donc on est sur un win-win, le tableau parfait ! (rires) Après je n’y suis pas encore, je n’aime pas mettre la charrue avant les bœufs et je ne veux pas m’avancer trop vite. Mais autant avant je ne me disais pas "Je veux gagner !", je me disais plutôt qu’il fallait rester humble dans la manière de concevoir le concours. Mais là ce sera mon quatrième, donc quatre ans de maturité, d’expérience de vie, de rencontres… Aujourd’hui, je peux dire que j’ai tout ce qu’il me faut pour pouvoir assumer ce rôle. Donc je suis un peu stressée, je me prépare mentalement, mais il faut que j’aille gagner cette couronne ! Dès que je rentre de vacances, il n’y a plus une minute à perdre ! Et si tout se passe bien, dans trois mois, je serai Miss Monde ! (rires) »
Cette vision dont tu viens de parler, peux-tu la développer ?
« J’aime les gens et les choses authentiques. J’ai fait de l’Histoire parce que j'aime l’Histoire sociale, c’est-à-dire la vie des gens à différentes époques, comment ils interagissaient ensemble, comment ils s’aimaient, comment ils mangeaient, comment ils rigolaient… J'adore ça, replonger dans le souvenir des personnes. J’ai cette sensibilité et la couronne Miss Monde, c’est avoir accès au monde entier. Aller dans plein de pays, rencontrer des femmes et des hommes qui ont des choses à partager, pouvoir leur rendre la pareille… Pas forcément les aider parce que je ne veux pas que l’on infantilise ceux qui vivent simplement dans d’autres pays, penser qu’ils sont forcément dans le besoin, non. Par contre, ils peuvent avoir accès à autre chose si tu leur donnes cette chance-là. Les filles par exemple n’ont pas toujours accès aux études et à l’éducation donc si tu arrives à financer des projets qui leur permettent au fur et à mesure de s’instruire, eh bien tu en aideras peut-être une mais ce sera déjà une énorme avancée !
Et je me suis aussi rendue compte qu’il ne servait à rien de courir après tous les projets du monde. L’engagement, c’est quelque chose de très compliqué à prendre, ça se construit. Ce n’est pas le tout d’être marraine, de venir une fois de temps en temps… Non ! Il s’agit de savoir comment s’investir professionnellement dans un projet associatif. Il y a une vraie différence à faire et ça, je l’ai aussi appris. Aujourd’hui, je fais beaucoup de choses en Guadeloupe parce que j’y connais les gens et leurs attentes mais j’ai aussi envie de voir plus loin, de connaître quels sont les autres besoins dans le monde. Avec Miss France, j’ai compris que lorsque j’avais une idée que je souhaitais porter, j’arrivais à fédérer des gens pour développer cette idée-là et ça, c’est un vrai pouvoir. Si je deviens Miss Monde, il sera d'une autre ampleur. Voilà ma vision : une vie entourée de personnes différentes et à monter des projets, dans divers de secteurs et de quelque nature qu’ils soient. »
Quelques mots sur tes engagements actuels… ?
« Je suis marraine de l’association Rêves de Gosse, pour laquelle j’ai eu un véritable coup de cœur et cela alors que j’ai peur de l’avion (rires) ! Mais c’est une association qui est extremement complète parce qu’elle fait un suivi permanent sur toute une année scolaire, dans plein d’endroits en France, et à la fin de tout ça, il y a une vraie conclusion, c’est-à-dire que les enfants, ce n’est pas juste on vous aide et on passe à autre chose. On leur fait vivre une expérience qui laisse des traces et peut avoir des répercussions sur leur façon de percevoir la vie. C'est un véritable process Rêves de Gosse, au bout duquel on scelle les liens par un grand tour aérien et une expérience unique.
J'ai aussi beaucoup de projets sociaux en Guadeloupe, notamment à Noël, où l'on passe de bons moments avec les enfants. Et puis il y a aussi Les Bonnes Fées, l'association des Miss France où là je n'ai effectivemeônt qu'un rôle de marraine. Mais c'est déjà pas mal ces quelques engagements ! »
Le mot de la fin, Clémence ?
« Venez en Égypte, c'est vraiment un pays qui pour moi est dans le TOP 5 des destinations à découvrir à travers le monde. Et n'ayez pas peur d'y emmener vos enfants : je pense que lorsque l'on a entre 7 et 12 ans, ça offre une véritable ouverture d'esprit que de voir le monde... »
AGENDA : élection Miss Monde 2023, le 9 décembre 2023 à Bombay, en Inde.