Tourisme durable

Glossaire

Par Babel Voyages

Posté le 26 octobre 2020

On appelle « tourisme durable » un mode de voyage s’appuyant sur les principes du développement durable. Voyager en tenant compte de l'équilibre entre les impacts sociaux, environnementaux et culturels de notre présence sur les lieux visités. La démarche incombe aussi bien aux acteurs touristiques qu'aux voyageurs eux-mêmes.


Les fondements du tourisme durable

Le concept de durabilité est né en 1987, dans le rapport Brundtland de la Commission mondiale sur le développement et l’environnement de l’ONU. Il aura fallu plus de 10 ans pour qu’apparaisse la notion de tourisme durable dans le Guide à l’intention des autorités locales – développement durable du tourisme publié en 1993 par l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT).

La première charte de tourisme durable qui s'est essayée à la définition de ce concept a été créée en 1995 lors d’une rencontre entre l’OMT, l’Unesco et la Commission Européenne. Réactualisée en 2004, cette charte est le pilier central définissant le tourisme durable.

La définition du tourisme durable avancée par ces organismes est la suivante :

« Les principes directeurs du développement durable et les pratiques de gestion durable du tourisme sont applicables à toutes les formes de tourisme dans tous les types de destinations, y compris au tourisme de masse et aux divers créneaux touristiques. 

Les principes de durabilité concernent les aspects environnementaux, économiques et socioculturels du développement du tourisme. Pour garantir sur le long terme la durabilité de ce dernier, il faut parvenir au bon équilibre entre ces trois aspects. »

Des définitions pour un tourisme durable

Plus tard, une définition du tourisme durable a été établie : d’après « Vers un tourisme durable – Guide à l’usage des décideurs », rédigé conjointement par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement et l’Organisation Mondiale du Tourisme, il s’agit "d’un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ".

Ce concept touristique innovant vise l'équilibre entre les trois piliers du développement durable dans la production et réalisation d'activités touristiques.

Un groupe de travail européen a, lui, défini les grands principes du tourisme durable comme : la conciliation des "objectifs économiques du développement touristique avec le maintien de la base de ressources indispensables à son existence. Plus précisément, il s’agit d’un tourisme qui assure un développement économique inscrit durablement dans le long terme, à la fois respectueux des ressources environnementales et socioculturelles et respectueux des hommes, visiteurs, salariés du secteur et populations d’accueil".

Outre-Atlantique, dans un document intitulé Écotourisme et tourisme de nature, orientations et plan d’action 2003-2008, Tourisme Québec, s’est inspiré de plusieurs sources pour établir sa propre définition du tourisme durable : « Le tourisme durable répond aujourd’hui aux besoins des touristes et des régions qui les accueillent tout en protégeant et en améliorant les ressources pour l’avenir.

Le tourisme durable mène à une gestion intégrée de toutes les ressources, de manière à combler les besoins économiques, sociaux et esthétiques tout en préservant l’intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique et le milieu vital. Le tourisme durable concerne les façons de faire, de gérer et de développer qui sont adoptées et mises en pratique par les exploitants touristiques. »

Comment rendre le tourisme durable ?

La croissance des flux touristiques n’est pas sans conséquence sur l’environnement tant social que naturel des destinations visitées. La revue Nature climate change rappelle que le tourisme mondial est responsable de 8% des émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, alors que le secteur a connu une croissance ininterrompue ces dernières décennies, il a été soudainement paralysé par la pandémie de Covid-19

La crise sanitaire révèle les contradictions d’une industrie pas comme les autres, où le meilleur et le pire se côtoient. D’un côté, la nature a repris ses droits à certains endroits, de l’autre, des millions de travailleurs se sont trouvés privés de leur source de revenus, nous amenant d’autant plus à repenser le tourisme et à mieux piloter son développement dans la durabilité.

Afin de lier tourisme et développement durable, il convient de s’appuyer sur les trois piliers de ce dernier : la préservation de l’environnement, le progrès social, la croissance économique. L’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) détaille ainsi ces trois volets :

1. La préservation de l'environnement

Faire un usage optimal des ressources environnementales qui sont un élément clé du développement du tourisme, en préservant les processus écologiques essentiels et en contribuant à la conservation des ressources naturelles et de la biodiversité ;

2. Le progrès social

Respecter l’authenticité socioculturelle des communautés d’accueil, conserver leur patrimoine culturel bâti et vivant, ainsi que leurs valeurs traditionnelles, et contribuer à la tolérance et à la compréhension interculturelles ;

3. La croissance économique

Garantir des activités économiques viables à long terme en apportant à tous les acteurs des retombées socioéconomiques équitablement réparties, notamment des possibilités d’emploi et de revenus stables, des services sociaux aux communautés d’accueil, et en contribuant à la lutte contre la pauvreté. 

Quel sont les avantages du tourisme durable ?

Le tourisme durable est salutaire pour les populations locales, pour l’environnement naturel et pour tous les acteurs du tourisme, à commencer par le voyageur. Le tourisme durable améliore la qualité de son expérience. N’est-ce pas là l’important ? Que le voyage retrouve toute sa dimension vertueuse. Tous les voyageurs souhaitent rencontrer l’autre, apprendre de sa culture et s’émerveiller devant une nature préservée.

En garantissant une juste rémunération aux hôtes et en préservant les ressources naturelles, le voyageur d’aujourd’hui permet à celui de demain de jouir du même dépaysement et de la même authenticité.

Comment pratiquer un tourisme plus respectueux ?

 Le tourisme durable n’est pas une pratique à part. C’est une démarche qui peut être adoptée par tous. La pratique du tourisme durable relève notamment de la responsabilité individuelle des voyageurs. Ils se questionnent sur leurs comportements, leurs gestes quotidiens et le choix des destinations et des prestataires, afin que sa pratique du tourisme s’accorde avec les principes du développement durable.

L’important d’avoir une certaine connaissance du lieu visité, se renseigner sur les comportements irrespectueux, envers les populations locales et leur environnement.

Le voyageur doit ainsi se questionner sur ses comportements et le choix des prestataires. Puis pendant le voyage, il respecte aussi bien la nature que les hommes et leur culture. Ces comportements passent par des choses simples : comme goûter à la cuisine locale, porter attention aux us et coutumes et ne pas imposer ses habitudes ou son style de vie.

Prendre le temps d’échanger avec les gens rencontrés, surtout avant de les photographier. Comme à la maison, on ne gaspille pas les ressources locales, on fait attention à l’usage de l’eau et de l’électricité.

Qui sont les acteurs du tourisme durable ?

Les acteurs du tourisme responsable sont à la fois les voyageurs et toutes les entreprises du secteur : agences de voyages, hôtels, restaurants, compagnies aériennes, guides, activités sur place ... L’implication de chacune des parties prenantes est indispensable à la durabilité.

Aujourd’hui, les professionnels du voyage sont de plus en plus nombreux à intégrer les enjeux du tourisme durable dans leurs démarches. Depuis 2017, déclarée par les Nations Unies « année internationale du tourisme durable pour le développement », les Palmes du Tourisme Durable ont vu le jour en France avec l’idée de mettre en avant les professionnels du tourisme engagés dans des bonnes pratiques qui méritent d’être encouragées.

Lors de la première édition, le jury a récompensé l’écolodge La Belle Verte, l’agence de voyages Terres des Andes, l’opérateur de vélo-partage Green On, le parc de loisirs et d’hébergements insolites Echologia, le Réseau des Grands Sites de France, et Babel Voyages et le No Mad Festival dans la catégorie « Information ».

Babel Voyages soutient de nombreuses initiatives et partenaires œuvrant pour un tourisme durable. Depuis 2004, l’association Agir pour un tourisme responsable (ATR) promeut un label destiné aux opérateurs de voyages engagés dans un tourisme durable selon différents critères environnementaux, éthiques et sociaux. De nombreux voyagistes sont actuellement en demande de labellisation.

Parallèlement, de nombreuses formes de tourisme durable se sont multipliées. Le tourisme vert, ou écotourisme, est un mode de voyage visant la limitation de l’empreinte écologique. Le tourisme équitable s’attelle quant à lui au volet social de la durabilité : il s’agit de s’assurer que les retombées économiques de l’activité bénéficieront aux populations locales.

Le tourisme durable de demain

En 2015, le secteur du tourisme représente 10% du PIB mondial et 15% des emplois selon l’OMT : c’est l’une des principales activités de services en France et dans le monde. Il est aussi indirectement lié à de nombreux secteurs économiques.

Avec un tel poids économique, et son caractère transversal, le tourisme est devenu un levier essentiel de la transition écologique et d’une plus grande justice sociale. Il est donc essentiel et urgent de protéger cette ressource tout en respectant la diversité environnementale et de cadres de vie. Pour que le tourisme retrouve son rôle vertueux, celui de favoriser le dialogue entre les cultures pour permettre un tourisme durable, facteur de paix.

La crise mondiale sans précédent du Covid-19 a accéléré la transformation du secteur touristique en révélant ses failles et modifiant les aspirations des voyageurs. Ils sont de plus en plus nombreux à faire désormais le choix d'un tourisme durable, en opposition au tourisme de masse.