Par Laetitia Santos
Posté le 21 novembre 2022
Voilà une femme aussi passionnée que déterminée, rayonnante et éprise de nature, de sport et d'aventures. Entre quête de sens pour la planète et poursuite personnelle, elle vient de se lancer à pied dans un périple de 8000 km qui va lui faire traverser l'Afrique dans sa largeur et marcher le long de celle que l'on nomme la Grande Muraille Verte.
Avez-vous déjà entendu parler de ce projet de Grande Muraille Verte ? Il s'agit là de l'initiative phare de l'Union Panafricaine, née au début des années 2000 pour lutter contre le dérèglement climatique et notamment contre un de ses effets dévastateurs pour le Sahara et le Sahel : la désertification.
L'idée étant de créer un rempart végétal et productif contre l'avancée inexorable du sable en plantant sur près de 8000 km de long et 15 km de large d'Ouest en Est, depuis le Sénégal et ce jusqu'à Djibouti, corne de l'Afrique. Si des centaines de millions d'arbres ont déjà été plantés au cours des dernières années, le projet est évidemment colossal et loin d'être abouti. Ses fins sont environnementales mais aussi économiques et sociales, au bénéfice de toutes les populations vivant au coeur de ce couloir chlorophylle.
L'ambition est immense, à l'image du périple de vie d'Élodie Arrault, partie seule dans un voyage d'au moins une année pour contribuer aux plantations et faire la lumière sur l'état environnemental du monde dans ces régions et sur ceux qui oeuvrent pour la solution. Une caravane de graines baptisée "Dadji", contraction de Dakar et de Djibouti, qui a pris la route tout début novembre et que l'on ne manque pas de suivre depuis quotidiennement.
Entretien avec une femme lumineuse, courageuse et qui a choisi de dédier un grand moment de vie au soin de notre Terre tout en espérant bien faire grandir sa meilleure version d'elle-même...
Alors Élodie, ça y est, tu t'es lancée dans cette grande aventure ?
« Oui j'ai pris le départ en effet, même s’il y en a eu plusieurs : un premier qui a été le départ de France pour rallier la Mauritanie, je suis allée jusqu’à Noukchott en voiture avec une amie qui habite ici. Il y a eu ensuite un départ pour un premier périple mauritanien, comme un préambule au grand voyage qui se déroule devant moi à présent…
Mais ces derniers jours, j’ai surtout été la tête dans l’administratif : les soucis de passeport, de visa, l’obtention des autorisations nécessaires, notamment pour aller au Mali… Tout ça, c’est une sorte de puzzle passionnant qui va conditionner mon parcours. »
J’imagine combien la préparation a dû être énorme entre le tracé de ce parcours, la partie administrative que tu évoques là, la recherche d’acteurs locaux en lien avec l’environnement… Tu as dû y passer un temps incroyable !
« C’est à peu près trois années de préparation si je compte tout mis bout à bout car partir aussi longtemps nécessite de se libérer et donc de déconstruire des choses. En l’occurrence, j’ai vendu ma maison pour ne plus avoir d’emprunt bancaire en cours… Ça compte une telle chose, pour partir l’esprit tranquille. J’ai aussi installé mes enfants, fait en sorte d’avoir un peu de sous de côté, de préparer tout ce qui est assurance rapatriement etc. Et en effet ensuite il m’a fallu trouver des contacts sur place, les solliciter pour préparer ma venue dans leur pays… J’ai aussi fait une formation au Tchad l’hiver dernier. C’est donc une très grosse préparation en tout genre ce voyage ! »
Oui c’est véritablement transversal, ça touche chaque pan de ta vie, jusque dans l’intime…
« C’est le bon terme en effet. C’est un projet transversal mais qui surtout cristallise tout ce que j’aime : mon amour de l’Afrique, celui de la terre, de l’aventure et du voyage… »
OK je te propose que l’on rembobine un peu pour que nous puissions mieux te connaître et comprendre tous ces sujets que tu évoques et qui t’animent. Qui es-tu, Élodie ? D’où viens-tu ? Ça me semble important pour comprendre comment on en vient à projeter ainsi une grande traversée de l’Afrique sur des mois et des mois…
« Il y a beaucoup d’ingrédients… Je crois que je n’ai pas de racines. En tout cas, elles ne sont pas géographiques. Je suis née en Bretagne parce que mon papa était militaire et qu’il était mobilisé là à cette période. Ceci dit de son côté, la famille est effectivement bretonne donc j’ai cette région dans le sang de toute façon. J’ai grandi ainsi, en tant que fille d’officier, ce qui signifie beaucoup de déménagements, tous les ans parfois ou tous les 2 ou 3 ans. Ça signifie donc une habitude à l’adaptation dans de nouvelles villes, de nouveaux pays, de nouvelles écoles, des nouveaux amis…
Et depuis enfant, j’ai toujours été très attirée par la nature. Ma grand-mère m’a appris les plantes et j’adorais partir seule avec mon vélo, aller pêcher… Toutes ces choses que ne faisaient pas mes sœurs ! »
Donc un côté aventurier déjà par rapport au reste de la fratrie !
« Oui et j’étais la plus heureuse au monde durant ces virées avec mon vélo et ma canne à pêche ! Autre chose que j’adorais et qui m’est resté d’ailleurs : la cueillette. Je pouvais passer des heures à cueillir des choses : des champignons, des fruits pour les confitures, des noisettes… Je n’aimais même pas ça d’ailleurs à l’époque mais j’adorais le fait de cueillir. Je partais toujours avec un petit sac, je savais que la nature allait m’offrir quelque chose, quoi que ce soit.
Et plus tard à l’adolescence, je me suis passionnée pour le sport. J’ai adoré mes profs en 4e et en 3e. Donc cette appétence pour la nature, pour le sport, elle me vient de loin. Et d’ailleurs, le logo de Dadji reprend un élément de cette époque : une petite boite d’allumettes que j’avais enfant et dans laquelle je récoltais des graines. Je faisais le tour du jardin de ma grand-mère chaque matin et j’y glissais les graines du jour à l’intérieur… C’est un véritable souvenir d’enfance qui me caractérise et symbolise aujourd’hui cette aventure. »
Et une très jolie anecdote qui fait sens ! Le goût pour le sport et la nature te viennent donc de loin mais le voyage aussi si tu changeais de lieu de vie chaque année avec les tiens…
« Oui même si ce n’était pas forcément aussi exotique que ce voyage en Afrique dans lequel je me lance. Nous bougions en France, en Allemagne… Mais c’était une perte de repères pour autant, comme le voyage sait en créer. Le seul truc que je vivais mal, c’était le jour de la rentrée car j’étais extrêmement timide... »
Tu nous contes cet amour de la nature, de la terre, du sport… Mais j’ai lu que tu étais entrée en école de commerce par la suite. Quelle idée avais-tu en tête en suivant cette voie qui t’éloignait a priori des passions qui t’animaient alors ?
« J’avais verbalisé ça auprès de mon entourage, cette volonté d’avoir un métier en lien avec la nature. Et au départ, j’avais été orientée vers l’Office National des Forêts, vers une école de paysagisme et une autre d’horticulture. Mais j’étais bonne élève et on m’a donc finalement incité à faire une école de commerce, avec cette idée que ce serait plus prestigieux, plus en phase avec mes capacités. À cet âge-là, on ne sait pas forcément ce que l’on veut… On m’a mis sur ces rails-là et j’ai suivi. Ce n’était pas non plus une mauvaise chose, ça mène à tout quelque part les écoles de commerce ! Même à la solidarité internationale ! (rires) D’ailleurs en commençant dans ce domaine, je n’osais pas le dire ! Mais on m’a finalement rassurée en me disant qu’au contraire, même dans le domaine de la solidarité, on recherchait des profils comme le mien car un projet dans ce secteur se manage comme une entreprise plus classique.
Et puis à la suite de mes études, j’ai rencontré celui qui est devenu le papa de mes enfants. Et là, ça a été une autre sorte de découverte : il partait faire son service militaire en Côte d’Ivoire et avec lui, ça a donc été la découverte de l’Afrique. Nous y sommes restés toute une année, j’ai adoré. Ensuite, pendant quelques années, j’ai mené une vie plutôt classique, de jeune femme qui travaille, qui a des enfants - j’en ai eu trois - un peu de sport mais sans plus… »
Tu bossais dans quel domaine à ce moment-là ?
« J’ai débuté dans la location de plantes en région parisienne, dédiée à des évènements. Ça me plaisait beaucoup car je travaillais dans des serres ! Puis je suis restée dans la prestation de services : location de camions, location de salles pour des séminaires et de chambres d’hôtes… Ça c’était mon propre business et j’y ai consacré beaucoup de temps, ça marchait bien. Et puis, comme cela arrive à de nombreuses personnes, il y a eu une année charnière, assez noire, qui a modifié les choses en profondeur… »
Qui t’a fait te dire quoi ? Que tu avais envie d’autre chose ?
« Oui, le curseur a bougé à 180 ° ! Ça ne se fait pas en deux secondes non plus mais cette année 2007, j’ai perdu ma maman, ma fille a été atteinte d’une maladie très grave, mon mari et moi nous sommes séparés, un contrôle fiscal nous est tombé dessus… Je parlais d’une année noire, ça a vraiment été le cas ! Mais je me dis avec le recul que ça a été un mal pour un bien... C’est à ce moment-là que je me suis remise au sport et notamment à la course à pied. Sur de longues distances, puis a surgi le triathlon longue distance. Ça a été un véritable médicament pour sortir de cette douloureuse période. Et je suis revenue à un de mes amours de jeunesse : j’ai intégré un lycée agricole et j’ai suivi une formation pour obtenir un diplôme en conduite oléicole, c’est-à-dire tout ce qui a trait à l’huile d’olive et aux arbres qui donnent ce précieux nectar. »
Et c’est là que se fait ton retour à la terre…
« Oui et tout s’est enchaîné. En même temps que ce retour à la terre, j’ai repris le sport, le sport m’a menée à l’aventure avant de vivre des aventures sportives ! Tout s’est mélangé ! Et c’est via ces aventures que j’ai été en lien avec une ONG qui traitait à la fois d’aventure et de solidarité. J’ai obtenu une bourse pour un long road trip qui m’a menée jusqu’à la traversée du Baïkal en char à glace, avec cette ONG, la Guilde, qui m’a ensuite proposé de rejoindre le groupe à mon retour de Sibérie. Et puis je suis partie en Mongolie avec mon fils : ça aussi ça a été des mois de route le long de l’itinéraire de la soie... »
Le voyage d’aventure rentre véritablement dans ta vie à ce moment-là mais plutôt tardivement du coup.
« Le voyage à la roots remonte à cette période en effet ! Pour le sport en premier lieu, ça a été un alibi. Je choisissais mes ultra trails en fonction des endroits que je ne connaissais pas et ça me permettait un voyage de découverte par la même occasion. Et puis j’ai connu le véritable voyage d’aventure avec cette expérience de traversée du Baïkal. D’autant plus que je préfère le chaud au froid, je ne m’en cache pas, alors 23 nuits d’affilé par - 30° sur la glace, ça m’a laissé un sacré souvenir ! (rires) »
Quelle aventure complètement folle !
« Oui, physiquement comme mentalement, ça a été dur. Le grand froid, c’est un vrai challenge car il n’y a pas de droit à l’erreur. Il faut connaître tout son matériel, ne pas s'autoriser à tomber en panne sinon ça signifie pas d’eau, pas de quoi se chauffer ou manger. C’était en 2017 donc pas si vieux. En rentrant, j’ai travaillé pour la Guilde et mon job était d’envoyer des volontaires français dans des associations du monde qui avaient besoin de coups de main. Puis cette activité a été mise en sommeil par l’association qui m’a alors proposé une formation. J’ai fait le choix de l’Institut Bioforce, spécialisé en coordination de projets en solidarité internationale. J’avais déjà un peu en tête de traverser l’Afrique, j’avais entendu parler de cette Grande Muraille Verte et je me suis dit que j’avais envie d’essayer de tout imbriquer. Mais aussi de faire en sorte d’être plus pertinente sur le sujet, c’est-à-dire de ne pas seulement aller voir mais d'arriver avec certaines connaissances à partager, que ce soit en matière de métiers au développement mais aussi sur tout ce qui a trait à l’agro-écologie. Je me suis donc formée sur ces deux sujets avant de passer quatre mois au Tchad l’hiver dernier. Voilà le fil vert qui m’a menée jusqu’à ce grand départ ! »
Et on comprend bien la concentration de tout ce qui fait ton identité dans ce projet ! Ça a dû être une révélation pour toi cette Grande Muraille Verte quand tu en as appris l’existence ?
« Ça a été rien de moins qu’un véritable coup de foudre ! Au départ, j’avais cette envie de traverser l’Afrique mais plutôt du Nord au Sud. J’avais appelé ça Paris – Bonne Espérance. Et le jour où je suis tombée sur cet article relatant ce projet de muraille verte, ça a été comme un appel : ce serait plutôt dans l'autre sens, Dakar - Djibouti ou "Dadji". J’avais ça véritablement au fond de moi, ça a été comme une mission. Ce voyage, c’est ma contribution pour la Terre. Je ne sais pas quel impact il aura mais ce que je sais, c’est que rien ne se fait jamais en vain… »
C’est ce qui fait que tu t’y jettes corps et âme ? En vendant ta maison, en liquidant tes crédits, en t’assurant que tes enfants soient à l’abri du besoin avant de les quitter pour un long moment…
« Oui tant ça a été puissant… J’ai même du mal à le mettre en mots. Ça m’a totalement habitée de l’intérieur. Au point de me débarrasser de tout pour me retrouver seule avec moi-même, face à ce projet. Pour autant, c’est un projet fondamentalement humain et tourné vers l’Autre. Je vais faire le lien sans cesse avec des associations locales, des ONG, des fondations… L’idée étant de mettre en lumière leur travail, de mettre en relation les uns avec les autres. La plupart travaillent de manière isolée alors qu’ils pourraient mutualiser bon nombre de choses comme leurs idées ou leurs compétences. Je pars seule certes, mais avec l’envie que cette aventure soit partagée et donne de l’espoir à tous. C’est peut-être complètement illusoire d’ailleurs, c’est tellement géant comme parcours ! 8000 km dont la traversée du Sahel qui n’est pas vraiment recommandée… Mais pour moi, ça a été on ne peut plus simple : j’ai ce rêve, je fonce ! »
Et ce rêve a véritablement démarré il y a deux semaines maintenant, à Dakar, et il te mènera jusqu’à Djibouti, à l’extrême opposé du continent après avoir traversé 9 pays sur plus de 8000 km comme tu le disais… Comment te sens-tu au tout début de cette aventure ?
« Maintenant que je suis partie, je me sens très sereine. Les choses s’alignent, c’est étonnant à ce point et très agréable. Bien sûr que le jour où je suis partie de chez moi réellement, de mon refuge en Haute-Savoie, j’ai pleuré comme une madeleine ! Mais j’ai eu ce sas en Mauritanie, ce temps avant la grande traversée qui m’a permis de continuer à préparer le voyage tout en étant déjà partie de France. Dorénavant, je me sens véritablement dans l’instant présent, bien là, à chaque pas alors « inch’Allah » comme on dit ! »
C'est bien de te savoir sereine... Et donc nous sommes d'accord, tu vas absolument tout faire à pied ?
« La majorité du voyage se fera à pied mais j’ai démarré à vélo par exemple. Je me suis trouvé un vélo d’occasion : il y a quand même certains tronçons qui ont un peu moins d’intérêt et où j’ai envie d’aller un peu plus vite, certains passages de frontière également… Et puis ce vélo, je peux très bien le mettre sur une charrette, sur le dos d’un dromadaire ou d’une pirogue. Il y aura peut-être quelques moments de bus partagés aussi. N’oublions pas que nous sommes au Sahel et que je ne veux pas non plus me mettre inutilement en insécurité : je ne compte pas être la terreur du Ministère des Affaires Étrangères ! (rires) »
C’est certain que les profils comme le tien, ils ne les aiment pas beaucoup, le MAE ! (rires) On l’a compris tu vas donc privilégier la marche et autres mobilités douces. En terme de matériel à transporter, ça représente quoi exactement ? Comment as-tu réussi à boucler ton sac ?!
« Il faut que je puisse tout transporter seule, ça signifie donc assez peu de vêtements. Pour autant j’en ai choisi qui me protègent du soleil et suffisamment couvrant pour respecter les traditions locales. Ce n’était donc pas des mini shorts que j’avais à ranger dans mon sac ! (rires) Ensuite il y a l’eau, qui est essentielle, et la nourriture, que je vais jauger à la journée, en fonction de mon parcours, des villages traversés ou non ce jour-là etc. Il me faut me charger le moins possible. Pas de tente par exemple, juste une moustiquaire ; pas de sac de couchage non plus, un sac à viande suffira pour la saison. Il y a aussi un panneau solaire pour recharger les batteries car j’ai quand même avec moi un GPS et un téléphone, une lampe frontale, de quoi cuisiner un peu dont une casserole… Ça ne dépasse pas 10 kg ! »
Et des graines aussi dans ce sac, non ? Que tu vas planter au fil de la route pour contribuer à cette Muraille Verte qui a encore énormément besoin d’être plantée.
« Oui mais cette caravane de graines, c’est tout de même plutôt métaphorique. Même si je suis partie avec du moringa par exemple, une plante très importante car à la fois nutritive et qui a aussi la particularité de pousser très vite. C’est donc un bon exemple : les gens vont pouvoir bénéficier de l’arbre directement et c’est important car souvent, ce qui empêche de planter, c’est parce que les bénéfices ne seront récoltés que par les enfants ou petits-enfants. Avec le moringa, l’effet étant immédiat, j’espère que ça puisse stimuler l’envie de planter.
Ensuite, l’idée est d’aller à la rencontre de ceux qui font. Par exemple ce matin, j’ai échangé avec une association qui travaille autour de l’artemisia. J’ai des contacts d’ONG et d’associations travaillant les plantes médicinales, d’autres nutritives, d’autres encore fertilitaires… Je me laisse la possibilité de pouvoir m’arrêter à certains endroits pendant un temps pour contribuer à un projet en lien avec l’environnement. J’ai vraiment envie de me mettre les mains dans la terre… À la fin du voyage, je réfléchis à publier un recueil de toutes les pratiques que j’aurais rencontré en chemin. »
Tu te donnes combien de temps de voyage ?
« Minimum un an mais ça peut, je pense, aller jusqu’à deux. Et je ne m’interdis pas de morceler si jamais j’avais besoin de faire une coupure à un moment donné.
Il y a beaucoup de valeurs dans ce voyage : écologique puisque tu défends la mobilité douce ; environnementale puisque toute cette expédition a pour but de faire l’éclairage sur les problématiques rencontrées ici dans le Sahel face au changement climatique et notamment la désertification galopante ; un voyage positif et porteur d’espoir puisque tu proposes des solutions en plantant et en allant rencontrer ceux qui se battent au quotidien pour reverdir toute cette ceinture africaine ; et enfin un voyage féministe car ce n’est pas rien de partir seule aussi longtemps dans cette région du monde… Tu fixes la barre haut en terme de définition de ce qu’est un voyage engagé !
« (rires ) Si je devais donner une définition, en effet je parlerais d’un voyage qui a du sens mais aussi un voyage qui va vers les autres et vers la terre. Mais un voyage engagé, c’est aussi un voyage à l’intérieur de soi : je pense que plus je vais me rapprocher de cette Muraille Verte et plus je vais me rapprocher de moi-même. Je me sens à la fois femme-racine et à la fois une racine qui va marcotter et marcotter tout au long de ce périple… »
C’est une jolie conclusion, Élodie… On va bien penser à toi sur ton chemin, marcottant au fil des jours pour contribuer à ce qu’il y ait plus d’arbres et de verdure dans ce coin du monde. Bon vent ! Prends soin de toi et de la Terre...
LE CONSEIL DE LA RÉDACTION : Élodie Arrault, nous avions fait sa connaissance lors du No Mad Festival de 2021, alors que l'on y projettait le film "The Great Green Wall", emmené par la superbe artiste et militante Inna Modja. Un véritable plaidoyer musical et environnemental qui permet de se familiariser avec ce sujet grâce au cinéma, le temps d'un voyage écologique et en musique. Une pellicule à voir donc, et une bande-originale dont se délecter !